Homme à louer : épisode 21

Le 15/01/2010

Héléna avait déjà la tête dans les étoiles, l’esprit dans les nuages et le corps élégant au soleil. Elle feuilletait d’une main son guide des Moluques. Son regard s’attardait sur les photos de couennes d’une naïade et d’un Apollon touristiques alanguis à l’ombre de girofliers et de muscadiers plantés en lisière d’une plage de sable fin. Dans deux jours, elle aussi, youpi, youpi ! se prélasserait, seule, - son Doudouglas avait quelques cochoncetés capitalistes à contracter là - les fesses grandement à l’air en bord de mer de Banda, sur la côte sud de l’île capitale. Une quinzaine de jours de douce oisiveté et de revigorantes bronzettes, glandages parfaitement mérités du propre aveu qu’elle fit à sa copine Mumu, hôtesse de caisse au sex-shop de la Bastille. « La gestion des galipettes de mes quatre mâles ne me laisse plus une minute de répit. Ils s’ébattent comme des lapins, foutrent leur lave séminale à tout-va, et portent la réputation de la maison, et, ce qui ne gâte rien, la joie dans les cœurs des femmes, dans les coins les plus reculés du Globe. Belle réussite d’entreprise qu’il serait peut-être judicieux, soit dit en passant, de glisser dans la corbeille de la Bourse du palais Brongniart, mais cette débauche d’énergie me pompe à 12000 mégawatts ».

Héléna tourna deux-trois pages. Tiens, elle irait à la pêche à l’olothurie, cueillerait mangues, goyaves, noix de coco et clous de girofle, visiterait le palais du sultan… « Bah, j’verrai ! » dit-elle finalement. Elle s’attarda sur la situation géopolitique de l’archipel. « Oups, ça peut chauffer le cul ! » Elle consulta les mises en garde distillées par le corps diplomatique sur le site du ministère des Affaires étrangères. Ça allait à peu près. « Faudrait voir à ce que je ne me fasse pas kidnapper par quelques pirates célèbres. Va peut-être quand même falloir que je provisionne un compte pour la rançon au cas’z’où ? À moins que Benoît, Stan, Quentin, Pierre, Doudouglas, Anita et les autres, corps fermes et mains douces, sautent en commando sur Ambon pour me sauver des griffes de ces escogriffes ! »

Pendant sa pause déjeuner, Héléna avait baguenaudé dans pas mal de boutiques gorgées de soleil malgré le froid du dehors, et renouvelé - faut pas s’en étonner ! - de fond en comble sa panoplie de plage. De retour au bureau, le cœur embaumé par tant d’achats d’un joli raffinement, elle n’avait pu résister à les passer. Elle avait donc chaussé ses nouvelles tongs cubaines « Baie des cochons », son tout neuf mini bikini, le modèle nommé Palm Beach, de couleur paprika, en résille, qui laissait transparaître mine de rien ses rondelettes aréoles, des médaillons larges et rutilants comme des Louis d’or lustrés avec passion et amour, surmontés de tétons de la taille d’une olive, et enfilé, pour finir de s’attifer farniente, sa petite robe blanche en voile de coton d’été. « Ah, les palmes, le masque et le tuba ! Zut et zut ! fit Héléna en se levant précipitamment de sa chaise de fer forgé centenaire ciselée par un maître forgeron italien. Oublié tout l’attirail pour sous-mariner ! J’achèterai sur place ! Héléna fit virevolter avec dextérité son siège et l’enfourcha à califourchon, dossier tourné vers l’avant. Des cinéphiles lui auraient trouvé un doigté à la James Coburn dans Pat Garret et Billy the Kid ! Voilà quoi qu’il en soit une chouette de bonne posture pour qui aimait contempler des culs emblématiques de la statuaire callipyge gréco-romaine. « On passerait des lustres et des jubilés à polir un tel postérieur » aurait pu dire l’une, « On en léchouillerait, pourléchouillerait, croquerait, dégusterait, pommaderait, blaireauterait jusqu’à s’en faire péter la panse » aurait pu lâcher l’autre. Un(e) troisième aurait pu rester bouche bée devant tant de beauté.

- - Votre rendez-vous, Héléna ! La voix radiophonique de Brian la sortit de ses songes chauds et sablonneux.

- - Un rancard ? s’interrogea Héléna en réponse.

- - Monsieur Polo, votre comptable pour le bilan de l’année, précisa la voix de l’interphone.

- - Ah, bah, zut, j’l’avais oublié celui-la ! Bon, tant pis, trop tard, j’me change pas ! Faites-le entrer Brian !

Brian officiait depuis trois bonnes semaines comme secrétaire de l’agence. Le secrétariat était pour lui une vocation. Il s’était essayé auparavant au cinéma, avait décroché de petits rôles de figuration dans quelques productions hollywoodiennes et bollywoodiennes. Mais, il s’était, vite fait bien fait, extirpé de ce milieu cinématographique qui le laissait royalement de marbre. L’homme, un Tamoul, originaire de Pondichéry, avait du charme et de la grâce, s’habillait comme un trader de la City, et s’affirma aussitôt comme un brillant bureaucrate et porte-plume. Il était aussi un parfait gentleman. Jamais ainsi n’avait-il laissé courir en douce, ni lors de l’entretien, ni ensuite, le moindre regard concupiscent sur les voluptueuses courbes de l’affriolant petit cul de sa patronne, ni un autre œil que flatteur sur ses décolletés redondants. Héléna avait été conquise par cette discrétion, et par l’assurance que Brian lui avait faite de ne pas passer toute sa vie derrière un bureau. Bon état d’esprit d’entreprise ! s’était dit Héléna. Elle avait, sitôt l’homme embauché, souffert mille turbulences d’extase à la seule pensée de son nouvel employé. Oui, elle s’était joyeusement tripotée et brillamment élevée jusqu’à la voie lactée, trois-quatre fois en songeant à son scribe. Mais, depuis sa partie de jambes en l’air avec ses quatre garçons, elle en était revenue de la confusion cul et boulot. Le mélange créait beaucoup de tourments professionnels nullement compensés par le plaisir qu’elle pouvait en tirer. Héléna en était arrivée à cette conclusion : Brian resterait un fantasme, d’autant qu’il était un homme fort bien marié. Tenez-vous le pour dit très chères mesdemoiselles et mesdames lectrices.

L’homme que Brian avait introduit avait une toute autre allure de drôle de petit homme qui ne payait guère de mine. Le comptable était culotté d’un pantalon de tergal très vieux style et grandement flapi. Ses habits du haut étaient pareillement appareillés. Il portait une chevelure noire vinyle gominée et coiffée à l’arrière. Une moustache de pisse-vinaigre, à la Clarke Gable, accentuait son air vénal et fesse-mathieu.

- - ‘jour, fit-il. Calculons et comptons vite fait bien fait, continua-t-il. Votre tenue de plage, guère adaptée à un tel rendez-vous de chiffres, n’en est pas moins plaisante, ajouta-t-il.

- - Mes hommages et merci, répondit Héléna.

On compta. On décompta. On calcula, et au total :

- - 400 000 de bénéf après impôts, conclut le comptable d’une voix de tiroir-caisse, des rubis dans les yeux et le caleçon tourmenté par une érection à la diable. Ça vaut la culbute boursicotière d’un Tapie au Club Méd ! fit-il.

- - Champagne ! dit Héléna une bouteille à la main.

Voilà Héléna richarde, et les yeux rivés sur le renflement serpentin et taurin qui animait le falzar comptable. L’homme chopa ce regard. « Oui, s’cusez ! De tels résultats mirifiques me font toujours ces effets. Seule variante : la puissance de ma bandaison dépend de la hauteur du bénéfice indexé au volume de l’activité ! » fit-il sur un ton bureaucratique. Il était là pas mal au maxi.

- - Ma silhouette de femme d’affaires victorieuse et d’ancienne folle meneuse de revue bergère ne sont donc pour rien dans cette gaule priapique, fit un rien vexée Héléna en tendant une gambette, pied en pointe, et en soulignant de sa main légère le galbe de son cuissot.

- - Ces courbes vénusiennes ont des effets à la marge, reconnut le comptable dont le gourdin s’augmenta néanmoins de deux bons centimètres et forcit du tour de taille.

Héléna voulait voir. Elle tomba le bas de bikini, et s’attabla sur le flanc d’une fesse pour que l’expert ès tables et bilans comptables puisse admirer d’un seul coup d’œil ses soyeuses intimités, du recto au verso, et qu’il s’en vienne festoyer à la bonne franquette et à cœur joie.

- - Je préfère grignoter les garçons ! fit du tac au tac le comptable.

- - Zut ! fit Héléna qui n’en était pas loin de se damner d’avoir été trop prompte en besogne.

- - Mais quelques filles attesteraient que nos corps à corps les conduisirent à une extase du troisième type.

- - Ouf ! fit Héléna.

Le comptable fit trois pas en avant, riboula des mirettes, décocha de sa langue de girafe onze coups qui sillonnèrent failles et aspérités sur toutes leurs longueurs, de haut en bas et de bas en hauts, prodigalités linguistiques sans génie qui, malheur de malheur, ne firent ni chaud ni froid à Héléna. Elle en était à regretter l’offrande vaniteuse de son quant-à-soi charnel. Le douzième coup, prodigieux, la métamorphosa. Son corps se chargea d’électricité, s’ouvrit en corolle. Une éclosion printanière ! Sa délicate toison claire, découpée à l’emporte-pièce, s’emperla d’une rosée de plaisir. Ses tétons saillirent à la manière d’un Rafale quittant le pont d’envol du Charles-de-Gaulle. Le comptable se défroqua. Son dard pointait raide d’équerre. Dare-dare, il emboutit d’un coup le con, canonna d’un coup le troufignon. Et ainsi de suite dans un mécanique va-et-vient réglé comme un piston à coulisse.

- - Trop de la balle ton bidule truc chouette, mon Polo ! Mazette, mon corps aux gémonies ! ahana Héléna.

Le comptable déposa sa semence. Héléna cria alea jacta est. Mais ni l’une ni l’autre n’avaient eu leur content.

- - L’année prochaine, je vise les 500000 boules de bénèfe, lança Héléna.

Monsieur Polo, de nouveau vigoureux, recapota. Il retourna Héléna comme une crêpe. Et fouette cocher ! Héléna enroula ses jambes autour des biceps bandés de son amant qui, lui, posa derechef ses lèvres incandescentes sur un téton riche en pulpe. Héléna mit la chevelure du comptable en grand désordre. Et je ne vous raconte ni la suite, ni la chantante liesse finale…

- - Bon, c’est bien beau la bagatelle, se dit Héléna le souffle un peu court, mais j’ai un voyage à préparer. Elle attrapa ses habits de ville, ajusta son shorty de dentelles chantilly et tulle noir, à volants et orné de petits rubans, moula tout le bas dans un jean moulant, déposa ses nichons, deux belles poires comice, dans un soutif demi-seins assorti et couvrit tout le haut d’un pull col en V bleu Klein. Elle rechaussa ses tongs.

Le comptable jeta machinalement une œillade sur le guide touristique, et dit tout aussi mécaniquement : « « Tiens, je me suis ébattu nu sur ce coin de paradis avec le plus fabuleux ninja ponais que le monde contemporain abrite.

- - Z’avez des photos ? demanda Héléna.

Monsieur Polo farfouilla dans sa sacoche de cuir vénitien patiné et dégaina quelques clichés polaroïd qui le montraient, sous le soleil levant et différentes coutures, enlacé à un preux chevalier désarmé.

- - Mon clitoris à Dieu ! s’extasia Héléna qui fut par ailleurs confortée dans le choix de sa destination.

- - Je pourrai vous présenter Akura si vous le souhaitez, pour développer un peu plus encore votre bizness à l’international. Il cherche à se reconvertir, proposa Monsieur Polo.

Héléna fit un tour d’horizon détaillé des photos.

- - Pourquoi pas ! À voir, à mon retour de vacances ! dit Héléna grandement émue par ces deux petits culs d’airain de guerriers au repos cajolés par le doux clapotis des eaux moluquaises.

Bonne année, amour, gloire, beauté et prospérité, et bonnes vacances, et à l’année prochaine se saluèrent, d’une ferme poignée de main, Héléna et le comptable.

[gris]Camomille Belleplante[/gris]

Commentaires (6)

  • Savana

    hahaha on a attendu si longtemps pour avoir des nouvelles des escorts // Merci Axelle Rose et Camille BellePlante ;)

  • Anonyme

    quelle nullité ce texte

  • Audreay

    Que manque d’humour Anonyme ! Moi je trouve cette plume très joyeuse ! J’aime !

  • Anonyme 2

    ce texte est nul ! trop de mots, trop d’effets de style pour juste nous assoupir... il faut parfois écrire de manière simple, sans chercher à en faire des tonnes ou passer pour qq1 qui a de l’esprit, pour intéresser un public. je n’ai même pas réussi à aller jusqu’au bout. ce n’est pas mon épisode préféré ! la prochaine fois, lâchez le dictionnaire !!!!!!

  • Anonyme

    pour avoir lu et savouré les 20 premiers épisodes de cette série, j’en suis d’autant plus déçue par ce dernier... Le style dénote, on ne reconnait plus notre héroïne... dommage

  • Anonyme

    franchement decue par le style qui denote vraiment des 20 precedants episodes... en esperant que le 22eme sera meilleur !