La pute.
Le 06/07/2010
Escarpins, robe noire, cheveux bouclés et regard sombre. Je me suis maquillée pour que mes yeux paraissent plus grands. Parait-il que ça plaît. Les jambes croisées sur le tabouret de bar, mes cheveux cascadent sur mon dos, j’adore la sensation des mèches caressant ma peau. Je ne suis pas seule au comptoir, deux de mes collègues attendent sur d’autres tabourets un peu plus loin. J’attends. J’attends le client. J’attends l’argent. Le flouze. Le blé. La thune Le fric. Fric fric fric.
Dans ma chambre, un tiroir rempli de sextoys : un godemiché, un gode ceinture, des chaînes, des cordes, des plugs anaux, etc, etc. J’ai aussi des films pornos, c’est avec ça que je me suis instruite. Des éjaculations masculines en guise de masque facial, des éjaculations féminines en guise de douche, des cris, des gémissements, et toutes sortes de perversions. Ils attendent tous le client eux aussi.
Des perversions j’en ai vu. Plein. Des hommes qui veulent me voir jouir dans l’eau, d’autres qui veulent me voir aux toilettes, que je leur frappe les testicules, que je m’amuse avec leur salive, que j’arrête de me raser, que je les voie quand j’ai mes règles. J’ai porté des perruques pour être blonde, rousse, j’ai enfilé des robes de latex, porté des culottes fendues, prétendu me faire violer, fumé pendant l’acte sexuel. J’ai avalé des litres de sperme, j’ai mis des kilomètres de capotes, j’ai gobé des tonnes de pilules. Je suis allée dans toutes sortes d’hôtels : des chambres avec de la moquette sur les murs jusqu’à des hôtels somptueux dans le 16e. J’ai vu toutes sortes de pénis : des grands, des petits, des gros, des fins. Poilus et imberbes.
Alors j’attends là au bar avant que tout commence, parce que quand un client arrive c’est là que tout arrive aussi. Tout peut se passer, du gang bang a la sodomie sans lubrifiant, des cris aux pleurs en passant par des râles de toutes les tonalités, et même si je ne me suis jamais fait de castrats j’peux vous dire que j’en ai fait monter des voix dans les aigus. Je suis une pro dans mon métier, et ça se sait.
Enfin on se fait passer l’information sous le caleçon depuis ce jour de juin où j’étais tellement dans le rouge que même mon banquier n’osait plus m’appeler et que je me suis dit qu’il me fallait du flouze, et vite, et que j’en ai parlé à cette copine de fac qui faisait des passes dans des hôtels de luxe pour jeunes bourgeois dont la philosophie est de s’acheter tout, oui tout, et même du sexe, enfin surtout du sexe. Alors un soir elle m’a passé un numéro et tout a commencé, dans un café branché à Saint Michel avec un jeune con à polo bleu et chemise blanche qui dépasse, qui portait des Ray Ban et un jean Diesel, et qui m’a demandé combien c’était la sodomie avant même qu’on nous apporte le café. Ma copine m’avait donné les prix qu’elle pratiquait et je les ai répétés, de toute façon le mec était d’accord pour enfoncer sa bite dans n’importe quel cul du moment qu’il pouvait se le payer. Je n’ai pas demandé pourquoi il voulait faire ça à l’époque. Pas le temps pour de la psychologie à deux balles ou alors de faire connaissance alors qu’on est à 1000€ dans le rouge et qu’on sait qu’après une nuit ou deux on pourra tout contrebalancer.
Alors on a tous les deux convenu que je viendrais chez lui le lendemain soir dans un quartier chic de Paris, il m’a même proposé des rails de coke pour faire passer la pilule (certainement celle qu’il voulait enfoncer dans mon cul) mais j’ai refusé parce que je sais qu’une fois qu’on a commencé avec la farine dans le nez on en finit jamais. J’étais venue belle comme jamais, parce que j’avais entendu quelque part que l’habit fait la pute et que les porte-jarretelles c’était le must have de la fille qui a prévu de se faire baiser, je m’étais maquillée, je portais des talons dorés et une mini robe noire qui laissait très peu de place à l’imagination. Il m’a ouvert la porte complètement défoncé à la coke dans son luxueux appartement qui puait la caricature de sale riche avec un salon à écran plat, une énorme photo de New York la nuit, une statue de femme sans tête ni bras ni jambes dont on ne voyait que les seins et le pubis, une table basse blanche façon cube et ô surprise une bouteille de champagne à moitié entamée avec deux coupes. Évidemment, le champagne ça passe mieux avec de la poudre.
Je lui ai demandé ce qu’il voulait que je fasse, j’étais du genre a ne pas prendre d’initiative et puis de toute façon à l’époque je voulais surtout qu’il me donne mon fric, me baise et que je me casse vite et loin. Il était complètement perché et me regardait sans rien dire avec un regard vitreux. Alors je me suis de suite rappelée les trois règles que ma copine m’avait enseigné :
Règle N°1 : Toujours demander à se faire payer avant.
Règle N°2 : Toujours mettre une capote.
Règle N°3 : Toujours prendre contact un jour avant de passer une nuit avec un homme.
Le fric. Il me l’a donné en liquide, comme ça il ne connaît pas mon nom et je ne connais pas le sien et tout le monde est content. Il s’est écroulé sur son sofa noir en fourrure juste après en lâchant un rot énorme, tu parles la jet set elle est aussi crade que la population smicarde, et je me suis dit que je pouvais partir là de suite maintenant en prenant mon fric et même un peu plus tellement il était dans les vapes. J’ai longuement évalué la situation en me disant que peut-être je pouvais choper des trucs simples à voler comme son téléphone portable et son mac. Et puis je l’ai regardé et je me suis dit que j’étais curieuse de savoir ce que ça fait de sauter un riche et puis en moins de temps qu’il fallait pour le dire sa queue était dans ma bouche et mon mascara dégoulinait de mes yeux.
Je crois que je n’ai jamais mis autant d’application à faire jouir quelqu’un, j’étais là sur son sofa complètement saine d’esprit à lui sucer la queue, l’avaler complètement en lui malaxant les boules et en me demandant en même temps ce que j’étais en train de faire, là, à part la meilleure pipe que j’ai faite de ma vie. J’ai léché son gourdin avec autant d’application qu’une élève de CP faisant ses devoirs, et j’ai malaxé ses boules en lui titillant le bout du gland pour l’énerver et le garder éveillé parce que je sentais bien que défoncé comme il était il allait s’endormir d’un moment à l’autre. Et là il m’a pris la tête d’une main et les cheveux de l’autre et il a enfoncé sa bite dans ma bouche pour gicler dans ma gorge.
Et dire qu’il ma fallu un découvert de mille euros pour connaître ça, c’était bon c’était chaud, c’était moi avalant de pleines gorgées du foutre d’un mec que je ne connaissais pas et le bonheur de l’entendre gémir sur son canapé, une main attrapant mes cheveux et les tirant à me les arracher. Il ne le savait pas mais moi aussi j’ai pris mon pied. J’ai eu envie de l’avoir dans ma bouche depuis qu’il m’a parlé de sodomie dans ce café de Saint Michel, depuis que je l’ai eu au téléphone, et peut être bien aussi depuis que j’ai pris son numéro de la main de ma copine.
Je me suis levée du sofa les jambes tremblantes et la bouche pâteuse, collante de sueur et les sous vêtements trempés, j’avais pris mon pied à le sucer et il était temps de partir. Lui m’avait déjà donné mon fric et s’était endormi, inerte sur le sofa, alors j’ai pris son téléphone pour commander un taxi même si j’aurais bien voulu qu’il me prenne par derrière comme nous l’avions prévu et je suis rentrée chez moi, j’ai pris une douche et je me suis couchée.
Le lendemain je me levais et prenais des téléphones d’autres clients. Et puis j’allumais la radio aussi. Un jeune riche mort dans son appartement à Paris. Overdose. Mort d’une pipe oui, preuve que mon métier je le fais bien, et ce depuis le début, mais le plaisir que je procure on le vit intensément ou on en crève.
(cc) carolt.
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