Où est passé Henry ?

Le 06/06/2019

Il y a quelques temps, la société RealBotix s’était engagée à mettre Henry sur le marché : le premier robot sexuel à destination des femmes, dont les besoins sont similaires à ceux des hommes.
Matt McMullen, le CEO de Abyss Creations, qui détient Realbotix et Realdolls, avait dit au Times que : “Nous avons reçu bien plus de demandes de femmes que vous nous pouvez l’imaginer. Elles ne veulent pas seulement un partenaire sexuel, mais quelqu’un à qui parler". Henry a été présenté il y a plus d’un an, si sexy avec ses lunettes d’intello, ses talents de chanteur, son humour, son 1m80, ses abdos, son sexe en silicone (qui peut être customisé) et Bratt Pitt comme source d’inspiration : il devait permettre aux femmes d’être chaleureusement accueillies chez elles, dans tous les sens du terme.
Les femmes, comme les hommes, souhaitent également que les robots aient de la conversation, car paradoxalement, ce que les humains souhaitent le plus c’est de la compagnie.
Ce n’était pas une nouveauté pour Realbotix, qui a déjà mis sur le marché Harmony, une gynoïde pour les hommes, fonctionnant avec de l’AI pour la conversation. La tête pensante peut même s’acheter seule, pour la visser sur les d’anciens modèles de gynoïdes, pour ceux déjà trop attachés aux poupées achetées.
Pour Henry, la société a annoncé avoir développé une intelligence artificielle qui lui permet de chanter, raconter des blagues, réciter de la poésie (c’est excitant, ça ?), et attendre sagement à la maison le retour de la bienaimée. Mais la sortie prévue pour ce début d’année à été reportée à l’année prochaine. Qui a-t-il de plus compliqué dans l’intelligence d’Henry par rapport à celle d’Harmony ? Le service client de RealDoll nous a répondu que " Le robot Henry lui-même est prêt, mais il n’est pas très intelligent pour le moment, nous travaillons sur son cerveau pour livrer un produit de haute qualité. La version masculine n’avait pas autant de public pour nous aider à entraîner son cerveau, donc son développement prendra plus de temps. Nous allons continuer à travailler dessus et essayer de le rendre plus intéressant pour celles qui veulent un robot mâle. Cependant, cela rendra Henry plus complexe et nous l’avons donc reporté à l’année prochaine ".
Le bon côté des choses : voilà 14.000$ d’économisés, en tout cas sur le budget de cette année. Le côté moins agréable, c’est évidemment l’attente. Si nous suivons le raisonnement de David Lévy, spécialiste de robotique, d’intelligence artificielle et du comportement humain sur ces sujets, les femmes consomment de plus en plus de vibromasseurs, il n’y a pas de raison qu’elles soient plus réticentes que les hommes à l’acquisition d’un robot, qu’elles peuvent prendre dans les bras et embrasser.
On acquiesce.
Et il nous reste un an pour aménager un placard qui abritera un squelette pas comme les autres ...