L’inconnu londonien

Le 18/11/2009

Je regardai autour de moi. Je ne les voyais plus. Mes amis devaient se planquer dans un coin caché de cette discothèque où je n’avais jamais mis les pieds auparavant. Je m’étais laissé tenter par une sortie ce soir. Cela faisait des semaines que je n’avais pas profité de la chaleur des soirées londoniennes. La bière, le rock, les hommes… J’avais mis ce monde de côté quand j’avais décidé de m’inscrire à ce concours. Je ne pouvais pas me permettre de sortir sachant tout le travail que je serai obligée de fournir. Et pourtant… Ce soir là, quand Paul et Jack, mes deux meilleurs amis en couple depuis bien trop longtemps, m’ont appelée, je n’ai pas pu résister : je mourais d’envie de me déchaîner sur une piste de danse, ivre morte.

Il était plus de 2 heures du matin. Ma jupe en tweed me collait. Mon mascara coulait. Mes longs cheveux blonds s’emmêlaient. Je me déhanchais seule sur le dance-floor, car mes acolytes avaient dû ressentir un désir de chair trop pressant. Celui qui n’attend pas. Je ne réfléchissais plus qu’aux riffs des Strokes qui faisaient vibrer les barres métalliques et les podiums en bois. Les filles autour de moi lançaient des sourires aguicheurs aux hommes frétillants. Moi, je n’y pensais même plus, aux hommes. Trop de nuits de solitude s’étaient écoulées depuis ma dernière aventure sexuelle. C’est là que j’ai croisé son regard. Grand. Blond. Maigre. Des mèches trop longues qui lui tombaient dans les yeux, et qu’il remettait en place d’un geste rapide de la main. J’ai arrêté de danser en le voyant. Il me regardait alors qu’il empruntait l’escalier qui menait aux salons de l’étage.
-  - Ce mec te plait ?

La fille qui dansait à côté de moi à moitié nue, me regardait avec un air interrogateur tout en vidant sa coupe de champagne.

-  - Je crois, oui.
-  - Il est canon.

Elle me prit la main, et m’accompagna jusqu’à l’escalier. J’essayai de me débattre.

-  - Il ne va pas te manger, tu sais.

Elle me dit cela puis se pencha pour m’embrasser délicatement. Elle ouvrit la porte qui me séparait de l’espace où se trouvait mon inconnu. Une lumière tamisé, un bar où des serveurs torses nus servaient des cocktails à des couples impatients. Dans un coin, j’aperçus Paul et Jack en compagnie de deux jeunes femmes, les chevauchant. Je ne réagis pas. Je le cherchais, lui. Soudain, je sentis une main se poser sur mes yeux, une autre sur mon bassin.
-  - Vous cherchez quelqu’un ?

Apeurée, je me retournai brusquement. C’était lui. Une barbe de 3 jours. De grands yeux bleus. Son polo blanc moulant laissait entrevoir des poils sur son torse.
-  - Une coupe ?
-  - Avec plaisir.
-  - Quel est votre prénom ?
-  - Pour ce soir, Diana.
-  - Alors pour moi ce soir, Bob.

Il fourra ses mains dans ses poches et partit me chercher du champagne. Je m’assis sur un canapé en attendant que mon charmant inconnu revienne. Quelques secondes plus tard, il me prit la main, et me la baisa.
-  - Vous êtes ravissante.
-  - Merci.
-  - Puis-je me permettre une grossièreté prématurée ?
-  - Avec joie.

Là il posa ses lèvres sur les miennes. Des lèvres chaudes et humides. Quand sa langue toucha délicatement la mienne, je sentis mon être entier frissonner. Il passa sa main dans mes cheveux qu’il leva au dessus de ma tête. Il avait une odeur de fraicheur.
-  - Sortons.

Il me dirigea vers la sortie, ses mains sur mes hanches. En passant, nous bousculions toutes les personnes qui croisaient notre chemin, riant comme des enfants. Dehors, le vent soufflait, la pluie tombait, mais la chaleur nous étouffait. Mes talons éclaboussaient mes mollets à chaque pas, et mon manteau dégoulinait sur ma jupe de plus en plus collante. Nous courions presque. Quand soudain il s’arrêta, après avoir tourné dans une de ces ruelles sombres qu’offre la ville de Londres. Il n’avait pas de veste. Son polo blanc fondait complètement sur son corps fin et musclé. Contre un mur de brique tagué il me plaqua, et m’embrassa. Il écarta mon manteau et déboutonna mon chemisier. Il passa alors férocement sa main sur mes seins dressés. L’alcool me montait à la tête et je n’avais plus aucune conscience de ce que j’étais en train de faire. Quand il dégrafa mon soutien-gorge et qu’il passa sa langue sur mes tétons, je dus mordre ma manche pour ne pas rugir de plaisir. Il me porta alors autour de son ventre et me plaqua sur le capot de la jolie Porsche garée juste là. Il m’écarta les jambes et déplaça avec délicatesse ma culotte en dentelle noire. Je sortie alors de son pantalon l’objet du désir, que je ne tardai pas à glisser en moi. Je sentais sa respiration s’accélérer dans mon oreille. Les pulsations de son cœur résonnait dans mon corps entier au fur et à mesure qu’il me prenait. Je ne pouvais plus me retenir de crier. Les gouttes de pluie tombant sur mon corps quasiment nu ne faisait que décupler ma jouissance. Il me mordait l’oreille et me susurrait que j’étais belle et atrocement excitante. J’ai alors sentie la vague d’un orgasme imminent me pénétrer alors que son doigt pressait adroitement mon entre jambes. Quand il vint, ses mains se posèrent sur mes seins et les pressèrent sauvagement. Quand je rouvris les yeux, il me souriait. Nous ne parlions pas. Tout était dit. Je retournai la situation et le plaquai alors sur ce capot. Un dernier baiser. Puis je remis mes vêtements en place, et le laissai là, mes talons bruyants soutenant à peine mes jambes maintenant épuisées. Je sentais son regard posé sur moi, quand il me cria :
- Je veux te revoir.

[gris]© olly - Fotolia.com[/gris]

Commentaires (4)

  • Anonyme

    Dommage qu’il y ait autant de fautes....

  • adrien

    sobre et excitant. Ce pourrait être le début d’un récit en plusieurs épisodes

  • Anonyme

    Réussi....
    mais nous devons tous et toutes apprendre à inclure explicitement la pose du préservatif dans nos textes surtout quand cela relate une rencontre avec un inconnu...

    Perso, le préservatif est un sextoy (références diversifiées, quelle bonne idée !) et non une contrainte d’où mon regret que l’on coince tant à l’évoquer postivement

    J’aurais écrit juste après l’évocation de la porche...

    Il se figea un instant et déchira l’emballage de tous les possibles...
    Je lui pris les mains pressée que j’étais...
    Ensembles, nous le fûme intensément aussi dans cet ultime moment de lucidité...

    Il m’écarta les jambes et déplaça avec délicatesse ma culotte en dentelle noire...

    Pas simple, je l’admet et au plaisir de te lire

  • Anonyme

    Comme dit précédemment, le texte pourrait faire l’objet d’une suite, et le préservatif devrait être suggeré.
    Très joli texte, érotique et pas vulgaire.