Il ne faut pas jouer avec la nourriture.
Le 03/08/2010
Ivre de plaisir, coulante de sueur, transfigurée par l’excitation, je me redresse sur les coudes alors qu’il reprend son souffle. J’attrape nos deux coupettes abandonnées sur la table non loin de là et lui tend l’une d’entre elles. Je termine la mienne d’une seule traite et je réalise soudain qu’il est là, tout près de moi, le nez dans les effluves de mon intimité.
Je me lève du canapé, d’un seul bond, et me place debout face à lui. Surpris, il se redresse à son tour, se replace face à moi et me regarde de son petit air inquisiteur. Je ne bouge pas. Il plonge son regard dans le mien, l’œil toujours aussi malicieux, sa coupe de champagne à la main, ses yeux parcourent ma silhouette en long, en large, en travers.
“Je crois que je rêve. Dis-moi que je rêve.”
Je lui pose un doigt sur la bouche, prend sa main et l’invite à se relever. Debout devant moi, droit comme un i, j’entreprends un effeuillage de l’acteur de tant de convoitise. A peine plus grand que moi, je retire lentement, mais surement, son T-Shirt. Je contemple son torse nu, imberbe, la ligne de ses pectoraux, ses abdominaux élégamment tracés, et refuse qu’il me prenne dans ses bras. Continuant de le fixer, je retire la sangle de sa ceinture, déboutonne son jean et le fait glisser le long de ses jambes jusqu’à me retrouver à ses pieds. Débarrassé de son pantalon, il me demande de me redresser à sa hauteur pour une nouvelle tentative de rapprochement. Je refuse une deuxième fois.
“Je veux te voir nu. Entièrement nu.”
Gêné, il ne bouge plus. Je me redresse à nouveau, glisse ma main dans son caleçon et n’ose plus lâcher son sexe tendu de désir. J’enserre mes doigts autour de son pénis, malaxe ses bourses avec parcimonie, délicatesse ; mes yeux ne quittent plus les siens, nos visages sont excessivement concentrés. J’ai tant envie de lui que je me sens couler intérieurement.
Alors, je le pousse sur le canapé et m’installe à califourchon. Dès lors, nous nous laissons emporter par l’instant, nous embrassant à pleine bouche. Il me soulève presque, masse mes fesses avec fermeté, tandis que je continue de le masturber avec véhémence.
“Merde, qu’est-ce que j’ai envie de toi…”
Il me susurre ces quelques mots à l’oreille, ces mots que j’ai en tête depuis que je l’ai rencontré à cette soirée, depuis qu’il a passé le seuil de ma porte il y a une heure, depuis qu’il a porté ses doigts à ma bouche…
Tout à coup il me retourne, retire son caleçon à la hâte et se tient là, devant moi, au garde-à-vous. Mon regard se pose tour à tour sur son visage, sur son sexe, puis sur les victuailles déposées négligemment sur la table basse. Je tends la main vers le bol de fromage blanc, y trempe mes doigts, et chuchote :
“Je sais que c’est interdit, mais j’ai comme une farouche envie de jouer avec la nourriture…”
(cc) Roberto Condado
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