Homme à louer : Episode 5

Le 12/04/2009

Stanislas se dit qu’il lui faudrait éviter le cauchemar du séducteur, l’horreur absolue pour tout homme, la honte révélée, bref en un mot : la panne ! Et il ne pouvait laisser au hasard d’une libido improbable l’obtention d’une érection qui se devait d’être quand même professionnelle. Il prit rapidement la décision de recourir à ces injections dans la verge que la médecine propose aux messieurs défaillants. Internet lui fournit les coordonnées du spécialiste idéal : Docteur Claude T. urologue, ancien chef de clinique, sexologue. Une secrétaire au chic discret l’introduisit dans la salle d’attente. Il se répéta les arguments qu’il avait préparés : la quarantaine, le surmenage professionnel, le diabète, l’hypertension, son couple en péril et puis la panne, Docteur, une panne, ré-dhi-bi-toire.... alors un ami m’a dit qu’on peut se faire une injection dans la verge et que là, on ne craint plus rien, je crois que c’est ça qu’il me faudrait, mais bien sûr... Mais déjà la secrétaire venait le chercher. « Le Docteur vous reçoit, Monsieur. »

Elle vint vers lui dans son tailleur vert émeraude, souriante. Le temps d’une seconde, Stanislas eut l’impression de dévaler une dune en roulé-boulé : j’aurais tout imaginé, sauf que ce médecin soit une femme ! Et quelle femme : la quarantaine assurée, des lenteurs félines, et déjà un regard comme intrigué se dit-il. Elle s’assit derrière son bureau directoire, ajusta ses lunettes et se penchant en faisant échancrer le bâillement de sa veste sur deux seins aux belles rondeurs.

« Oui, voilà docteur, je vais droit au but, je n’ai pas le choix, j’ai des problèmes d’érection depuis plusieurs mois. Vous comprenez, je suis diabétique et j’ai bien essayé la petite pilule bleue, mais , bon, ça n’est pas ça. Je suis marié et vraiment ça ne va pas. Alors on m’a parlé d’une injection... Vous pensez que je pourrais faire ça ? » Ouf se dit-il.

« Nous allons voir », répondit-elle avec un sourire qu’elle voulut rassurant. Elle tourna son regard vers l’ordinateur. Sa main droite prit la souris avec délicatesse et elle entreprit un long interrogatoire sur les circonstances de la défaillance au terme duquel elle annonça son verdict.

« Je pense que dans votre cas l’indication des injections intra-caverneuses me semble bien posée. Vous savez cependant que cette technique doit être apprise et que vous devez en faire les premières applications sous surveillance médicale. Si vous le désirez, je dispose du produit et je peux tout de suite vous initier au maniement du procédé. Passons à côté si vous voulez. »

Elle se leva en désignant le cabinet d’examen qui jouxtait le grand bureau. Elle invita Stanislas à se déshabiller, « juste le bas » précisa-t-elle et à s’allonger sur la table d’examen. Elle ouvrit un tiroir et en tira une paire de gants en latex et un étui duquel elle sortit une sorte de stylo. D’un bocal elle prit un coton qu’elle aspergea d’un liquide probablement désinfectant, puis elle s’assit sur un haut tabouret à la droite de Stanislas. La jupe remontait haut sur des cuisses musclées dont l’entrebâillement suggérait une féminité pour le moins à l’aise avec elle même. Elle saisit le pénis avec une délicatesse qui plut à l’homme. La pression n’en était ni lourde ni indifférente, mais pouvait exprimer sous cette forme le respect que ce praticien avait pour la virilité de son client.

« Voilà, vous désinfectez soigneusement comme je le fais avec de l’alcool, tenez asseyez-vous un peu que vous puissiez voir : vous prenez le stylo comme ça, vous le posez sur le côté de votre verge, comme ça et vous appuyez d’un coup sec et voilà, c’est parti mon zizi ! Pensez seulement à maintenir une pression sur le point d’injection pendant deux minutes. » D’une armoire elle sortit un peignoir et le lui tendit. Vous allez voir, vous serez enchanté du résultat et Madame aussi. « Mesdames vous voulez dire ! » Cela lui avait échappé. Le médecin parut intrigué, presque intéressé. Ce dont Stanislas s’aperçut.

« Je vous étonne avec mon pluriel quelque peu... Singulier dit-il. Eh bien oui en fait je ne suis pas plus diabétique que ça et encore moins déficient dans les occasions que vous devinez. Et non, chère Madame, rien de tout cela n’est vrai. En fait je suis, comment dire, ma qualification est celle d’escort, vous savez... »

« Je sais, l’une de mes amis pratique ce genre de... fréquentation. Je crois que je suis la seule à être dans la confidence. Vous êtes une sorte d’homme que l’on paye comment dire pour ses... services, si j’ai bien compris. »

Elle alla décrocher le téléphone : « Martine, c’est bon vous pouvez partir. N’oubliez pas de brancher le répondeur. Ah, fermez bien à clé en partant. Merci et à demain Martine. » Puis se retournant vers Stanislas : « Alors voyons plutôt le résultat de la chose. » Claude revint vers Stanislas en chaloupant des hanches. « Je vois que Monsieur va mieux à présent. Monsieur semble en parfait état de fonction. Monsieur possède une plomberie d’excellente qualité. » Elle avait dit cela avec une onctuosité à peine forcée. Elle plongea son regard dans celui de l’homme.

Stanislas était resté assis au bord de la table d’examen. Claude le bascula en arrière d’une pression à peine insistante de telle manière qu’il se retrouva allongé en travers de la table, la tête pendant d’un côté et les jambes de l’autre. La femme fit glisser son string en dentelle et releva sa jupe largement au-dessus de sa taille, offrant ainsi au regard de Stanislas un sexe à la toison artistiquement taillée. Puis sans autre préambule elle se posa à califourchon sur le corps de l’homme après en avoir saisi la verge à pleines mains et l’avoir introduite en elle. Elle rejeta la tête en arrière en posant ses mains sur la poitrine de Stanislas. Elle empoigna les pectoraux qui se révélèrent aussi fermes que la verge. Et tandis qu’elle faisait mouvoir son bassin en petits cercles, elle se mit à masser et pétrir la poitrine de l’homme. Les gloussements se firent plus rauques. Son mouvement d’abord comme méthodique, se fit de plus en plus rapide quand s’y ajoutèrent des mouvements de tête.

Elle chevaucha Stanislas ainsi pendant plusieurs minutes sentant résonner en elle les vibrations de sa vulve. Le cataclysme parvenait en ondes successives, montant, et se déversant en un trop plein presque douloureux qu’elle ne pouvait retenir et tentait d’expulser à grands coups de reins contre le pubis de l’homme. Elle s’immobilisa la bouche ouverte, les yeux fermés dans la tentative ultime d’enfermer en elle ce broiement de délices. Puis, moins d’une minute plus tard elle sembla sortir de son état second. Elle posa un, puis les deux pieds par terre, clamant avec désinvolture : « Ah ça va mieux... Bien, vous pouvez vêtir », dit-elle à l’adresse de Stanislas qui était encore allongé sur la table. Elle se pencha vers le sol, prit son string et l’enfouit dans l’une des poches de son tailleur. Elle passa derrière son bureau et rédigea une brève ordonnance. « Au fait vous travaillez ce soir ? J’ai un dîner en ville auquel je voulais échapper, mais je crois que je vais y aller, si vous pouvez m’accompagner évidemment. Et par la même occasion vous me dites combien je vous dois ? »

Sur le palier, Stanislas bandait encore. Mais il avait comme l’intuition d’avoir trouvé une nouvelle cliente.

[gris]Cléa[/gris]