Ma prof et moi (suite et fin)

Le 21/02/2012

Nous nous sommes réveillées le matin vers 9h.
Moi allongée près d’elle, vaguement mal à l’aise, comme sortie d’un long rêve érotique et confus. « Je viens de coucher avec ma prof, Sarah, encore nue à côté de moi, ses cheveux noirs entremêlés répandus sur l’oreiller. » Je retirais un peu la couverture, et l’observais : elle dormait sur le ventre, une jambe relevée. Ses fesses, légèrement écartées, laissaient entrevoir les poils épais et noirs de son sexe. Je caressais légèrement cette peau blanche et écartais de mes doigts ses demi lunes pâles, m’infiltrant entre ses lèvres encore moites. Elle se réveilla en gémissant et en ondulant langoureusement ses reins, m’offrant une vue des plus alléchantes. Enivrée, j’allais enfoncer mes doigts dans cette chaleur délectable quand elle se figea, brusquement parfaitement éveillée. Elle me regarda avec inquiétude, et s’assit sur le lit. Elle dit : « On ne peut pas continuer, ce que nous avons fait n’est pas correct. » Je restais sans voix, « Mais on ne fait rien de mal », réussis-je à articuler.
—  Je sais mais je ne peux plus faire cours si je sors avec toi, tout va s’embrouiller si je fais ça.

—  Ah bon ? dis-je réellement surprise.
Elle commençait à se lever et à chercher sa culotte, se cachant les seins avec son bras. Je la regardais dépitée, le réveil était abrupt. Elle se rhabillait en silence, comme pressée d’être ailleurs. Avec amertume, l’idée me vint que je ne devais être un coup d’un soir.

—  Tu fais ça souvent, emmener tes étudiants ici ? Toute occupée à chercher ses affaires, elle releva sa tête rapidement et me regarda avec dureté.

—  Non, bien sûr que non.
Je lisais dans son regard le mensonge, et incrédule je la laissais de nouveau chercher ses fringues. Elle était maintenant tout à fait habillée, et avait pris son sac. Je suffoquais presque, et le souffle court, je lâchais :

—  Bah salut alors.
Elle resta un moment surprise par le ton sombre de ma voix, s’attendant sans doute à plus de véhémence. Elle me sourit comme par politesse, et me dit « à la semaine prochaine, Lise. »
Je restais là seule, dans cette putain de chambre, le cœur meurtri. Non, je n’allais pas pleurer : j’étais bien trop offensée pour ça. Je sortais de l’hôtel un peu plus tard, perdue, sous le choc, sans savoir où aller. Malgré l’heure matinale, les putes de la rue Saint Denis faisaient déjà le trottoir, et je les dépassais, d’un pas rapide, pour arriver aux Halles. Après quelques minutes d’indécision, je sautais dans le métro et rentrais chez moi. L’intérieur de ma chambre de bonne semblait triste sous la teinte grise du crachin parisien, et toute habillée, je me laissais tombée sur mon lit, prise d’une sorte de sanglot contenu. Mais mon esprit se rebellait : je peux me serrer d’autres personnes, et s’il s’agit de souffrir et de faire souffrir, je peux aussi faire souffrir !! Là ou le suivant allait prendre cher !
Le cours suivant avait déjà commencé depuis une demie heure quand j’étais encore au jardin de La Villette, allongée sur l’herbe avec Fanny. Il faisait beau et doux pour la saison. Enivrées, nous sifflions la dernière bière du pack de douze. « Merde, c’est la dernière » dit Fanny. Je me levais lourdement essayant de défroisser mes vêtements avec le plat de mes mains. « Je dois y aller… suis bourrée » et je tanguais exagérément pour faire rire mon amie. Je m’avançai d’un pas hardi vers la fac, je fonçais dans les couloirs, à moitié consciente, les paupières mi-closes. L’alcool m’avait fortifié. J’entrais dans la classe, sans frapper et vit Sarah plantée devant moi. « Excusez-vous » dis-je avant de m’asseoir sans plus de manière. L’heure qui suivit fut brumeuse, que se passait-il, de quoi parlions nous, mon cerveau n’avait qu’une maigre compréhension du contenu du cours, mes yeux regardaient dans le vague, et les bribes de phrases professorales me parvenaient sans aucune logique.
A la fin du cours, le soleil avait définitivement quitté les lieux et je me levais lourdement prenant au passage mon sac que je n’avais pas ouvert.
Le samedi qui suivit, je le passais dans les bars lesbiens du Marais. Vers 4h du matin, un petit groupe de fille et moi nous sommes retrouvées dans le dernier bar ouvert, en sous sol. Sous les voutes en pierre à peine éclairées, les corps transpirants et chauds miroitaient comme des lampes vacillantes. J’étais enivrée par toutes sortes de substances. Affalée sur un canapé. Je plissais les yeux, que faisaient-ils, qui baisait avec qui ? Un visage vint se cadrer dans mon champ de vision, le visage d’une fille souriante, quémandeuse, pourquoi tu ne t’amuses pas, me dit-elle. Elle m’embrassa pour voir, je ne ressentais absolument rien, terrible. Par politesse, je bougeais un peu la bouche, puis résignée tournais la tête, ça suffisait… Une ombre un peu plus loin passait, et je croyais voir dans un sursaut d’espérance la démarche souple, et les cheveux noirs de Sarah… Ce n’était pas elle, mais… presque ! je lui faisais signe de me rejoindre mais la silhouette m’observait de loin et rigolait. « Je dois ressembler à un pacha alcoolique qui appelle l’un de ses sujets. » pensais-je. Consternée par l’échec de cette tentative de divertissement, je me levais pour partir.
Le cours d’après, j’arrivais à l’heure, fatiguée de me rebeller, lasse, abdiquant devant les exigences de la fac. L’heure terminée, je passais aux toilettes. Je me mis à pisser légèrement, sans grande conviction, en équilibre pour ne pas toucher la cuvette. Quand j’ouvris la porte, Sarah me fit face. « Comme c’est prévisible » pensais-je.
« Lise » dit-elle. Je me lavais les mains « Lise… , pardon d’avoir agi comme ça ». Les mains dans l’eau chaude, je me retournais, elle était dans un piteux état : ses grands yeux noirs écarquillés par l’anxiété, montraient qu’elle avait souffert.
Elle ne disait plus rien, puis prit son élan : « J’ai un mari ». Je m’arrêtais nette. « Tu as un mari ? », elle si expérimentée avec les femmes, elle dort avec un homme. Je restais saisie par la complexité humaine, mais reprenant mon attitude aigrie, dis laconiquement : « et alors c’est comment avec lui, tu t’amuses bien ? ». Je lui fis mal, son ventre se creusa comme si le coup avait été physique. Elle me regarda silencieuse, durcie. Sa réaction me toucha. Plantée en face de moi, elle rompit le silence « Je regrette Lise, je regrette » comme pour conclure la discussion.
Cette douceur dans la prononciation de mon nom, le suintement du S final me firent perdre un peu contenance. « Lise » répéta-elle… cette bouche chuchotait mon prénom et laissait apparaître le blanc nacré de ses dents. Mon esprit essayait coute que coute de contrer la torpeur qui m’envahissait. Mais j’étais fascinée, la chaleur se répandait en moi faisant sauter les barrières de ma colère. « Quoi » lui dis-je, « Qu’est ce qu’il y a ? », elle sourit « viens » dit-elle dans un murmure presque silencieux. Je m’avançais, le corps moite, « pourquoi » dis-je, « pourquoi crois-tu que je me laisserais faire à nouveau ? Tu te crois surpuissante peut-être ? »
Elle tendait la main. Je m’avançais assez pour être touchée. Mais elle m’enlaça par la taille avec une telle tendresse que je fondais sous ses caresses. Elle me teint près d’elle, son corps contre le mien, si fort, ses mains courant partout le long de mon corps. « Lise » répétait-elle comme pour s’assurer que j’étais toujours là. Sa bouche rencontra la mienne une fois, comme pour voir, un léger coup sec et rapide, et, le verdict rendu, elle plongea dans la mienne avec le relâchement du plaisir retrouvé. Sa langue me mouillait au hasard… Je me laissais faire, saisie par ce changement, n’y croyant pas, fermant les yeux. Sa soif de rentrer encore plus en moi, de me posséder lui fit m’agripper les fesses, rentrant ses mains dans mon jean. Ma respiration s’accélérait, j’écartais les jambes. Prise d’une envie soudaine, elle déboutonna fébrilement les boutons de mon jean, le baissa assez pour dégager ma culotte et y placer sa main. Elle palpa mon sexe enflé à travers le tissu, et avec la précipitation de l’envie sexuelle y engouffra sa main. Ses doigts rentrèrent en moi avec la brusquerie d’un sexe en érection. Et d’un coup, son visage exprima le véritable plaisir du soulagement. Elle se baissait pour mieux se caler, et en même temps que ses doigts disparaissaient dans mon sexe, elle remontait près de mon visage, pour m’embrasser avec effusion. Je me laissais faire, de plus en plus dilatée, à sa merci. Je me mis à crier fort, si fort qu’elle mit sa main sur ma bouche. Comme possédée, je fis rentrer ses doigts dans ma bouche, je les mouillais, les léchais goulument. « Baise moi de tous les côtés » je suçais ses doigts en agrippant sa main, et elle accroupie, et les doigts logés en moi, engouffra sa langue dans mon sexe, et lapa mon clitoris.
D’un coup les cliquetis d’un trousseau de clés se firent entendre. Avant que nous ayons eu le temps de nous redresser, la porte s’ouvrit, laissant place au gardien. Debout face à nous, figé comme un pilier de sel, il écarquilla les yeux comme frappés par la foudre. Le feu aux joues, je remontais maladroitement mon jean. Sarah se redressa, se cala en face de moi pour me cacher, et après un moment de silence dit d’une voix claire « Nous allions justement partir. »

[gris] Lise[/gris]

Commentaires (7)

  • alice

    ca a l’air d’être du vécu, tout ça !

  • Cameron

    Du même avis qu’Alice mais je préfère définitivement le flirt du premier texte. La fin de celui-ci me laisse sur ma "faim" ... il va falloir en écrire un autre !
    C’est marrant j’ai l’impression de reconnaitre le bar dont tu parles ^^

  • lise

    nah les filles c pas du vécu, ca se saurait si on pouvait coucher avec une prof :p
    Cameron : ah ouais toi aussi tu veux pas aller dormir après la fermeture du 3ième lieu ?

  • Cameron

    Dommage !
    Non, je parlais du 3W Kafé (les voûtes en pierre) ...

  • yan

    les deux textes sont vraiment bien écrit merci pour cette lecture...

  • Lina

    Superbe je me laisse partir et prendre plaisir merci mon abstinence a longue durée s’enfuit par vos textes
    lina

  • Lise

    Merci Lina, ça me touche