Bonjour, Trahison !

Le 03/08/2010

Les hommes connaissent surement très bien la fille d’un soir. Celle qui s’évapore avant le lever du jour et ne demande rien quand elle les recroise. Et bien cette fille, c’est moi.

legschain.jpgJ’ai toujours fui les implications sentimentales. Par peur surement, par choix avant tout. Les hommes me suffisaient dans l’optique où, même si j’étais amenée à les revoir, notre idylle s’arrêterait soit à ce que la fugacité leur avait offert, soit aux “plaisirs de la chair”.

J’ai surement blessé du monde, comme toute bonne fille d’un soir finit par le faire. Mais je savais que je n’avais rien d’autre à donner. Comme j’avais peur de connaître autre chose, je ne pensais pas souffrir un jour de ma conduite avec ces mâles.

J’étais celle qui repérait ses proies et préparait le terrain pour attaquer (parfois en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, selon qu’un facteur de non-sobriété entrait en compte ou non), sans pour autant vouloir se faire “les mauvaises personnes”.

Et puis il y a eu lui. Je n’étais pas amoureuse, juste attirée. Le genre de type que vous croisez quelque part en vous disant “Tiens, je m’en ferais bien un quatre heure” sans pour autant mettre à exécution.

C’était l’ami d’un ami, celui qu’on rencontre en soirée et qui, sans que l’on ait prévu quoique ce soit, rejoint le groupe des amis que vous retrouvez chaque semaine, entre un verre et un comptoir de bar.

Et puis, vous connaissez sans doute ces fameuses fêtes où certaines choses dérapent, où l’alcool fait effet et où des couples se forment un peu vite. Non, il ne s’agissait pas de moi. De toute façon, j’étais toujours la fille d’une nuit, et je n’étais pas amoureuse.

Alors, un fameux soir… L’alcool s’en était mêlé. Mon amie endormie, des discussions poursuivies, et une meilleure amie enfuie avec un autre homme.

Seuls et éveillés, grisés nous sommes restés là. Puis il est parti dans la cuisine, et je l’ai suivie, attirée par une question sournoise “Tu n’as pas faim ?“. Je suis loin d’être naïve. Mais j’ai beau savoir comment sont les hommes, n’avoir jamais eu à faire à des types qui peuvent agir autrement, ce coup là, je ne l’avais pas vu venir. Je ne pensais pas à cet instant précis qu’il avait effectivement faim, mais “d’autre chose”.

“Tu es déjà venue ici ?” C’est encore le cerveau dans le vague, que j’ai répondu sans saisir ce qui allait suivre. “Dans la cuisine  ? Oui… Déposer la bouteille de rosé tout à l’heure.

Et il s’est approché. J’ai sentit son souffle, bientôt ses lèvres et sa langue qui s’inséraient en moi. “Je ne sais pas ce qui me prend.” Moi non plus. Mais j’avais cessé de réfléchir.

Il a prolongé son étreinte, m’a soulevée pour me poser sur le plan de travail de la cuisine, et m’a baissé le haut pour embrasser mes seins, puis retiré le bas. Puis il s’est abaissé et j’ai sentit sa langue avec délice, caresser ses cheveux. Il s’est arrêté pour aller chercher les capotes, et on aurait pu en rester là. Mais je l’ai attendu et ait juste relevé le haut, consciente pourtant de ce que je commettais.

Et on a continué sur le sol, à s’embrasser, se caresser, sa tête et son membre tour à tour entre mes jambes… derrière aussi. On a finit par s’arrêter, debout en levrette à côté de la cuisinière. “J’ai fait une connerie.”

J’avais beau avoir pris du plaisir sur le moment, je savais qu’il avait raison. Et de toute manière, la culpabilité était plus forte. J’avais autorisé le copain d’une de mes plus précieuses amies à me prendre dans sa cuisine. J’étais devenue l’autre femme. Je l’avais trahie.

Cet épisode va surement me hanter, même si je ne cesserai pas d’être la fille d’un soir. La culpabilité est une chose avec laquelle je dois désormais vivre, parce que je n’ai pas envie de briser un couple. Mais s’il s’avère qu’il s’est foutu de moi, et qu’il ne tient pas autant à elle qu’il a bien voulu me le faire croire, et que je n’étais pas un dérapage isolé, alors tant pis, je préfère perdre une amie que de la voir souffrir inutilement.

Je suis la femme de l’infidélité, mais pas dans le sens auquel vous êtes habitués. Car je suis celle qui aide à la commettre… Sur ce, Je vous dis “Trahison, Bonsoir”.

(cc) Ma Jose O.

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