Françoise Rey

Le 18/09/2009

Françoise Rey publie en novembre Folies de Noël, roman dans lequel on retrouve les protagonistes des Guirlandes dans le sapin (2008). Une série d’aventures troublantes et loufoques où Françoise Rey s’est amusée à faire rimer Noël avec sensuel. L’occasion de demander à notre ’grande dame de l’érotisme’, qui enseigne également le français, de nous ouvrir sa bibliothèque.

Je possède beaucoup d’ouvrages érotiques, bien qu’ils ne soient pas une source d’inspiration lorsque j’écris. S’il ne me fallait garder que quelques livres, je ferais un choix éclectique, satisfaisant différentes attentes.

1/ Les 11 000 Verges d’Apollinaire (disponible aux éditions Poche ou Gallimard, bibliothèque La Pléiade) Pour le choc du souvenir. Vers 15 ans j’ai rencontré cette littérature et tout de suite été éblouie par cette capacité à susciter une émotion chez le lecteur, cette violence qui est une violence complice mais aussi par cet aspect ludique du sexe et de l’écriture. Les jeux de mots sont délicieux, à commencer par le personnage de Culculine d’Ancône.

2/ Tout Colette , pour la mise en littérature de tout ce qui concerne le sexe. Dans tous ses romans, elle parle d’amour et de sexe, avec une écriture soignée qui détaille les sensations en évitant à la fois l’écueil de la vulgarité et surtout celui de l’ellipse. Son talent est de décrire toutes les modifications du corps, du regard, les attentes, les déceptions ou les trouvailles sexuelles. Avec Colette, on est dans un érotisme très travaillé.

3/ Cela vous surprendra peut-être, mais je ne me lasserai jamais de la Petite Anthologie de la chanson paillarde , éditée par l’Association corporative des étudiants en médecine de Lyon. A feuilleter plus qu’à lire, pour la variété infinie du vocabulaire. Réjouissant !

4/ A titre de curiosité sociologique, et pour mon côté voyeuse : Sexe et Graffiti d’Ernest Ernest (Edition Alain Moreau, 1992), qui recense des centaines d’inscriptions glanées dans les toilettes publiques. Certains trouveront ce livre inintéressant ou vulgaire, moi j’y trouve une mine poétique de rêves et de fantasmes, les messages sont aussi lapidaires que longs, parfois d’une telle naïveté dans l’orthographe ou la formulation, parfois très scabreux, violant les tabous.

5/ Enfin, Erotica, Anthologie littéraire et artistique de Charlotte Hill et William Wallace (Edition Evergreen). Infiniment riche, ce livre déborde d’images et de textes de toutes les époques, profanes et sacrés, à travers lesquels on peut divaguer de Boccace à Anaïs Nin, ou se laisser accrocher par une illustration.