Toutes bisexuelles ?

Le 25/09/2009

Attirance fugace ou intermittente, curiosité, fantasme ou mode de vie : de plus en plus de filles avouent avoir un copain et une copine. Qui n’a pas désiré ouvertement, ou sans se l’avouer, une inconnue du même sexe ?

La bisexualité féminine revêt des formes aussi bien fictives, fantasmées, caricaturées que niées, et par l’imaginaire qu’elle charrie, reste objet de questionnement. Elle cristallise aussi des attitudes sociales souvent contradictoires : suspicion, fascination. Cette épineuse question remplit les pages de la presse féminine et, comme la plupart des sexualités non conformes, serait devenue « in ». Avant de la ranger au rayon des produits de grande consommation, penchons-nous sur cette troisième voie, une (vieille) tendance.

Par bisexualité, on entend généralement une attirance sexuelle polymorphe, au sens où elle engage des relations entre personnes du même sexe et du sexe opposé, qu’elle qu’en soit la proportion, qu’il s’agisse d’un moment de la vie sexuelle ou d’une orientation plus durable. Si la bisexualité se conjugue différemment selon les sexes, quid des filles ? Quels en sont les rituels amoureux, la morale érotique ? Certain(e)s s’en inquiètent : la tendance est-elle innée ? En feuilletant le bottin mondain, les exemples ne manquent pas : Tamara de Lempicka, Marlene Dietrich, Drew Barrymore, Angelina Jolie, Madonna et bien d’autres en ont exploré les virtualités. Outre son volet people, elle reflète une réalité : il y a aujourd’hui « une plus grande diversité des trajectoires et des répertoires sexuels », explique la sociologue Natacha Chetcuti.

« Une autre façon de délimiter le désir »

De quoi parle t-on, dès lors ? « Encore aujourd’hui la bisexualité n’est pas une catégorie véritablement reconnue ou légitime sur l’échiquier sexuel, » ajoute la sociologue. Avec peu de donnés mesurables, pour des raisons statistiques : en effet, la bi/homosexualité masculine est mieux connue, car elle a été mesurée dans le contexte épidémiologique du SIDA. Il y a aussi, tout simplement, peu d’études sur les femmes en France, l’objet « femme » ayant mis longtemps à être légitime dans la recherche. D’où la difficulté à se situer, à se dire, pour ce « statut bâtard entre les deux grandes orientations assises, ce qui place les réfractaires au choix fermé, littéralement, le cul entre deux chaises, » écrit Karl Mengel dans Pour et contre la bisexualité (2009). Pourtant en matière de sexualité, les voies du désir devraient être impénétrables. Et, pour l’expliquer simplement, « Ce n’est jamais qu’une autre façon de délimiter le désir ». L’auteur du livre se pose ainsi « pour la reconnaissance et l’exercice d’une libido décloisonnée – et contre la bisexualité, ce nom colonial ». On peut alors y opposer d’autres termes moins cloisonnants, comme « polysexualité, » par exemple, ou « pomosexualité » – sexualité post-moderne, qui refuse ces assignations.

Une frontière antique

Telle qu’elle se présente aujourd’hui à nos sociétés, en tant que dilemme érotique, piment du couple ou expérience amoureuse, la bisexualité est souvent classée parmi les nouvelles conduites sexuelles. Or, il s’agit d’un mythe savamment entretenu car, comme le notent les historiens, les sociétés antiques étaient en fait bien plus bisexuelles que les nôtres. Pour la chercheuse Sandra Boehringer, qui a étudié l’homosexualité féminine dans l’antiquité grecque et romaine, ces pratiques sexuelles existaient bel et bien mais n’étaient pas reconnues comme une sexualité à part entière pour les femmes. « Considérée comme négligeable pendant des siècles, la bisexualité féminine a été mal documentée, » estime Karl Mengel. L’anthropologue Catherine Deschamps, l’une des rares spécialistes en France, estime qu’elle est « simplement moins citée. On sait que ce type de relations n’était pas autorisées pour les femmes. » Et d’évoquer, dans l’Histoire des exceptions nombreuses à la règle : « Il y a tout de même Sappho, Lesvos. Et surtout, plus récemment, au début du XXe siècle, le Bloomsbury Group à Londres [nda : artistes et d’intellectuels britanniques] autour de Virginia Woolf, ou à Santa Fé, le groupe plus ou moins constitué autour de la peintre Frida Khalo ». Parmi les femmes écrivains, de Colette à Françoise Sagan, citons encore Simone de Beauvoir dont on n’a découvert la bisexualité que tardivement, dans sa correspondance : amoureuse de sa meilleure amie, Zaza, elle passera à l’acte avec l’une de ses élèves, Olga.

Tous bis par nature ?

L’idée d’une bisexualité psychique « innée » fait son apparition avec Freud. Le psychanalyste, qui a parlé très tôt de bimorphisme sexuel, évoque une « disposition bisexuelle originelle » [1]. Deux tendances, masculines/active et féminine/passive existent en chacun de nous, mais il n’est en fait nullement question de sexualité. « Tous les individus humains, par suite de leur constitution bisexuelle et leur hérédité croisée, possèdent à la fois des traits masculins et des traits féminins, » écrit Sigmund. Puis, dans les années 50, les enquêtes sur la sexualité menées par l’Américain Alfred Kinsey ont établit notamment une échelle qui classe les individus en fonction de leur orientation et de leur attirance : de 0, pour l’hétérosexuel pur jus à 6, pour l’homosexuel. La vaste majorité de ses sujets se retrouve dans une zone entre les deux extrêmes, on en déduit alors selon lui, que nous sommes tous un peu bis.

Le site du fantasme

« La bisexualité des femmes est mieux perçue par les hommes hétéros, probablement parce qu’elle répond à un de leurs fantasmes » glisse Catherine Deschamps. Ce fantasme saphique banal est aussi partagé par bien des femmes, en couple ou individuellement. Il n’est pas nécessaire de passer à l’acte pour être « bi-curieuse ». Pour celles qui tentent l’expérience, « certaines circonstances, certaines rencontres, certaines fascinations, certaines possessions parfois, peuvent conduire certaines à avoir des relations sexuelles avec des hommes et avec des femmes » souligne l’anthropologue. « Ce n’est pas spécifique à la bisexualité : on pourrait aussi parler du SM, du tantrisme, voire de l’abstinence. Des circonstances créent des pratiques, parfois durables, parfois ponctuelles. On parle aussi d’une homosexualité de circonstance : en prison, à l’armée, par exemple, où l’occasion fait parfois le larron. » Dans des périodes de découverte, d’exploration, comme à la puberté, le jeu adolescent a parfois lieu dans des contextes homoérotiques forts. « La bisexualité imprègne les cadres non-mixtes de fabrique de soi, » explique Karl Mengel, qui ajoute que « la séparation des sexes n’annule pas le désir ». Le pensionnat de jeune fille, comme le vestiaire de sport, sont les tenants par excellence de l’amitié qui dérape. Le couvent est ainsi le site du fantasme saphique dans La Religieuse de Diderot, et le lit d’hôpital un lieu propice à l’ambiguïté entre la patiente et son infirmière, dans Persona, de Bergman.

« On aime des gens et pas des sexes » : des parcours sexuels variés

Pour Julia, une polyamoureuse bisexuelle, longtemps attirée par sa meilleure amie, « on aime des gens et pas des sexes ». Selon elle, « La relation amoureuse n’est pas déterminée par la sexualité. » Raphaëlle, une amie de Julia, raconte : « C’est vrai qu’avec une fille, on retrouve plein de choses qu’on a avec un mec, seulement il y a souvent une vraie compréhension, une communication beaucoup plus complète et profonde qu’avec un homme. Et puis physiquement, j’ai souvent entendu dire qu’une femme connaît mieux le corps d’une femme mais je ne suis pas franchement convaincue, ça dépend vraiment de chacune... En tout cas il y a une véritable douceur, et une place plus grande laissée à la sensualité par rapport à la sexualité pure... » La sociologue Natacha Chetcuti, dont les travaux de thèse portent sur l’auto-nomination de soi chez les lesbiennes, voit aujourd’hui deux tendances contradictoires coexister : d’un coté, l’ouverture à des sexualités diverses, de l’autre, « une contrainte à l’hétérosexualité plus forte chez les femmes que chez les hommes ». Si, selon elle, les trajectoires des bisexuelles sont encore mal connues, les parcours « exclusifs », donc uniquement constitués de partenaires de même sexe sont très rares chez les lesbiennes, plus que chez les gays - il y a donc bisexualité « de facto ». On peut aussi connaître des partenaires variés et « éprouver la nécessité de se situer, vers la trentaine, dans un système hétérocentré », selon son environnement. Les unes ont des parcours « simultanés », où les expériences servent à vérifier l’une ou l’autre orientation mais ne bouleversent pas la question de la définition de soi. D’autres entretiennent, par défaut, des relations hétérosexuelles, par peur d’être catégorisées lesbiennes. Il y a aussi la difficulté à se nommer et à passer à une sexualité réelle avec une femme. Certaines lesbiennes ont parfois des rapports avec des hommes, « très contractualisés », sans engagement affectif, et anonymisé. Elle émet enfin quelques réserves : « Dans les parcours, il peut y avoir une bisexualité choisie, revendiquée mais il n’est pas certain qu’elle dure tout au long de la vie ».

Clichés en série

L’évocation du seul terme charrie un intrigant répertoire de clichés et d’idées fausses qui en disent long sur notre rapport à la sexualité. En effet, posée par la médecine comme problématique, voire pathologique, en somme, le soupçon de déviance ou de névrose qui pèse sur la variation à la norme exclusive (hétérosexuelle ou homosexuelle), vaut aux bisexuels des jugements raccourcis dont il faut se méfier comme le rappelle Catherine Deschamps : « tout cela induit la représentation courante que les bis sont nécessairement multipartenaires » et, fatalement, associés au libertinage. Infidélité, dévergondage, lubricité, lâcheté, indécision, la liste est longue des reproches que l’on adresse à cet individu supposément dépravé et insatiable. Pas de quoi crier au loup, pourtant : « l’ambivalence est origine et non destination » assure Karl Mengel.

Plutôt que voir la bisexualité comme une variation de l’homosexualité ou de l’hétérosexualité, celle-ci mérite qu’on la considère aujourd’hui comme une sexualité en soi, qu’elle qu’en soit sa durée. Pour les uns, elle est aussi l’occasion de « gommer les limites artificielles de la sexualité », pour les autres de questionner des normes transversales et des stéréotypes partagés. « L’on peut aussi y voir la volonté, politique, de ne pas s’incarner dans une définition précise, » estime Natacha Chetcuti. Et si, comme le souligne Karl Mengel, la moralisation de la sexualité, qui émerge lorsque l’ordre érotique impose un choix, est inquiétante, on peut à l’inverse considérer la vie érotique, telle qu’elle se présente parfois à nous, comme un mouvement perpétuel.

[gris]Clémentine Arnaud[/gris]

Bibliographie

[gris]- L’Homosexualité féminine dans l’Antiquité grecque et romaine, Sandra Boehringer, Belles lettres, 2007.
- Pour et contre la bisexualité, Karl Mengel, La Musardine, 2009.
- Le miroir bisexuel, Catherine Deschamps, Editions Balland, 2002.
- Osez… la bisexualité, Pierre des Esseintes, La Musardine, 2006.
- Thèse « Normes socio-sexuelles et lesbianisme. Définition de soi, catégorie de sexe/genre et script sexuel », Natacha Chetcuti, EHESS, 2008.
- A history of bisexuality, Steven Angelides, University of Chicago Press, Chicago, 2001.
- Vice Versa : Bisexuality and the Eroticism of Everyday Life, Marjorie Garber, New York : Simon & Schuster, 1995.[/gris]

Notes :

[gris]1 : Trois essais sur la théorie de la sexualité Edition Gallimard, Collection : Folio essais[/gris]

Commentaires (13)

  • Hanaïta

    j’en parlais justement avec des amis ! ça me conforte dans ma position, j’ai toujours pensé que mon orientation sexuelle n’était pas figée...

  • Anonyme

    "J’aime une personne, pas un sexe" : tout est dit, mon ressenti colle parfaitement à cette phrase. Je ne revendique aucune "étiquette" : homo, hétéro, bi, etc. On veut toujours tout ranger dans des boîtes...

  • Justine

    Je suis "Julia" de l’article (en vrai Justine mais bon). Je ne suis pas du tout d’accord sur le fait que les filles se comprennent mieux entre elles ou que la relation serait "plus complète et profonde" mais j’en reparlerai avec Raphaëlle... A mon avis, l’article dépasse sa pensée, pour moi, c’est un pur cliché (désolée clem, ssurle reste ton article est super documenté et j’aime bien ce que dit Natacha).
    Je suis d’accord avec Raphaelle sur le fait qu’une femme ne connaît pas mieux le corps d’une femme, ça relève du mythe, pour moi.

  • Metsera

    Je pense qu’il n’y a pas de case, ces articles me conforte dans mon idée d’aimer une personne pour ce qu’elle est ! Cependant nous avons des tendances plus importantes et une facilité à allervers les hommes car cela nous paraît être la normalité ! Mais qu’est ce que la normalité ? Le chemin est long avant que les mentalités changent ...

  • homchobi

    ..Quand les femmes libres et libérées, qui osent vivre des expériences bisexuelles, -explorant et assumant la part masculine, selon Sigmund, qu’elles portent en elles-, sans que cela remette en question leur "féminité"... concevront-elles que les hommes peuvent vivre les mêmes expériences sans remettre en question leur masculinité, ni perdre pour autant leur virilité ?... (j’exclue bien sûr les hommes, comme les femmes, dont la bisexualité évolue de manière très "marquée" vers l’homosexualité et finissent par basculer définitivement dans cette voie...)
    Mes quelques tentatives de complicité avec des femmes bisex, (cf. site "Girls line" 01-44-88-83-00 et ailleurs...), -je ne parle pas, bien sûr, des lesbiennes à 100%-, se soldant par un rejet pur et simple...
    Constat : Ces mêmes femmes, qui revendiquent, à juste titre, le plaisir partagé dans tous les sens du terme et n’ont que le mot "complicité" à la bouche, au nom d’un féminisme bien compris... vivent leurs expériences "bisexuelles" en solitaire, considérant manifestement que ce qui est "compatible" au féminin ne l’est pas au masculin...
    La majorité d’entre elles excluent totalement que le sexe masculin puisse se consacrer à autre chose qu’au plaisir de la femme... au risque d’être purement et simplement "disqualifiés" dans leur légitimité masculine...
    Cela, au lieu de développer une "relation complice" avec leur partenaire (amant ou mari)... laquelle,
    dans l’intimité de leur duo "transgresseur" (cf. votre article dans lequel ce genre de pratique "inversée" n’est pas évoquée..rire..), peut passer par l’usage du "gode-ceinture", simple ou double (absent de votre Boutique...re-rire...) et s’ouvrir au trio avec une/un autre partenaire ou au quatuor avec un autre couple bisex au féminin et au masculin... pour le plus grand plaisir de chacun...
    Homchobi
    PS : ... Cette question mériterait de figurer parmi les thèmes de réflexion que vous proposez
    à vos adhérent(e)s...(et si cela a déjà été débattu, merci de bien vouloir m’en préciser les termes...

  • Maïram

    Je rejoins complètement cet avis, cette idée, et cela me réconforte dans mon choix sexuel.
    Car en fait je n’ai pas fait de choix arrêté, c’est selon mon désir, et il est divers et varié et change selon mon humeur et mon envie du moment..
    Je suis tantôt attirée par les femmes, d’autres fois par les hommes et parfois par les deux ensembles, mais je m’assume complètement dans ma multi-sexualité.
    Maï

  • homchobi

    Toutes bisexuelles ?... Et "eux" pourquoi pas ?...
    Merci Maïram de partager mon opinion quant au sectarisme féminin concernant les hommes et la bi-sexualité, autrement dit les hommes qui assument leur "multi-sexualité", pour reprendre ta définition, et souhaitent la partager avec leur partenaire (maitresse ou épouse)...
    Que penses tu du gode-ceinture ?... En possédes tu un (plusieurs) ?...
    As-tu déjà utilisé un gode-ceinture (simple ou double) avec une femme ?... avec un homme ?
    As-tu déjà fait l’amour avec un parrenaire (amant ou époux) et une tierce personne (femme ou homme) ?...
    Merci de nous parler de tes expériences dans ce domaine ou, pour le cas où tu n’aurais pas encore franchi ce cap, de nous dire quels sont tes "fantasmes" ?...
    A propos, qui es tu... peux tu te décrire et nous donner des précisions sur la nature de tes plaisirs ?
    MERCI AUX FEMMES (ET AUX HOMMES) QUE NOS RÉFLEXIONS INTÉRESSENT DE BIEN VOULOIR PRENDRE LA PAROLE ET EXPRIMER LEURS CONCEPTIONS ET LEURS "FANTASMES" EN LA MATIÈRE...

  • Josy

    C’est drôle, mais Homchobi, tes idées à vouloir être larges finissent par me paraitre bien étriquées. S’il y a diktat du gode ceinture (etj’en ai vu sur le site) ou diktat d’une quelconque façon d’être bi-sexuelle, c’est bien triste. Moi, je me suis toujours laissée guider par l’impulsion, homme ou femme quelle importance pourvu qu’on ait l’ivresse. Et pour celles qui pensent que la relation est "plus complete et plus profonde", moi je dirais plutôt qu’elle est plus narcissique (pas nécessairement un défaut d’ailleurs) et du coup moins challenging (et ce n’est pas un défaut non plus). Mais pitié, arrêtons avec les cases, les idées reçues et les gens qui défendent leurs paroisses avec tant de véhémence : quel ennui !

  • un-souffle-dans-ta-nuque

    Quel site intéréssant vraiment !!! Encore bravo !
    Je viens ici apporter mon témoignage sans jugement aucun de tout ce qui a pu se dire ci-dessus. Car finalement ne l’oublions pas tous les goûts sont dans la nature et c’est ce qui la rend si riche !!! :-)
    Je trouve de plus, que chacun de vos articles et réactions ont ceci d’intéressant qu’ils peuvent faire avancer quelqu’un qui doute ou qui se sent seul avec ses sensations.

    J’ai mis, pour ma part, en tant qu’homme élevé dans une société patriarcale, très longtemps pour accepter mon côté bisexuel. Je me suis déculpabilisé en lisant beaucoup et en me rendant compte que la bisexualité existe depuis la nuit des temps et était même dans certaines civilisations complètement intégrée.
    Pour ma part, aussi bizarre que cela puisse paraître, je ne suis jamais attiré par un homme mais bien par les femmes. Je conçois ma bisexualtié dans l’acte à proprement parlé.
    Jouer avec un homme devant ou avec ma partenaire ou encore faire jouir un homme m’excite au plus haut point. Je rejoins en ce sens cette phrase : "gommer les limites artificielles de la sexualité"
    Ma sexualité est très instinctive et a besoin de sensualité, ce qui manque à beaucoup d’hommes soit dit en passant :-)
    Je conçois donc mon homosexualité ou bisexualité dans ma sexualité mais pas dans ma vie sentimentale. Je ne me vois pas aimer un homme autrement qu’en amitié.
    En gros donc, faire la bête à deux dos avec un homme (surtout en trio H/F/H) pourquoi pas mais tomber amoureux d’un homme non ! Et vous aller rire, la dernière image peut vraiment me rebuter même si je la conçois totalement chez les autres.

    Épicurien de base, je me suis toujours demandé pourquoi limiter l’espace de nos plaisirs...

  • homchobi

    Toutes ces approches sont intéressantes et de qualité à l’exception de la remarque de Josy qui perçoit l’ouverture au gode-ceinture comme un "diktat"...pas moi...et, pas plus que les autres femmes "libérées" ne répond ni ne prend position à la question soulevée :

    Pourquoi la plupart des femmes remettent-elles en question la virilité masculine d’un homme lorsque celui-ci fait l’amour avec un couple et qu’il donne et prend du plaisir avec la femme comme avec l’homme, étant tour à tour "actif" et "passif" ?...avec l’homme comme avec la femme lorsque celle-ci, le pénètre avec un "gode-ceinture ?...

    Et pourquoi, à contrario, cette même femme, -celle-ci pouvant être par ailleurs mariée et mère de famille, voire célibataire... mais avant tout hétérosexuelle -, lorsqu’elle fait l’amour indifféremment,
    avec les deux partenaires d’un couple, pas un instant n’a-t-elle le sentiment de remettre en cause sa féminité ?... et cela à juste titre...

    Mais qu’une femme, au moins une...rire... m’explique alors pourquoi un homme n’aurait pas les mêmes possibilités, -celui-ci pouvant être également marié et père de famille, voire célibataire... mais avant tout hétérosexuel-, sans qu’aux yeux des femmes sa "virilité" soit remise en question ?...

    Est-ce une attitude logique, cohérente et équitable ?... L’ostracisme qui en découle prive beaucoup de femmes et d’hommes de plaisirs renouvelés et complices...cela dit en toute sérénité car, pas un instant,mes expériences "bisexuelles"-qui s’inscrivent dans la ligne d’une libido riche et spontanée-
    ne remettent en cause ma "virilité" et encore moins mon goût et ma passion pour "la" femme...
    Je me dois de préciser par ailleurs n’avoir jamais éprouvé, de près ou de loin, la moindre attirance pour un homme hormis dans une relation de type "le sexe pour le sexe" lors de mes ébats avec un couple... A cet égard, je rejoins parfaitement l’approche du témoignage masculin au pseudo poétique de "un-souffle-dans-ta-nuque"...

    Merci Mademoiselle(s) et Madame (mesdames), de bien vouloir me faire part de(s) réflexions que vous inspire ce regrettable constat...
    Et bien sûre... que la femme qui pratique une bisexualité sans ostracisme masculin mais, au contraire, apprécie une "vraie" complicité dans ce domaine... comme dans beaucoup d’autres, n’hésite pas à me faire signe..homcho@wanadoo.fr car je suis un féministe "presque" inconditionnel... rire...

  • sexyemy

    je crois sans hésiter qu’une femme peut prendre beaucoup de plaisir en regardant une jolie femme mais je ne pense pas pour autant que les femmes soient toutes bisexuelles....c’est une pensée d’homme ,un fantasme masculin par excellence...je ne suis pas d’accord

  • epicurienne

    cher homchobi,
    juste pour te dire que lorsque je regarde mon homme avec un partenaire masculin, sa virilité est toujours presente, sa masculinité aussi, je ne vois pas en lui une "femme" mais bien un Homme.

  • Lee Bertin

    Malgré le pseudo que j’ai choisi, ma sexualité d’homme est extrêmement classique et modérée. Malheureusement, ajouterai-je. J’ai souvent fantasmé, comme il semble que ce soit le cas de beaucoup d’hommes, d’avoir une relation sexuelle avec deux femmes. Alors beaucoup qualifieraient ce fantasme d’hétérosexuel puisque je suis un homme. Pourtant dans ce fantasme, ce qui m’excite n’est pas la possibilité de pratiquer l’acte avec ces deux femmes, mais plutôt de les voir faire l’amour en ma présence, et moi de faire l’amour avec une seule d’entre elles (par exemple, celle qui serait ma compagne). Alors du coup, comment faut-il qualifier mon fantasme : hétéro ? bi ?
    Vous aurez compris que si j’en parle au conditionnel, c’est que je n’ai jamais réalisé ce fantasme, car mes (peu nombreuses) compagnes ont toutes déclaré ne pas être intéressées. Même celle, la seule, qui avait eu des relations homosexuelles.
    J’en conclus que ce n’est pas si simple de "classer" les pratiques sexuelles. Les frontières sont floues, et mouvantes.