Homme à louer : Episode 10

Le 14/05/2009

La femme s’empala pesamment sur l’énorme phallus, enfonçant Stanislas dans le matelas et faisant craquer les lattes du lit. L’escort était fasciné. Car, sous la lumière qui pleuvait d’un grand lustre en cristal suspendu au dessus de l’alcôve, sa cliente se métamorphosait… Ses traits, qu’empâtait un sérieux embonpoint, s’affinaient et son corps, si improbable que cela fût, devenait de plus en plus léger...

Elle se souleva, contractant les muscles de son vagin, s’arrêta en atteignant le bourrelet du gland, s’absorba, les yeux fermés, dans les sensations qui la parcouraient. Son sexe, orné d’une épaisse toison d’or, était déjà très humide. Elle empoigna à la racine d’un geste impérieux la hampe bien dure et sa grosse main couverte de bagues se mit à agiter l’organe en un mouvement circulaire, faisant passer le long de son anneau resserré les formes voluptueuses du gros champignon. Sous la morsure de ses incisives sa lèvre inférieure saignait presque. Ses yeux clos se froncèrent. Elle soupira. Naturellement roses ses joues se teintèrent d’une nuance vermeille, laquelle vira bien vite au rouge sanglant. Alors elle s’exclama : « Ach, mein Gott ! » et Stanislas repensa aux différentes étapes qui l’avaient mené jusqu’à la position qu’il occupait à cet instant.

Cinq heures à peine s’étaient effectivement écoulées entre le moment où il était sorti de son bureau et celui où il était entré dans cette femme. Et en cinq heures combien de changements de programme s’étaient produits ! On était vendredi soir. Le jeune chef de projet avait donc prévu de dîner avec un ami, puis de se rendre dans une boîte branchée afin d’y dénicher quelque nouvelle partenaire de plaisir, du genre jolie et décomplexée. Après quoi la nuit se serait déroulée comme tant d’autres nuits, sans qu’il ait à céder au démon du jeu (à ce niveau, il en était à son deuxième mois d’abstinence). Mais l’escort avait à peine fait trois pas vers sa voiture (une Audi TTS noire) qu’il sentit son portable vibrer. « Je ne te dérange pas j’espère… » L’affaire lui fut expliquée en peu de mots par Héléna. Une cliente de passage à Deauville réclamait ses services. Deauville… La Mecque normande du jeu ! Est-ce qu’Héléna souhaitait le voir replonger ? Qu’il s’endette davantage afin de mieux s’assurer de sa fidélité ? Pourtant ne lui avait-il pas dit qu’il continuerait l’escort même après le remboursement de ses créanciers, ne serait-ce que par amitié pour elle ? Il l’adorait. C’était devenu sa grande sœur. Alors pourquoi une telle proposition ? « Je n’y peux rien, mon chéri lui déclara Héléna. Cette femme ne jure que par toi. Elle a vu tes photos dans mon book en ligne, elle a flashé sur ta gueule d’amour et depuis ce matin elle me harcèle pour t’avoir ce soir. J’ai d’abord refusé sachant que c’était dangereux pour toi. Mais elle insiste tellement… Les tarifs seront bien sûr en conséquence. Le triple de la somme habituelle… »

Stanislas avait décliné l’offre. Il ne se voyait pas faire faux bond à Fred, son meilleur ami. Et puis, décidément, Deauville… Non, mieux valait être raisonnable, ne pas jouer avec le feu. Cette femme n’avait qu’à venir un jour à Paris. Il se ferait alors une joie de dîner avec elle… Et plus si indemnités. Cependant, en pénétrant dans le deux pièces de son ami, l’escort avait trouvé celui-ci dans un état d’anxiété inquiétant. Fred lui expliqua qu’il avait passé la nuit précédente dans un club de poker clandestin où il avait perdu une somme exorbitante qu’on exigeait qu’il paye avant le lendemain midi. Faute de quoi quelques gros bras se chargeraient de lui infliger une bonne leçon. « Ce sont des malades ces types, Stan. Et il me manque encore trois mille euros… » Comment faire ? Tous les amis qu’ils connaissaient n’étaient-ils pas, eux aussi, endettés jusqu’au cou ? Stanislas avait donc rappelé Héléna. Il avait roulé à tombeau ouvert sur l’autoroute A13 au mépris des radars automatiques et était arrivé à Deauville aux environs de vingt heures. A peine avait-il pénétré dans l’hôtel B**** qu’une voix gutturale, à fort accent germanique, l’avait interpellé. D’un siège en cuir placé dans le salon du hall une femme s’était levée pour venir à sa rencontre. Blonde, elle avait une quarantaine d’années et portait une robe de tulle rouge, ample et légère, qui masquait tant bien que mal un physique pour le moins plantureux. Elle lui souriait avec une grâce exquise. Sous l’épaisseur des traits, il sentit la finesse de l’esprit. Cantatrice allemande, Gudrun, de passage à Deauville avant une série de concerts aux États-Unis, raconta au cours du repas (durant lequel elle mangea comme quatre) sa vie au Français. La dureté de son apprentissage auprès de la célèbre Elisabeth Schwarzkopf qui ne badinait pas avec la discipline, les centaines de concert qu’elle avait déjà donnés. Et puis elle évoqua son mari, Siegfried, un baryton qui la trompait depuis des années avec une violoncelliste hongroise.

Cette infidélité, qui ne la déterminait cependant pas à divorcer tant son amour pour son mari était grand, l’avait conduite à recourir aux services d’hommes tels que Stanislas. Elle y trouvait un réconfort qui la préservait des inconvénients d’une liaison adultère durable. Grâce à ça elle pouvait assouvir des fantasmes inavoués et combler facilement tous ses besoins. Bien sûr, précisa-t-elle, elle n’obligeait jamais les escorts à aller plus loin que ce que la loi autorisait. Les agences d’escorts ne sont pas des agences de gigolos. Toutefois, avec quelques billets supplémentaires… Stanislas avait acquiescé tout en indiquant que son intention n’était pas d’aller, pour ce soir, au-delà d’une prestation simple. La somme promise par Héléna s’avérait en effet suffisante pour sauver Fred. Inutile de se lancer dans un extra qui risquait, en outre, de l’empêcher de rentrer à temps. D’autant plus que l’extraordinaire rondeur de sa cliente l’effrayait un peu. Ce refus avait été accueilli par la chanteuse avec une moue de dépit. Elle avait dégainé les 3000 euros sitôt le repas terminé. Puis ils étaient sortis se dégourdir les jambes sur le remblai. Là, Stanislas avait fait une rencontre fatale. Etant tombé nez à nez sur la façade illuminée du casino, son sang n’avait fait qu’un tour. Tel un marin attiré par le chant des sirènes l’imprudent garçon avait conduit sa cliente jusqu’à une table de jeu où il se promettait de quintupler la somme qu’il venait de gagner. Une demi-heure après il avait tout perdu. La chance avait tourné du côté de la cantatrice. Celle-ci ne se priva pas d’en profiter. « Dans ma chambre, cheune homme, schnell ! » En observant le visage du bel escort trembler sous les effets du jeu, l’Allemande avait subi d’intenses bouffées de désir. Elle se jeta sur le Français dès qu’ils eurent passé la porte de sa suite.

Puis, l’ayant plaqué contre un mur, après lui avoir déchiré sa chemise, elle dévora sa poitrine. A ses lèvres voraces celle-ci offrait les délices d’une peau lumineuse, douce, bronzée, subtilement parfumée. Elle en suça les tétons en caressant à travers l’étoffe du pantalon les formes alléchantes du sexe qui se tendait peu à peu. Stanislas devait bien admettre qu’elle savait y faire… Avec des femmes plus attirantes il lui était arrivé certaines fois d’être moins excité. D’un geste prompt, les grosses mains de Gudrun dézippèrent sa braguette. S’étant agenouillée elle loucha ensuite sur l’énormité de l’organe qu’elle venait d’extraire d’un caleçon Hugo Boss. « Wunderbar ! » s’exclama-t-elle, émerveillée. Elle raffolait du sexe des hommes. La simple vue d’une queue de mâle la mettait en transe ! Elle se mit en devoir de sucer celle-ci. Tétant d’abord le gland, elle en parcourut les moindres renflements. Puis, d’un seul coup, sa grande bouche avala la totalité des vingt-cinq centimètres de l’escort. Aussi rapidement qu’elle s’était engagée elle se retira ensuite, puis recommença. Après quoi sa main droite plaqua le phallus contre les abdos gonflés de Stanislas et, ayant par ce geste d’autorité dégagé les testicules, mignonnement serrées dans un scrotum imberbe et brun, elle les grignota l’une après l’autre en poussant des grognements sauvages. Décidément l’Allemande avait autant d’appétit au lit qu’elle en montrait à table. En somme, Stanislas ne s’apparentait-il pas pour elle à un plat des plus savoureux ? Un plat dont elle entendait bien se repaître à satiété ! La suite le confirma. S’étant déshabillée, Gudrun, allongée sur le lit, réclama d’abord un cunnilingus. Stanislas s’exécuta…si brillamment qu’elle eut très vite un premier orgasme. Ensuite, à quatre pattes sur le matelas, elle voulut qu’il lui prodiguât une feuille de rose. L’escort ne pouvait guère refuser. Il lui nettoya donc soigneusement l’anus et lui offrit ce qu’elle désirait. La cantatrice avait chaussé à l’un de ses doigts un petit vibromasseur avec lequel elle se stimulait en proférant des mots crus dans sa langue natale. Elle s’abandonnait aux coups de langue du Français avec une lubricité brutale. De sa chatte la mouille coulait à profusion.

Enfin elle demanda à Stanislas de s’étendre sur le lit et après qu’il eut recouvert son sexe d’un préservatif à rainures, s’empala sur lui. « Ach, mein Gott ! » Le jeu du gland passant sur les pourtours de son vagin la porta aux ultimes limites de l’excitation. Elle poussait déjà des soupirs suggestifs. Elle enfonça de nouveau l’incroyable queue en elle et céda aussitôt à un orgasme bruyant. Elle était magnifique. Stanislas n’avait-il pas remarqué cent fois que même les femmes les moins accortes devenaient sublimes à l’acmé du plaisir ? Une sylphide n’aurait pas paru plus aérienne que Gudrun en cet instant. Amante endiablée, elle évoluait sur le membre en érection avec une grâce confondante. Le rythme de ses va-et-vient s’accélérait sans cesse. Stanislas n’en revenait pas. Quelle cavalière ! Seuls les craquements du lit, dont l’ossature menaçait de se briser sous les pressions qu’il subissait, rappelaient à l’escort que sa cliente ne s’avérait pas d’une sveltesse absolue. « Traite-moi de cochonne ! » La walkyrie avait lancé cette phrase entre deux gémissements. Un classique. Ne se faisant pas prier, Stanislas appliqua à la cantatrice une kyrielle de termes grivois sous forme de questions auxquelles celle-ci répondait en haletant. « Ah, ja, ja, disait-elle, ich bin oune grosse kochonne ! » Elle était aux anges. Elle se pâmait. Stanislas, se prenant au petit jeu, s’emballait à son tour. Les formules qu’il appliquait à sa chevaucheuse l’enflammaient et il devait déployer des trésors de retenue pour ne pas se libérer prématurément. Gudrun s’activait avec une rapidité presque violente. Le lit, à présent, tanguait dangereusement. La croupe de la Teutonne claquait avec rage sur les cuisses de l’escort. Enfin, dans un dernier soubresaut, elle explosa, poussant un cri terrible qui embrassa toute l’échelle des sons. Bien qu’ils fussent au deuxième étage, il y avait fort à parier qu’on l’avait entendue jusque dans le hall ! « Fous êtes oun magicien, Stanislas » lâcha-t-elle avant de se lover dans ses bras. Stanislas tourna la tête. Sur la table de chevet une pile de billets l’attendait. A neuf heures du matin l’escort était revenu à Paris. Frédéric n’avait pas dormi de la nuit. Stanislas lui remit les 3000 euros. « Tu as quand même passé une bonne soirée ? » le questionna-t-il. L’escort répondit par un sourire. Après quoi il s’effondra sur le canapé de son ami et sombra dans un profond sommeil.

[gris]Axelle Rose[/gris]

Commentaires (1)

  • Anonyme

    Wahoo ! un peu cliché quant à l’Allemande : Gudrun, avec un accent à couper au couteau, et une sensibilité qui n’a peur de rien ! Mais ça reste une histoire bien excitante !