Colin-maillard

Le 12/04/2009

“ Tic-tac... Tic-tac... Non, ce n’est pas le tic-tac de mon horloge biologique... de ce point de vue là, rien ne presse ;-) !

Le tic-tac est juste une sonorité que j’aime bien :
- Parce qu’à l’orange ou à la menthe, ils me rappellent mon enfance...
- Parce que je n’ai pas de Tac-tic amoureuse...
- Parce que je n’ai pas de tics (encore moins de tiques !), mais du tact
- Parce que je ne veux pas de plaisirs en toc...
- Parce que je rêve d’une rencontre du tac-au-tac !

Alors n’hésitez pas à faire toc-toc ;-) ! »

Je cliquai sur « Envoyer » et il ne me restait plus qu’à attendre les réponses des hommes correspondant à mon annonce : des hommes très joueurs dotés d’un solide sens de l’humour. Je m’étais rendue compte qu’Internet était le seul moyen de réaliser mon fantasme n°1 : faire l’amour avec un inconnu dont je n’avais jamais vu le visage et que je ne reverrai jamais. Cette envie m’était venue en faisant l’amour avec les yeux bandés. Je m’étais rendue compte que ça démultipliait immanquablement mon plaisir… Alors, sans représentation physique de l’autre, mon excitation ne pourrait être que décuplée…Mais ça n’était pas si simple, comment pouvait-il se retrouver dans mon lit sans que j’ai vu son visage avant ? L’outil Internet, doublé d’une bonne stratégie, devaient me permettre de réaliser cette lubie. Apparemment, les annonces un peu espiègles ne devaient pas être légion, car j’eus une avalanche de réponses. J’en sélectionnai un, Frédéric, qui semblait aussi joueur que jouisseur devant l’éternel. De longues nuits blanches au téléphone s’installèrent alors. Sa voix était grave et veloutée. Il émanait de son ton une confiance en lui qui augurait d’une sexualité affirmée et assumée. Nos conversations, frivoles au début, devinrent vite licencieuses. Après s’être décrit nos appartements, nos meubles, nos lits, nous nous présentions chaque parcelle de notre corps. Nos mots se transformèrent en souffle, nos souffles en gémissements et nos gémissements engendrèrent un besoin criant de lâcher le téléphone pour faire l’amour en vrai, brutalement, bestialement. Après 8 jours à ce rythme-là, il devenait impératif de se « voir ». Je ne lui avais pas fait part de mon intention de ne pas le voir physiquement. Je lui donnai rendez-vous chez moi un soir à 19h.

J’habitai un vieil hôtel particulier du quartier du Marais avec une cour intérieure chargée d’histoire. Il monta l’escalier majestueux et classé jusqu’au 3ème et dernier étage. Sur ma porte, un écriteau avec une flèche vers le bas lui désignait un combiné de téléphone sans fil posé sur le paillasson. Il prit le téléphone en main et j’entendis son « allô » grave et sensuel, le même qui emplissait mes nuits. Allongée sur mon lit, je commençais mon monologue, relié à lui par le 2ème combiné de la même ligne fixe : « Bonjour Frédéric, tu vas visiter mon appartement sans moi, je vais te guider. Avance-toi un peu, tu arrives dans le salon, à droite, tu prends le couloir pour arriver à la cuisine, puis tu passes devant les toilettes et au bout, il y a la salle de bains. Maintenant, si tu veux me retrouver, tu reviens sur tes pas et avant le salon, il y a une porte fermée. Ouvre-la. Tu peux maintenant raccrocher ».

Il entre dans ma chambre plus amusé qu’apeuré (même s’il m’avoua plus tard que c’était la première fois qu’il faisait l’objet d’une telle mise en scène). Il ne pouvait toujours pas me voir car j’étais dissimulée par les pans de mon baldaquin. Il avait donc face à lui une partie de mon lit vide et un grand tombant de soie sauvage blanche derrière lequel je me tenais. Il s’allongea à côté de moi et seule cette étoffe séparait nos visages. Nos bouches se questionnaient et se répondaient à quelques centimètres l’une de l’autre. N’y tenant plus, je lui proposai qu’on se noue autour des yeux les foulards que j’avais déposés au bout du lit. Il accepta.

D’un geste, j’arrachai l’écran textile qui nous séparait afin de commencer notre danse tactile. Du bout des doigts, je touchai son visage. Ses traits étaient réguliers, sa barbe naissante, ses lèvres charnues. Je caressai ses lèvres doucement pendant que ses doigts couraient sur mon propre visage. J’attrapai un de ses doigts avec ma langue et le ramenai dans ma bouche. Je me mis à sucer son index puis son majeur frénétiquement. Il embrassait chaque extrémité de ma main droite. Mes doigts allaient et venaient sous sa langue. Je sentais sa salive glisser sous la pulpe de mes phalanges. Puis je sentis son souffle un peu plus près de moi. Il passa sa langue sur mes lèvres et alors que je cherchais les siennes pour les embrasser, il se recula. Je happais l’air en le cherchant. Je le sentis réapparaître sur mon lobe d’oreille. Il le mordillait tendrement puis peu à peu devint plus animal. Je commençai à me laisser aller et à oublier de me demander à quoi il pouvait ressembler. Je n’étais plus qu’un corps en émoi, prêt à se tordre de plaisir. Il abandonna mon oreille et revint mordre ma bouche à pleines dents. Je sentis ma lèvre inférieure se gonfler sous sa morsure. Je laissai glisser mon visage le long de sa nuque et je me laissai envahir par son odeur. Je reniflai son cou, son torse, ses aisselles et j’emplissais mes poumons de son odeur. Il dégageait un parfum puissant, un mélange de terre et de pluie, je ne savais plus trop… je me laissais enivrer. J’inspirais fortement, bruyamment, et sans complexe : je le sniffais à en faire une syncope. C’était le seul repère qui m’ancrait à notre réalité. D’une main directive et autoritaire, il m’empoigna la nuque et guida ma bouche vers son sexe. Il avait à présent décidé de prendre le contrôle. J’avais établi les règles, il devenait le Maître du Jeu. En bonne joueuse, j’acceptai de me laisser mener.

Je posai mes lèvres sur le bout de son gland, puis les entrouvrais légèrement pour laisser passer juste la pointe de ma langue. Je le léchai par à-coups en faisant le tour de son bout, puis ma langue se faufila le long de sa tige, vers la racine de cette verge qui s’enorgueillissait et gonflait un peu plus au gré de mes coups de langue. J’avais toujours préféré lécher un homme que le sucer. On prend son temps, on choisit son chemin. Je m’aventurai jusqu’à ses couilles, les soupesant du bout de mes lèvres, puis en gobant une entièrement dans ma bouche. Je la fis tourner sur elle-même, puis l’abandonnai pour enfourner l’autre. Après avoir jonglé un moment avec ses 2 boules, je les abandonnai pour reprendre sa queue. Après l’avoir aspirée, je la faisais rouler sous ma langue, lui pinçais le bout avec mes lèvres, et la faisait coulisser aussi loin que je pouvais au fond de ma gorge. Pendant ce temps-là, il me caressait. Non, pas la tête, comme tous ces hommes qui ne savent pas quoi faire de leurs mains et qui se croient obligés de nous guider et nous donner la cadence. Non, il me caressait les seins avec précaution. En les effleurant, jusqu’à ce que leurs petits bouts pointent leur tête fièrement… en les attrapant à pleine mains et en les pétrissant vigoureusement… en alternant pincements de tétons très brefs et très violents, et caresses d’une tendresse infinie. On ne s’était jamais occupé de mes seins avec autant de tendresse et de violence à la fois. J’en arrivais à oublier que j’avais sa bite dans ma bouche et que je devais me concentrer dessus un minimum.

Je ne connaissais pas cet homme, mais j’avais fait le bon choix car il mettait mes sens sans dessus-dessous… Ne pas voir son visage le désincarnait, il n’était que mains, bouche, sexe,… Il n’avait pas d’existence réelle et pourtant je sentais que s’écoulait abondamment de mon sexe, un désir bien réel. Je n’avais plus aucune notion de temps. Plongée sous le noir de mon bandeau, je ne savais plus si mon corps ondulait sous ses doigts depuis 5 mn ou une demi-heure. Tout d’un coup, il me renversa en arrière, m’allongea sur le dos et m’écarta les jambes bien haut, ouvertes et repliées en ailes de papillon. Je m’attendais à sentir sa langue sur mon clitoris mais la sensation fut toute autre : je ressentis un léger balayemment du bas de ma fente jusqu’en haut de mon clitoris. Comme une plume. Je réfléchissais rapidement aux objets qui traînaient dans ma chambre et qui pouvait produire un tel effet. Pas de plumeau, ni de boa, ni de perruque. De perruque… Et si c’était une queue de cheval ? Évidemment, j’avais touché les contours de son visage tout à l’heure, mais le foulard sur les yeux retenait sûrement ses cheveux en arrière et j’avoue que je ne lui avais pas touché la nuque… il était en train de me caresser la vulve avec sa queue de cheval… Cette sensation, même si elle était subtile au début, devint entêtante après plusieurs va-et-vient. Le frottement régulier et continu de ces cheveux qui balayent le haut et le bas de mon con, commençait à me mettre hors de moi. Je me contorsionnais pour échapper aux allers et venues qui se transformaient en supplice, mais il me maintenait fermement le bassin. Ca devenait insoutenable, mon ventre criait, mon clitoris était brûlant et je n’avais qu’une obsession, qu’il me délivre de cette envie, ce désir fou, qu’il vienne se planter au fond de moi pour faire taire ces hurlements.

Je gigotais de plus en plus, n’en pouvant plus. Il saisit alors plusieurs des foulards que j’avais déposés au bout du lit pour m’attacher. En moins de deux, je me retrouvais écartelée aux quatre coins de mon lit à barreaux. Je trouvais que ces gestes étaient bien précis pour quelqu’un qui avait un bandeau sur les yeux. Il l’avait peut-être enlevé… Peu importe c’était mon propre fantasme de ne pas voir, si lui voulait me voir… Penser qu’il observait chaque recoin de mon corps et chacun de mes tressaillements m’excitait je l’avoue encore plus. Mon envie d’être prise par un inconnu sans visage se doublait d’un exhibitionnisme latent. J’étais à la torture. Je gémissais et je soulevais mon bassin aussi haut que possible pour lui faire comprendre que je voulais qu’il me prenne maintenant et tout de suite. Mais j’entendis la porte de ma chambre s’ouvrir. Il n’allait pas partir et me laisser là comme ça ? Tout d’un coup, je me rendis compte que tout ça pouvait être dangereux, ça ne m’était même pas venu à l’esprit… le temps que j’échafaude des plans dignes des pires séries B américaines, il était revenu, et me glissant un sac plastique sous les fesses, il m’inonda le sexe d’un liquide froid… sans doute de l’eau… c’était sa manière à lui d’éteindre le feu qui se propageait en moi… ce n’était pas la solution de mon choix, mais elle était aussi efficace. Alors que je ne m’y attendais pas, je sentis sa langue se poser enfin sur mon sexe. Je tressaillis à son contact. Elle était petite et râpeuse, comme je n’en avais jamais senti. Il me léchait à petits coups de langue rapides et précis. La parfaite régularité de ses assauts regonflait mon clitoris de plus belle. Malgré l’écartement extrême de mes 2 jambes, je sentis tout à coup, quelque chose de très doux caresser la face interne de ma cuisse droite. Sans doute sa queue de cheval… mais j’eus un doute… cela se reproduisit de l’autre côté…

Je sentais au même moment que quelque chose se passait à côté de moi, en dehors du lit, comme une agitation… J’eus envie de voir… Discrètement, je frottais ma tempe contre mon épaule pour déplacer le bandeau, juste ce qu’il fallait pour voir. Le spectacle qui s’offrit à moi me laissa sans voix : l’homme à la queue de cheval se masturbait debout au milieu de ma chambre, les yeux rivés sur mon entrejambe où un tout petit chaton lapait le lait qu’il avait versé sur mon sexe auparavant. Je ne savais pas si j’avais envie de rire, de crier ou simplement de m’évanouir, mais j’arrivais à articuler les premiers mots qui me vinrent à l’esprit : « Le jeu est fini. Détache-moi s’il te plaît et va-t-en ».

Après son départ, le choc visuel passé, je convins que tout ça n’était pas grave. Je me dis que ce petit chat était sans aucun doute la meilleure langue que j’ai jamais connue… et puis un petit chat, c’est tellement affectueux et tellement discret… Quand je pense à toutes mes amies qui emmènent leurs chats partout où elles vont… Il faudra que j’y pense…

[gris]Constance de Médina[/gris]