Impromptu - 1
Le 07/10/2009
Je ne sais pas si c’est la jouissance que j’ai provoquée chez Rodrigo ou ma nouvelle interlocutrice au téléphone, mais ma conception de la vie s’éclata. Comment ai-je pu me passer, toutes ces années, du plaisir sexuel ? Je me savais stérile, et dans ma famille, le sexe ne se limite qu’à la procréation. Je compris alors qu’Alexandre faisait son devoir conjugal plus par politesse envers moi que par réel désir de mon corps. Au final, avant que cette femme m’appelle, j’avais maintenant l’impression que j’étais éteinte.
Je me mis alors à regarder les autres hommes. Les joggeurs dont la sueur fait coller leur débardeur à leurs muscles, dessinant ainsi des corps sculptés dans les matières les plus nobles… Les étudiants aux visages d’enfants mais aux corps matures… Les pères de famille respectables, mais qui feraient tout pour ce moment de tendresse que ne donnent plus leur épouse… Je n’ai pas encore l’audace, ni l’adresse de leur adresser la parole pour leur faire part de mon intérêt certain, mais je me sens revivre par le regard de certains hommes que je fuyais auparavant.
Je vis au terminus d’une ligne de bus. Un soir, je revenais de chez une amie qui habitait à l’autre bout de la ligne. Je n’aime pas trop prendre le bus comme cela, le soir, mais comme Alexandre était parti pour un congrès, je me résolus à préférer le bus au taxi, qui reste tout de même onéreux. Prise par les vibrations de la route, je m’assoupis…
C’est alors que je sentis sur ma joue une main caresser la boucle qui dépassait de mon chignon. Je crus d’abord à un courant d’air, jusqu’à ce qu’une voix me réveille : Madame… Madame… Je repoussai alors cette main inopportune. L’homme entreprit alors de baiser ma main. Ses lèvres étaient douces, pulpeuses, tendres sur ma peau. J’eus un frisson qui me réveilla pour de bon…
J’aperçus alors un homme africain me sourire, comme rayonnant de la rencontre qu’il venait de faire. Il me tenait la main… Soudain, je me rendis compte de l’incongruité de la situation, de ma passivité. Car qui ne dit mot consent…
- Mais qu’est-ce qui vous prend, monsieur ?
- Madame, vous êtes très belle, me susurre-t-il à l’oreille. Je m’appelle Amine et, à présent, je suis l’homme le plus heureux du monde.
Il porta alors un de mes doigts à sa bouche et le suçota. Cette dernière caresse, voluptueuse, suffit à briser les dernières barrières qui me restaient. Je pris sa tête, caressai ses cheveux et lui souris. Puis je le couvris de baisers…
- Vous habitez loin, madame ?
- Au terminus de la ligne, et vous ?
- J’habite chez mon oncle. Cela me désole, j’aurais tellement aimé partager un moment avec vous, caresser votre corps… Vous êtes tellement belle…
- Malheureusement, Monsieur, je ne puis non plus vous accueillir chez moi. Mon voisinage risquerait de jaser, sans parler de mes domestiques…
- Oh, quel dommage, Madame…
Puis il reprit mes lèvres, et nous nous découvrons par nos bouches emmêlées. J’ai envie de lui. Il a envie de moi. Tant pis, je m’unirai ce soir même à cet étalon d’ébène, coûte que coûte.
Arrivés à mon immeuble, nous nous embrassons encore. Entre la porte cochère et le hall d’immeuble, il y a un petit couloir. Dans ce petit couloir, il y a un recoin replié dans l’ombre, assez grand pour tenir dedans et à l’ouverture très étroite. Nous y pénétrons, conscients que le moindre de nos gémissements sera démultiplié par la pierre et trahira notre présence…
À suivre…
(cc) annnna.
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