Genki-Genki ou l’art du mauvais goût ?

Le 04/11/2009

  • Il y a quelques temps, je vous parlais du Pinku Eiga, art cinématographique et pornographique japonais. Quand on pense « Japon », en tant qu’occidentaux, selon les cas, on a souvent cette idée de raffinement japonais par la finesse des estampes, la beauté des kimonos traditionnels en étoffes colorées et satinées, le rituel du thé, les belles geishas, les sushis qui ont l’air toujours parfaits… On pense aussi aux grandes métropoles survoltées et toujours en activités avec mille lumières, une vraie fourmilière de Japonais, les jeunes japonais aux looks ahurissants…
  • daikichi_amano2.jpgEt bien, de mon côté, cette image occidentale du Japon a été quelque peu altérée du fait de mes pratiques BDSM. Je sais que pour certains cette pratique n’a qu’une seule et unique image « frapper quelqu’un qui aime ça de surcroît ». Il n’en est rien, mais ce n’est pas sujet. Lorsqu’on aborde les pratiques BDSM, nous sommes amenés à s’intéresser à ce qu’il se fait au Japon, ne serait-ce qu’en matière de bondage (dit Kinbaku ou Shibari) qui est l’art d’attacher quelqu’un avec des cordes. Personnellement, je suis allée un peu plus loin et multiples discussions avec des initiés m’ont permis de découvrir différents aspects beaucoup moins affriolants de la culture japonaise.
  • Je savais les Japonais extrêmes en matière de SM, j’avais vu quelques vidéos et films qui m’avaient permis de me faire une première idée de la façon dont ils abordaient le sujet au Pays du Soleil Levant. Mais c’était sans compter le Genki-genki ! Je l’ai découvert il y a peu suite à la Torture Garden de Nancy. Nous avions discuté avec un ami sur les pratiques bizarres qui pouvaient se faire en matière sexuelle. Le Genki-genki est à la base le nom d’une société de production de films pornographiques extrêmes japonais qui se manifestent principalement par des pratiques que l’on qualifierait en France de zoophiles.
  • Mais il existe une particularité, la plupart des films ou photos proposent des scènes avec des animaux marins tels que des poissons, des poulpes ou des gros crapauds ou alors des insectes (larves, vers…), alors qu’en Europe, les scènes zoophiles que l’on peut trouver seront souvent avec des chiens ou des chevaux. Bref dans les deux cas, rien de très ragoûtant, il faut l’avouer.
  • Cependant, un photographe a réussi à se démarquer dans ce domaine par la qualité de ses photos. Il s’agit de Daikichi Amano. Malgré le peu d’intérêt que je porte au Genki-genki, j’avoue avoir adoré ses photographies. Bien entendu, c’est de l’art trash, dérangeant et choquant. L’esthétique qui s’en dégage en contradiction avec la scène de type genki est totalement paradoxale. Cherche-t-il à rendre acceptable une pratique qui ne l’est pas ? Son portfolio m’amène à beaucoup de questions. Comment peut-on trouver esthétique quelque chose qui nous répugne au premier abord et comment l’accepter en tant que tel ? Jusqu’où le travail de l’image peut-il nous tromper ?
  • Par ailleurs, j’estime que ses modèles humains sont de véritables performeurs. Je vous laisse admirer le travail de Daikichi Amano, même si je sais, d’ores et déjà que beaucoup d’entre vous ne l’apprécieront pas.

  • Tout ce que je sais, c’est que je ne regarderai plus un poulpe du même œil.

Cet article est repris du site http://ladiesroom.fr/2009/10/27/gen...

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