Chronique d’une folle nymphomane, alcoolique et fauchée

Le 25/01/2010

La première fois que je me suis envoyée en l’air je n’étais alors âgée que d’à peine treize ans. La scène se déroulait au milieu des années 90 dans un internat tenu par des religieuses, je venais ce jour-là de me faire renvoyer pour la énième fois du collège.

image-12.pngLa mère supérieure, Mère Catherine, m’enferma à double tour dans ma chambre. Une heure plus tard, ma compagne de chambre, une belle métisse de quatorze ans vint elle aussi me tenir compagnie pour je ne sais quel méfait accompli.

Je revois la scène comme si c’était hier, allongée sur mon lit les pieds contre le mur je maudissais mon sort et les adultes du monde entier, me promettant lorsque mon tour viendrait d’être en âge de vivre ma vie comme je l’entends, de ne jamais devenir comme eux : des êtres idiots et réfractaires à toute révolution.

Ma belle métisse était du même avis que moi, elle me suggérait de tous les envoyer chier, j’approuvais ses dires avec sérieux, tout en la dévorant du regard. Elle portait pour vêtement notre informe uniforme bleu à rayures. Une jupe bleue plissée et des chaussettes blanches qui lui arrivait jusqu’au chevilles.

Ma belle s’assit sur mon lit et se mit à me caresser les jambes trouvant ma peau dorée extrêmement douce. Sans un mot elle s’est allongée sur moi et m’a fait pour la première fois de ma vie découvrir le monde de l’érotisme. Je n’ai pas cherché à lutter ni à savoir si ce que nous faisions était bien, à vrai dire je m’en fichais la mère supérieure pouvait nous surprendre à chaque instant et nous filer une rouste ça me passait au-dessus de la tête.

Plus tard ma belle est repartie dans sa famille nous ne nous sommes jamais revues, du reste je me souviens à peine de son prénom. Il n’y a que son odeur que je n’oublie pas, son odeur et ce fameux jour où nous avons fait l’amour.

Des années plus tard alors que je venais de faire une entrée fracassante dans la capitale parisienne, je me suis souvenue d’elle et de ce fameux après-midi passé à embraser le corps de l’autre. C’est en faisant l’amour avec une autre que je m’en suis rappelée… Mon esprit durant des années avait mis dans un coin ce fameux épisode de mon adolescence.

Je suis sans doute folle à l’ instant où j’écris ces mots, j’ai déjà fait leur sort à trois bouteilles de vin, la première était pour me remonter le moral, la seconde pour m’empêcher de faire une connerie et la troisième par plaisir.

Je sens que la fin du mois vas être serrée, je n’ai pas encore payé mon loyer alors que le premier du mois est passé depuis plus de vingt-cinq jours. Mais j’évite d’y penser j’ai fait un chèque en bois histoire de calmer ma proprio le temps de trouver des sous.

Mais comment trouver la moitié de mon salaire en cinq jours… ? J’y réfléchirai demain là je file sous la couette tant qu’il m’en reste une afin de cuver mon vin.

(cc) dhammza

Cet article est repris du site http://ladiesroom.fr/2010/01/21/chr...

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