Mots crus et frustration

Le 16/06/2010

« J’ai envie de toi, j’ai bien trop envie de toi ». C’est ce que je lui ai dit sur msn. Et c’était vrai. Bien sûr, c’était seulement un petit peu vrai. Un petit peu. Juste assez pour lui dire, je pense. Je crois que devant mon écran, toute seule dans ma chambre, nue et mouillée sous ma serviette, sortant fraîchement de la douche, j’avais envie de jouer. De jouer à un jeu frustrant puisqu’il n’impliquait aucune chair, mais juste des mots. Des mots crus. Des mots qui titillent d’abord, qui excitent ensuite, et qui finissent par franchement faire bander.

tevouille.jpgAlors, après qu’il m’ait répondu les banalités qu’il a l’habitude de me répondre, j’ai attaqué. Je lui ai innocemment dit que je sortais de la douche et qu’il était temps que je le rhabille. Sa réaction ne s’est pas faite attendre, et quand j’ai lu ce qu’il m’avait écrit s’afficher dans ma fenêtre de conversation, j’ai esquissé un énorme sourire de contentement. Je l’excitais. Que c’était bon. Je n’étais plus seule dans ma frustration, j’allais l’attirer lentement dans mon abysse d’envies inassouvies.

Ensuite, je lui ai demandé ce qu’il avait envie de me faire. Ce qu’il me répondit était un mélange de préliminaires et de fantasmes impliquant sa bouche, mon sexe, et la chaise de son bureau. Moi, les jambes écartées, et lui me dévorant toute crue. Sympa. Mais aujourd’hui je n’ai pas envie de ça.

Aujourd’hui, j’ai envie de lui, lui tout entier, de l’énerver, de l’exciter, je veux lui résister, j’ai envie de le faire jouir comme jamais il a joui… Dans la limite du possible sur internet. Alors je commence doucement, comme à mon habitude. Je lui décris la façon dont je vais le mordre, en plaquant mes dents contre son cou et effleurer sa peau avec ma langue. Je sais que ça le fait craquer. J’en profite en lui disant que je vais lui mordiller l’oreille, jouer avec son lobe avec ma langue et l’embrasser longuement en lui tirant les cheveux.

Il capitule. Son envie de ma bouche sur sa queue est bien plus forte que celle de me dévorer, ce soir. Tant mieux, je me sens inspirée. Lui et moi, on va jouer. Enfin surtout moi. Lui, il n’a qu’a m’imaginer en train de m’occuper de lui pendant qu’il enserre sa main autour de son sexe en regardant son écran. M’imaginer en train de passer ma langue sur son torse, son ventre, et puis sa queue. M’imaginer la mettre dans ma bouche, l’enfoncer au fond de ma gorge, et imaginer tous les mouvements de succion possibles que je pourrais faire.

Puis, il me dit qu’il a envie de jouir, alors je lui décris comment je monterais sur lui, à califourchon, lui faisant face, le regardant dans les yeux, et puis comment je m’empalerais sur lui, doucement. Comment, mes deux mains sur ses épaules, je me contracterais en me soulevant et me laisserais tomber en redescendant, toujours empalée sur lui. D’abord doucement, puis de plus en plus vite. Jusqu’à ce qu’il jouisse.

Ce qu’il a fait d’ailleurs. Mais lui derrière son écran, et moi derrière le mien. Dommage, s’il avait été là, ce soir je lui aurais fait passer une nuit qu’il n’aurait pas pu oublier.

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