"De façon générale, c’est le genre humain qui m’intéresse. Mais il est vrai que la Femme est un sujet qui me parle beaucoup. C’est dans les femmes que j’ai puisé mes désirs.
J’aime la chair, je suis une photographe de peau."
Bettina Rheims est un phénomène, l’une des plus célèbres artistes françaises. Photographe sollicitée par l’Elysée (photo officielle de Jacques Chirac puis plus récemment série de photos de Nicolas Sarkozy) et officier de la légion d’honneur, pour la janusienne côté face. Côté pile, elle dresse le portait de la communauté transsexuelle avec des séries comme Les Espionnes en 1992 ou Kim en 1994. Elle choque avec I.N.R.I revisitant la vie de Jésus (1997). Elle dénude, sans fausse pudeur, dans une frontalité respectant l’intégralité des corps, des femmes rencontrées dans la rue ou recrutées par le biais d’une petite annonce insérée dans un journal.
Bettina Rheims occupe une place à part dans l’univers photographique à l’instar de Robert Mapplethorpe, Guy Bourdin ou encore Pierre & Gilles, naviguant entre espace muséal et pages glacées des magazines. C’est cette dichotomie qui a inspiré à Michel Onfray l’ouvrage Oxymoriques. Cet incessant aller-retour entre presse, mode et art.