Chronique d’une folle nymphomane alcoolique et fauchée 2
Le 10/02/2010
Il est quatorze heure de l’après midi, je viens de me lever, j’ai mal à la tête et j’ai la bouche pâteuse. Autour de moi tout est en désordre, ma chambre, enfin mon salon qui me sert accessoirement de chambre, est sans dessus dessous. Mes habits, mes capotes, des bouteilles de vins vides, des mégots de cigarettes, des bouts de pain sec, tout cela parsème le sol de mon studio.
Une odeur de renfermé, de sueur, de cigarette emplit l’espace réduit de mon habitat. Je parviens à me lever avec difficulté et à me rendre jusqu’à la salle de bain en passant par la cuisine. Là, même constat, des dizaines d’assiettes sales emplissent l’évier, des résidus de graisse parsèment la gazinière, sur le miroir de la salle de bain j’arrive avec peine à apercevoir mon reflet, ma baignoire blanche est devenue grise.
Mes cheveux noirs sont sales depuis deux semaines et mes WC sont devenus jaunes. Aujourd’hui encore s’annonce mouvementé, la vue de mon appart me donne la nausée, l’image de ma vie sociale n’est plus qu’un sombre souvenir, des factures s’entassent dans ma poubelle qui dégorge d’autres substances non identifiées. Pourtant encore aujourd’hui je n’aurai pas le temps de ranger, un coup rapide sous la douche, un brossage de dents éclair, un fond de vin rouge pour remplir mon ventre et deux minutes plus tard je suis dehors sous un temps de chiottes.
Paris la ville lumières tellement éclairée qu’on n’en voit plus la lune. J’ai rendez-vous avec une amie enfin c’en est presque une. La demoiselle est banquière, habite, à 25 ans, toujours chez ses parents. Elle se trouve irrésistible et pourtant qu’est ce qu’elle est chiante. Mais en attendant je n’ai pas trouvé mieux pour m’accompagner dans les bars. Comme à son habitude la belle, au moment de l’addition, fera semblant d’aller aux toilettes, plus radine qu’elle tu meurs.
Je me la coltine depuis des mois espérant pouvoir la sauter, je connais par cœur chaque recoin de sa bouche pour y avoir fait danser ma langue durant des heures, la belle à même eu le culot de dormir dans mon lit la chatte à l’air mais rien n’y fait, mademoiselle est hétéro.
Que je la drague ne la gêne pas tant que ça du moment que je sorte les biftons dés qu’on bringue. Donc voilà, comme à son habitude elle est aux toilettes et moi comme une conne sur mon tabouret dans un bar de St Michel, un de ceux ou un écran géant retransmet un match de foot, où les bières sont à moitiés prix et où la musique est un savant mélange de rock et de pop.
Pourtant là je ne regarde ni n’écoute ce raffut. Non, je me contente de regarder d’un œil mauvais cette satanée addition en me demandant comment je vais bien pouvoir la payer. Voilà trois semaines que mon compte est dans le rouge, que mon frigo est vide et qu’il ne reste que ma réserve de vins qui elle ne désemplit pas.
Je sors ma CB en priant pour que le paiement soit accepté. Je la tends à la belle blonde derrière le comptoir en lui lançant mon plus beau sourire (oui car j’ai un très beau sourire en fait, je suis même assez bien foutue au dire de mes ex pas canon canon mais pas mal avec beaucoup de charme). Du moment que j’arrive à tirer mon coup toutes les semaines, je peux bien ressembler à Charlize Théron dans Monster je m’en balance.
Mais apparemment la blonde elle, elle s’en fiche que je ne sois pas belle. Elle me rend mon sourire avec ce petit regard qu’ont les hétéros quand elles tombent sur une lesbienne qui les drague. Ha oui j’ai oublié de préciser que je suis lesbienne enfin pas vraiment. J’adore les femmes, toutes les femmes. Bon, j’ai une petite préférence pour les blacks avec des petits seins mais je les aime toutes. Mais j’aime aussi les hommes, en fait j’aime tout le monde ; les hommes, les femmes, les chats, les chiens… Non je plaisante j’adore les animaux mais pas entre mes cuisses.
Bon alors me voilà dans ce satané bar en train de me ronger les sangs pour mon compte en banque. Lorsqu’un gros naze s’approche de moi me pose sa grosse main sur mes reins et se propose de payer pour moi. Moi, perso, je n’ai rien qu’on paye pour moi. Dans l’ensemble je suis plus du genre fauchée 24h/24, mais comme je ne sors qu’avec des fauchés et que j’ai le cœur sur la main je me retrouve toujours à rincer tout le monde à l’œil.
Donc j’accepte sa proposition, il paye et nous remet une tournée. Ma belle revient des toilettes, jette un œil sur l’addition et me lance un grand sourire. Moi j’ai surtout envie de lui lancer une grande tarte dans sa tête. Non pas que je sois violente enfin si je le suis mais je me soigne.
J’informe ma belle que le gros naze a payé pour nous et qu’il nous offre un verre. Elle, tout sourire, le remercie, va boire un verre avec lui et m’oublie sur mon satané tabouret. Je les regarde partir bras dessus bras dessous. En voyant disparaître par la même occasion une autre tentative de la mettre dans mon lit. Mais bon, c’est la vie, je me suis débarrassé de ma michetonneuse frigide sans avoir dépensé un euro.
Ravie de ce succès je me retourne vers ma blonde et lui lance donc mon fameux sourire auquel aucune hétéro ne résiste. Lendemain matin. La tête enfariné et la bouche pâteuse, j’aperçois dans mon lit la blonde qui, durant toute la soirée, n’a eu de cesse que, jamais au grand jamais, elle ne coucherait avec une autre fille et qu’elle était super hétéro.
Ouais pourtant trois bouteilles de vin plus tard, ma blonde me demandait de l’embrasser mais “juste pour voir ce que ça fait”. Ouais dix minutes plus tard ma blonde était sur le dos les jambes écartées me suppliant de ne pas arrêter. Je fais un max de bruit pour la réveiller, elle ne bouge pas. Je tousse. Toujours rien.
Je sors les Grands Moyens, j’éteins le chauffage et ouvre en grand la fenêtre laissant entrer un froid glacial. J’allume la radio et pousse le son à fond, je file sous la douche me prélassant sous son jet brûlant. Dix minutes plus tard la chambre est vide le lit défait et la porte d’entrée ouverte. Le bruit de ses talons retentit dans l’escalier. Je ferme la porte le sourire aux lèvres
Et oui je déteste les lendemains matins. Une fois je suis restée, j’ai même fait du café et tout le touintoin la fille est devenue hystérique car elle n’avait jamais couché avec une fille et que soit disant c’était ma faute que je l’avais violée et forcée à boire. Elle était surtout super catho et pour elle coucher avec une fille était le pire des péchés. Après lui avoir promis que j’irai brûler en enfer dès qu’elle serait partie, j’ai réussi à m’en débarrasser.
Maintenant j’évite les matins, je m’éclipse si je suis chez elle et sort les Grands Moyens si c’est chez moi. Bon ce n’est pas tout mais on se les gèle, je ferme la fenêtre, il est à peine midi, je remets le chauffage et pardonnez moi mais ma couette m’appelle.
(cc) Cameron Cassan
Cet article est repris du site http://ladiesroom.fr/2010/02/05/chr...
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