Gourmande

Le 21/06/2011

Comme il le lui a appris, elle lui offre les présages d’une nuit très peu sage. Ses longues jambes gainées de nylon noir, en guise de préambule, taquinent dans la pénombre sa muse, cet amant si aimant qui nourrit sa luxure. Dans la chambre propice à de sensuelles effusions, quelques bougies miroitent une lueur blafarde suggestive d’émotions luxurieuses prometteuses et complices d’une femme au diapason d’amour et de baise.
Elle déambule mutine, embrasse de son sourire, les lueurs agnostiques de ce regard arctique qui enrobe son corps, comme une pluie d’hiver, fine et glaciale. Elle dilue la froideur de son regard de braise dont elle gère les lueurs. Admonestation langoureuse qui frappe droit au cœur de son amour propice à toute sa déraison.
Elle aime son humeur, quand l’hermétisme prime, quand il lutte comme un diable pour ne pas succomber à ses charmes latins de fièvre alimentés. Elle aime le torturer de ses hanches qui ondulent telles les vagues lascives d’une belle journée d’été. Il est la froidure, elle est le soleil rayonnant, tout les oppose et pourtant …
Il est le dominant dominé, et pourtant à lui, elle est soumise à son corps défendant. Mais du bout de son pied, repoussant l’assaillant de son monde érotique, le faiseur de trouble, celui, qui trop puissant tente d’annihiler ses pouvoirs érogènes de tendresse enrobés.
Dans le rayonnement d’une flamme plus vive, il s’affale, soumis à la force lubrique, dans un fauteuil tout proche accueillant son corps lourd de remords dévorant.
Elle est femme, si femme, elle est celle, qui fait bander sa queue, résidente de ses rêves, habitante de ses trêves, de ses moments soyeux.
Elle est femme libertine à ses désirs ancrée, elle est femme insoumise et pourtant prisonnière des désirs que pour elle il a insidieusement profilés, esquissés, dessinés sur sa peau au fur et à mesure de leurs folles étreintes. En réplique anodine à son regard surpris d’autant d’hégémonie, elle lui ordonne sereine mais d’un air averti de ne point contrarier ses désirs du moment.
Retirant la pince retenant ses cheveux, redonnant du volume à ses boucles indisciplinées d’un léger mouvement sensuel de la tête, elle lui offre la vision d’une amoureuse déterminée à séduire son mâle pour mieux le pervertir. Elle aime tant le troubler de sa force féminine, cette attitude insidieuse qui n’appartient qu’à elle. Le troubler l’assiéger, d’une bretelle complice qui dévoile ses épaules avant de les quitter. Un lacet, juste un lacet de trop qui retient le voile d’un capricieuse robe qui n’en fait qu’à sa tête sur des seins titillés par le désir et le pervers regard de l’amant condamné.
Il aime ce qu’il découvre, lorsque le tissu chute en corolle sur les hauts escarpins. Une robe jarretelle de voile noir, dévoilant les courbes de sa belle, la rondeur de ses hanches. A la lisière du tissu, un fruit juteux, une fleur rare d’où une pierre précieuse émerge. Les ailes papillons de son sexe glabre s’exhibent dans l’impudeur rehaussée d’un bouton déjà gorgé de désir. Interdit par autant de convoitise avouée, subjugué par l’impudence de l’amoureuse envoutée de désir, il laisse libre cours au troublant appétit dont elle fait preuve.
Elle est si désirable dans son envie de baise, lorsque ses doigts fébriles recherchent le chemin du plaisir où les caresses mènent.
Son bouton affolé sous son majeur coquin, respire et se libère d’une liqueur sacrée qu’elle porte à ses lèvres du même doigt conquérant qu’elle aspire et suce comme une friandise …
Complices des majeurs, ses autres doigts écartent les plis soyeux de son écrin coupable de perversion… Ondulante, suffocante, aguichante, elle cherche le plaisir jusqu’à la déraison sous le regard lubrique de son amant adoré.
Collusion sensuelle… reflet en gestuelle, résonance érotique, sur sa lance bandée, il promène sa main, cambre ses reins, campé dans le fauteuil … Érection fatidique, sa gourmandise l’emporte, elle se jette sur sa trique, sa bouche grande ouverte, ses lèvres irriguées de milliers d’étoiles délatrices de la perversion de son désir de succion.
Sa raide lance elle astique de toute sa passion, en devine chaque veine, chaque aspérité, retrouve sous sa langue cette queue adorée qui lui a tant manquée. Douceur et persuasion pour traduire sa passion, morsure, aspirations traitres de ses désirs, cette gloutonnerie qui l’étouffe, envahit sa bouche jusqu’au fond de son gosier. Elle en jouit, elle en gémit, elle émet quelques plaintes suaves et orgasmiques jusqu’à l’éruption se répandant en saccades sur le ventre de son amour agité de spasmes de jouissance.
Sous le joug du plaisir, enfin elle lui murmure : « Bonjour Mon Ange,
- Bonjour Ma Chérie, j’aime tant nos retrouvailles, tu m’as tant manqué ».

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