« Jusqu’à ce que la mort nous sépare »…
Phrase magique échangée entre les amants. Union des corps et des âmes, serment de sang.
Serrement du cœur.
Étrange écho aujourd’hui que cette promesse de fidélité. « L’homme n’est pas sûr », susurre La Rochefoucauld, qui n’en est pas à un doute près. Fidèle, celui « dont les sentiments amoureux ne changent pas », « qui n’altère pas la vérité », « qui est constant dans ses affections ». Cette constance implique la permanence. Constance, invariabilité, immuabilité : peut-on exiger tant de l’homme — bien loin de l’assise des cathédrales ?
Et si l’infidélité, comme le carnaval, était au sein du couple une rupture avec l’habitude, cette érosion du sentiment ? Une ruse pour lutter contre l’usure, une rébellion contre l’aliénation des corps, afin de mieux retourner à la formule duale du couple ?
Derrière le mari se cache toujours un marin… Et Ulysse de voguer. Quant à Pénélope, Giono a levé le voile sur son attente dans Naissance de l’Odyssée.
Scrutation d’une déraison.