Homme à louer : Episode 17

Le 04/09/2009

Dès que son bateau se trouva en vue du rivage par lequel on accédait au palais de S*, l’un des plus beaux monuments de Sardaigne, Stanislas s’enthousiasma. Le palais de S* était une ancienne forteresse construite près d’une petite falaise. Une certaine comtesse d’Urbino, récemment veuve, l’avait aménagé en résidence d’été. Elle y donnait alors une fête. De loin, déjà, le spectacle se révélait grandiose. Des lumières scintillaient de toutes les fenêtres. Dans l’immense parc des torches vacillaient.

La plage privée elle-même sur laquelle, bientôt, Stanislas débarqua, s’étoilait d’une nuée de petites bougies traçant un chemin vers l’escalier taillé dans la roche qui grimpait en direction du château. Un valet, tenant une lanterne sourde et portant livrée comme au temps de Casanova, se proposa pour le guider. Ils montèrent les marches escarpées, foulèrent des allées fleuries. Un peu partout des invités circulaient, causant dans toutes sortes de langues une flûte de champagne à la main en fumant des cigares.
L’intérieur du palais étonna plus encore Stanislas. Extérieurement la citadelle du XVIIe gardait en effet une austérité toute militaire, mais sitôt qu’on y avait pénétré un luxe foisonnant, étincelant, vous saturait les yeux. On en restait abasourdi. Ce soir-là, à la somptuosité des meubles d’époque, des moulures de marbre, des dalles de porphyres, des bouquets éclatants, des miroirs, des rideaux, des tableaux, des statues semées çà et là, s’ajoutait celle des robes de haute couture, chatoyantes, colorées, que des femmes d’âges et de beautés variés promenaient d’une pièce à l’autre avec un chic sans égal. Il y avait aussi beaucoup d’hommes vêtus à la perfection.

Stanislas reconnut en leur sein quelques concurrents. Parmi les visages plutôt bouffis et usés des businessmen et des jet-setteurs leurs jeunes minois sophistiqués détonnaient. Il les jugea peu dangereux. « Trop de gonflette et pas assez de cervelle » pensa-t-il. Lui misait sur d’autres atouts. Et en plus il possédait une alliée cruciale. Celle-ci, d’ailleurs, ne tarda pas à se manifester. L’emportant avec elle, elle le briefa en catimini : « la comtesse est à point, mon cher. Elle a bu plus que de raison et, comme je lui ai parlé de vous en des termes fort louangeurs, elle brûle de vous connaître… »
Elisabeth G., amie d’Edouard Dupont-Douglas et espionne à ses heures, pressait l’avant-bras de l’escort en prononçant ces paroles, après lesquelles ils pénétrèrent tous deux dans un vaste salon. Entourée d’un cercle de parasites, une jolie petite femme à cheveux châtains, d’environ quarante ans, moulée dans une superbe robe rouge, s’y trémoussait en débitant des grivoiseries. C’était la comtesse d’Urbino.
L’escort la salua. La comtesse lui passa une main discrète entre les cuisses. « J’ai besoin d’un homme ! » lui souffla-t-elle à l’oreille avec un fort accent transalpin. A cause de la transpiration, ses cheveux se collaient à ses tempes. Ses yeux noirs, à demi clos, s’allumaient avec malice. Dans l’échancrure de sa robe des seins avantageux se dévoilaient. Entre ceux-ci une petite clef d’or attachée à un collier du même métal brillait. Une fois que les parasites furent écartés, Elisabeth G. vanta encore auprès de la comtesse les qualités du Français. C’était un amant hors pair, une perle, ce qui se faisait de mieux sur le marché. Et comparé aux amateurs qui plastronnaient dans tous les couloirs de la demeure en attendant qu’on les sonne il n’y avait pas photo ! Stanislas, flatté et presque gêné, un œil fixé sur la clef d’or, écouta ce panégyrique en s’efforçant de ne pas rougir. La comtesse le palpa à nouveau. Il banda. Le deal fut conclu.

En tant qu’entremetteuse Elisabeth toucherait dix pour cent. La soirée dura encore trois bonnes heures, durant lesquelles le Français rivalisa d’esprit, d’amabilité, de charme, mettant ainsi le comble au désir de sa cliente. Puis, les derniers invités partis, celle-ci, le prenant par la main, l’entraîna sur la plage. Elle l’écrasa illico sur le sable. D’une bouche vorace commença à le manger de baisers. Autour d’eux les bougies s’agitaient. Un vent léger amenait de la mer des senteurs d’embruns et d’iodes salés. La lune, aux trois-quarts découverte, projetait sur leurs corps encore habillés des lueurs pâles. Des cigales, des grillons stridulaient sous les touffes de verdure qui s’accrochaient à la falaise. Des parfums subtils égayaient leurs narines.
Stanislas observait les étoiles qui resplendissaient dans le ciel, et mêlait au plaisir de cette contemplation celui des baisers dont la comtesse constellait son cou. Elle avait une manière si exquise de l’embrasser que l’escort en oubliait un peu sa fonction. Heureux comme peut l’être un amant avec sa maîtresse, il se livrait tout entier aux délectables sensations qui le parcouraient. L’Italienne frottait sa cuisse droite contre son sexe. Il bandait comme un cerf. Et l’enlaçant entre ses bras puissants il la sentait s’alanguir, s’enflammer. Elle s’exaltait de son odeur, le reniflait en soupirant.
D’un violent geste de la main elle déchira sa chemise. Alors sa petite bouche affamée le cribla. Pas un seul centimètre carré de son torse qui ne fût laissé sans une trace de rouge à lèvres ! Après quoi, sur son ordre, il la déshabilla.

L’eau, par instants, léchait leurs pieds déchaussés. Le ressac des vagues résonnait dans leurs oreilles. Nue sur le sable la comtesse, se mordant la lèvre inférieure, regarda la tête de l’escort s’enfoncer entre ses cuisses. Rose, satinée, sa chatte, dont seul une bande de poils teinte en violet ornait le pubis, s’inondait. Stanislas passa sa langue entre les plis trempés, colla ses lèvres au clito, aspira le capuchon, la mouille, puis, à petits coups habiles, lapa la surface durcie de l’organe. La comtesse, les yeux au ciel, s’abandonnait en rougissant. Son beau visage se crispa. Ses seins, soulevés d’une respiration saccadée, se gonflaient de plaisir. Bientôt, empoignant la chevelure de l’escort, elle émit un petit cri. Immédiatement les lèchements se firent plus intenses. Son ventre se révoltait. Elle s’agrippait au sable, aux bras de Stanislas, à la ténébreuse tignasse qui remuait entre ses jambes, suppliait, se débattait.
Deux doigts introduits dans son con mirent ses sens au bord de la rupture. Pendant que la langue continuait à la picoter ils la fouillaient sans répit, la perforaient. Elle fut prise de tremblements. Des larmes humectaient ses yeux. Sa peau bronzée se nappa de sueur. Ses cuisses, qu’elle ne maîtrisait plus, serraient la tête du jeune homme avec la force d’un étau. Soudain elle bascula en arrière et poussa un hurlement. Quelques minutes après, Stanislas la prenait dans la tiédeur de la mer. Elle se plaqua contre son buste, les ongles enfoncés dans ses omoplates, la bouche soudée à la sienne. L’onde, où palpitaient des reflets d’argent, la ballottait, l’aidant à faire aller et venir sa croupe sur le membre protégé. Elle recouvra ses forces. Les jambes nouées autour des reins du Français elle rythmait le coït, tantôt accélérant, tantôt ralentissant, prodigieusement excitée par les dimensions du sexe qu’elle engloutissait. Progressivement, elle se détacha de l’étreinte des bras, s’arrima aux larges mains. Ainsi la tête renversée, la poitrine offerte, elle voguait mieux encore sur l’incroyable phallus. Et entre ses seins trempés, sa petite clef d’or luisait dans la nuit. Stanislas, concentré, et ne quittant pas la clef des yeux, maintint une érection parfaite pendant plus d’une heure. Aussi la comtesse ne bouda-t-elle pas son plaisir !

Enfin, rassasiée d’ivresses aquatiques, elle sonna le repli. Ils revinrent au palais. Après bien des couloirs, des escaliers montés, descendus, des portes ouvertes puis refermées, ils accédèrent à la chambre que, depuis le décès de son vieux et richissime époux, la joyeuse veuve réservait à ses jeux érotiques. Nid libertin très féminin, décoré avec soin, où rien ne manquait : sur des meubles modernes s’étalait une panoplie complète de sex toys ; un lit énorme trônait au milieu ; des fouets, des menottes se trouvaient toujours à portée de la main. S’emparant d’un œuf vibrant la comtesse dit à Stanislas : « mets-toi sur le lit, je vais te sucer ! ». Et l’œuf enfoncé dans son vagin, elle commença à le prendre en bouche. Elle le pipa artistement, longuement, masturba l’énorme vit tout imbibée de salive, malaxa les boules, heureuse, ravie. Les vibrations de l’œuf, qu’elle modulait à l’aide d’une télécommande, la comblèrent. Elle eut plusieurs orgasmes, exigea ensuite que le Français la lèche à nouveau, le menotta au lit, fouetta son torse musclé avec un martinet, et, pour finir, enfourcha sa mentule. La petite clef d’or, tel un pendule, oscillait au gré des trots et galops de l’écuyère devant le nez de Stanislas. Par moments elle venait heurter ses lèvres. Il rêvait alors de l’arracher avec ses dents ! Hélas la comtesse s’en serait aperçue… Le pire c’est qu’à l’aube, morte d’épuisement, la signora s’endormit sur lui sans même l’avoir détaché !
« Et comment a-t-il fait pour récupérer le fabuleux trésor qu’elle détenait ? » demanda Edouard, allongé sur le lit d’Héléna. « Eh bien, répondit cette dernière, la comtesse a tout simplement eu le droit à un « petit » supplément au réveil. Rien ne vaut ça, tu ne l’ignores pas (à ces mots elle massa l’entrecuisse de son compagnon). En se surpassant l’astucieux Stanislas est parvenu une nouvelle fois à la terrasser de plaisir. Grâce à quoi, ni une ni deux, il a raflé le précieux butin. Cinq heures après, l’attendant à Orly, j’en devenais possesseur » Edouard commenta : « Voilà le drame des voleurs : ils finissent toujours par être volés à leur tour ! Il faut dire que la kleptomane avait quand même fait fort : subtiliser un trésor national, lors d’une visite privée…et cela dans un pays qui ne rigole pas avec ces choses !
Enfin, tout va rentrer dans l’ordre. Le nom illustre des d’Urbino ne sera pas éclaboussé. Quant à l’ambassadeur du Trukistan il va récupérer son dû…en échange d’un accord sur la construction d’un pipe-line ! C’est dommage, ce trésor t’allait bien, je trouve… » « Oh mais ne crois pas que je vais te le rendre si facilement… » Et ce disant, jambes croisées sur le lit, Héléna serra ses seins nus sur l’inestimable trésor du Trukistan, clef d’or qui, selon la légende, avait appartenu à la reine Holarine Ie, pieuse souveraine du Xe siècle, et que la Française, comme auparavant l’Italienne, portait présentement à son cou. Les yeux d’Edouard lancèrent des éclairs, il hurla comme un loup en rut. Et jetant sa tête entre la chair chaude et parfumé des deux globes il en fouillait le sillon avec sa langue pendant qu’Héléna, jubilant sous cet assaut, le nez enfoncé dans l’abondante chevelure de son homme, riait aux éclats en le pressant contre elle avec passion.

[gris]Axelle Rose (axellerose.erog.fr)[/gris]

Commentaires (1)

  • xPSXbUwfGM

    Stay infomrative, San Diego, yeah boy !