La ceinture

Le 06/01/2010

Voilà plusieurs mois qu’ils se fréquentaient. A force de patience et grâce aux sentiments qui les animaient, ils avaient fait évoluer leur relation.

Quelques mois auparavant, lorsqu’ils s’étaient rencontrés, elle ne savait pas vraiment ce qu’elle recherchait. Tout juste pouvait-elle affirmer que ces jeux l’attiraient inexorablement et qu’elle n’envisageait pas de vivre pleinement sa sexualité sans qu’ils ne soient présents. Quant à lui, il avait sans doute une idée plus claire de ce qu’il attendait de cette relation mais n’avait jamais essayé d’accélérer les choses. Petit à petit, il avait semé les graines en veillant à les arroser un peu chaque jour. Et la fleur s’était épanouie. Bien entendu, comme ils ne vivaient pas encore sous le même toit, cette attention qu’il lui portait ne se traduisait pas toujours par un contact physique. Mais, au fil des jours, son emprise sur elle grandissait. Oh... Rien ne paraissait à l’extérieur mais chacun d’eux savait que c’était lui qui tenait les rênes.

Elle, si indépendante, s’était laissée prendre dans ses filets et trouvait dans les quelques contraintes qu’il lui imposait au quotidien un réel bien être. Il était toujours bienveillant et n’usait de l’autorité qu’elle lui avait reconnue qu’avec justesse et pour la faire grandir. Confusément, elle ressentait depuis quelques semaines le besoin de lui céder un peu plus le contrôle. Ils en avaient parlé, comme ils le faisaient souvent. Lui, tranquillement assis sur le canapé et elle, nue, à genoux devant lui, les cuisses légèrement écartées, les fesses posées sur les chevilles et les bras croisés dans le dos. Il l’avait écouté en lui posant parfois une question pour développer un point qui lui semblait important. Le rouge lui était encore monté aux joues plusieurs fois. Il commençait à la connaître assez bien pour savoir comment la déstabiliser.

Puis, la vie avait suivi son cours. Un oeil distrait n’aurait sans doute remarqué aucune différence mais il avait renforcé les règles et il se passait rarement plus de deux jours sans qu’elle ne soit punie, le plus souvent parce qu’elle prenait un plaisir qui ne lui avait pas été accordé.

Ce soir là, il m’appelle au salon. Je le rejoins, perchée sur mes plus hauts talons, la démarche mal assurée à cause des fers qu’il a placé sur mes chevilles dès son arrivée quelques heures plus tôt. Il m’accueille, le sourire aux lèvres, et m’offre un baiser. Ses mains parcourent mon corps lentement, comme si elles le découvraient pour la première fois. Il flatte gentiment mes fesses, encore marquées par la correction dont j’ai bénéficié le veille. Il a pris soin de créer une atmosphère chaleureuse, quelques bougies diffusent leur parfum.

- Assieds toi sur le bords de la table.

Après m’avoir retiré mes fers, il m’allonge, attache mes chevilles aux pieds de la table de manière à disposer d’un accès direct et sans obstacle à mon intimité. Il lie ensuite ensemble mes poignets, avant d’étirer au maximum mes bras au dessus de ma tête.

Une fois encore, je suis complètement impuissante, offerte à ton regard... Offerte, tout simplement.

Tu sais combien j’apprécie cette sensation.

Il place un foulard sur mes yeux. Le temps s’arrête. Tous mes sens sont en éveil mais, à l’évidence, il a décidé de me laisser dans cette position un certain temps. Je l’entends vaquer à ses occupations. J’ai l’impression, parfois, de sentir son regard sur moi. Lorsque les lanières du martinet effleurent mes seins, je ne peux m’empêcher de laisser échapper un petit gémissement.

Je pourrais presque t’entendre sourire.

Mais ce soir, ces langues de feu restent caressantes, comme mues par une énergie propre, elles glissent sur mes chairs. Je frissonne. Ses doigts se sont immiscés dans mon sexe. Il joue avec mes petites lèvres, les tire gentiment. Bientôt sa langue rejoint la partition dans une symphonie de douceurs.

Tu sais comment m’allumer et ces quelques mois te permettent désormais d’identifier les signes précurseurs de mes orgasmes.

- Tu ne jouiras pas sans mon autorisation, n’est-ce pas ?

- Non, Monsieur.

Cette clause avait été intégrée très tôt dans notre contrat tacite. Il n’a de cesse de me titiller pendant un temps qui me semble infini. J’en savoure chaque minute. Mais, lorsque je sens l’explosion proche et que je pose la question fatidique, sa réponse sonne comme la pire des punitions.

- Non, je ne t’y autorise pas.

J’ai beau tempêter, remuer autant que me le permettent les liens, tenter la séduction, rien n’y fait. Par ailleurs, comble de la perversité, il en profite pour insérer l’oeuf dans mon vagin et un plug de taille moyenne dans mon anus, détendu sous l’effet du plaisir. Mon corps me trahit et je ne peux opposer aucune résistances à ces intrusions. Presque immédiatement, de légères vibrations animent mon bas-ventre et la petite corne posé sur le clitoris commence sa danse infernale. Mes gémissements reprennent de plus belles.

Tu murmures à mon oreille.

- Chuuut... Tu ne vas pas me décevoir ce soir... ?

- Je lutte Monsieur.

- C’est bien, continue comme ça. Je vais t’offrir ton cadeau.

Ces mots me tirent de l’état second dans lequel je me trouvais. Il me détache de la table sans toutefois me faire recouvrer la vue.

- Mains sur la tête et jambes écartées ! Je te le demande encore une fois : es-tu prête à me laisser prendre un contrôle total sur ton intimité jusque dans les actes les plus basiques de la vie quotidienne ?

- ...
Je viens de comprendre ce qui m’attend et au seuil de cette étape que j’ai pourtant appelée de mes voeux, je me sens un peu perdue. Les vibrations reprennent de plus belle, presque de manière anarchique.

Je me liquéfie mais tu sais jouer de cet engin diabolique. Et tu t’arrêtes toujours juste à temps pour me priver de la jouissance tant attendue.

- Alors... ? Tu hésites ?

- Oui, Monsieur.

- Aurai-je mal compris ce désir que tu exprimais il y a quelques semaines... ?

- Non, Monsieur.

- Alors... ? Que fait-on... ?

Beaucoup de choses se bousculent dans ma tête à cet instant. L’importance des minutes qui s’égrènent ne m’échappe pas mais mon esprit, en proie au désir le plus tenace, n’arrive pas à se focaliser sur la question. Cette étape est décisive et je le sais. Tu mets un terme momentané à mon supplice charnel et les mots que tu choisis alors, remplis d’amour et de confiance, emportent finalement ma décision.

- J’accepte, Monsieur.

- Sois plus précise, livre-toi à moi.

- J’accepte cette ceinture qui me placera plus complètement sous votre contrôle. J’accepte de perdre mon autonomie pour tout ce qui concerne mon intimité, que ce soit sur le plan sexuel ou non.

- Merci, ma douce.

Joignant le geste à la parole, tu m’embrasses longuement et nous restons un moment enlacés, comme deux amants.

- Remets toi en position !
Tu en profites pour prendre la ceinture. Tu boucles la première sangle autour de ma taille. Elle est assez large pour ne pas entailler les chairs.

- Tu es prête ?

- Oui, Monsieur.

Je sens alors le cuir de la ceinture épouser mes courbes et interdire l’accès à mon intimité. Le déclic du cadenas que tu refermes marque le début d’une nouvelle phase. Tu ajustes les sangles autour de mes cuisses.

- Te voilà mienne... et remplie... comment te sens-tu ?

- Bien... enfin, je crois... Merci, Monsieur.

[gris]Nécronomica[/gris]

© Aspika

Commentaires (1)

  • mnBQldyppxq

    Got it ! Tanhks a lot again for helping me out !