Marine Bramly : Festin de miettes (extrait)

Le 17/03/2009

Deya faisait semblant de dormir, ou dormait vraiment, pendant que Sophie lui caressait le dos. L’effet des joints se faisait encore sentir, sans l’euphorie du début, avec une sorte de concentration distordue plutôt. Le temps semblait une invention idiote, Deya une notion abstraite, un simple matériau à explorer ; le monde se résumait à la pulpe des doigts de Sophie.

Deya récupéra ses contours et une place dans le monde quand elle se tourna à plat ventre, les bras le long du corps, pour faire comprendre qu’elle voulait un vrai massage. Sophie l’enjamba, s’assit sur ses fesses et se mit à lui pétrir les épaules, reprenant leur vieux rituel d’endormissement ; Sophie massait Deya, jamais le contraire, et quand c’était fini, elles se mettaient en cuillères et Deya s’endormait, la main glissée entre les gros seins de Sophie.

Pourquoi n’arrivait-elle pas à s’arrêter ? Il suffisait de dire : je ne sais pas ce qui nous arrive, je crois qu’on a trop fumé, sauf que déjà Deya lui agrippait les cheveux, la faisait descendre le long de son ventre, écartait les jambes, tirait sa culotte sur le côté, lui plaquait le nez dans sa vulve. Ce n’était pas nouveau. Ce qui l’était, c’étaient les joints, la bière, les petits baisers dont Sophie accompagnait ses caresses ; c’était Deya qui se retournait, lui effleurait les lèvres, glissait la langue dans sa bouche. Sophie se sentait glacée. Elles n’étaient jamais allées aussi loin. Comme on signe son arrêt de mort, elle posa la main sur le renflement de la culotte de Deya. Puis ses doigts glissèrent sous le jersey de coton. Elle savait à peine comment c’était fabriqué, ignorait ce qu’il fallait en faire. Gaucherie tâtonnante des mouvements, sensations pas très agréables, exacerbées par le cannabis, corrompues par l’alcool. L’acidité de la mouille corrodait une éraflure qu’elle avait au doigt, mais là n’était pas le problème. Pourquoi n’arrivait-elle pas à s’arrêter ? Il suffisait de dire : je ne sais pas ce qui nous arrive, je crois qu’on a trop fumé, sauf que déjà Deya lui agrippait les cheveux, la faisait descendre le long de son ventre, écartait les jambes, tirait sa culotte sur le côté, lui plaquait le nez dans sa vulve. Il n’y avait pas de retour en arrière possible, alors elle fit ce qu’on attendait d’elle. La chose dura longtemps. Sophie étouffait, elle avait des poils plein la bouche. Au bord du malaise, elle se laissait guider par les mouvements de hanches de Deya. Cela sentait l’huître, la bave et la transpiration. Elle en était barbouillée, n’avait aucune idée de ce que Deya ressentait, ne ressentait rien elle-même, n’avait jamais rien ressenti de sa vie, même la fois où elle avait tenté de se masturber, et pas plus avec le petit oncle Blaise qu’avec son mari, mais tournicotait, suçait, lapait, le frein de la langue au bord de lâcher. Il lui arrivait de saisir entre ses dents, traversée par l’envie folle de le sectionner, le clitoris sorti de ses replis, mais elle se remettait sagement à lécher et faisait coulisser son pouce à l’intérieur, comme Deya le lui avait demandé d’une voix altérée : Vas-y ! Mets ton doigt dedans ! Deya se cabrait, cramponnée à ses cheveux. Il fallait remonter. Il le fallait avant qu’elle jouisse. Sophie aussi jouirait, à sa manière. Elle happa le mamelon, cette grosse fraise arrogante qui méritait un bon coup de dents elle aussi, suça jusqu’à avoir la bouche pleine de lait, et redescendit le lui cracher dans le trou de la chatte, léchant la vulve dégoulinante jusqu’à ce que Deya ait fini de jouir.

Deya sombra aussitôt après, sans faire la grâce à Sophie d’une de ces phrases rigolotes dont elle avait le secret pour détendre l’atmosphère, sans même une raillerie mi-figue mi-raisin pouvant tenir lieu d’absolution, car bien sûr, ce n’était pas elle qui se sentait coupable. Elle le prouva en se tournant dans son coin, tirant le drap à elle et dormant plus tard encore qu’à l’accoutumée, comme pour écourter au maximum la journée qui allait suivre, se disait Sophie, qui pour sa part ne ferma pas l’oeil de la nuit, harcelée par des crampes intestinales que le remords et l’anxiété avaient réveillées. Il fallait économiser ce qui restait de la potion d’Ariane. La bouteille était au pied du lit. Elle en buvait juste de quoi ne pas recommencer à se vider.

Vers six heures du matin, elle sortit regarder la fin d’un lever de soleil rouge sang. À midi, Deya n’était toujours pas debout. Sophie resta tout ce temps assise devant la piscine vide et craquelée, très sale, qui servait de vivarium à une énorme tortue. Le soleil était déjà haut quand le boy lui apporta le petit-déjeuner, qu’elle n’avait pas demandé. Elle n’y toucha pas. Une heure plus tard, il revenait lui apporter une feuille de salade pour donner à la tortue, disait-il, mais Sophie se contenta de la garder à la main bien après qu’elle soit devenue molle et translucide. Elle ne s’ennuyait pas, il n’y avait aucune place pour l’ennui, pas même pour l’angoisse ; elle avait tourné son commutateur interne et n’existait plus.

— Qu’est-ce que tu fous ? Le coeur soudain dilaté d’appréhension, Sophie se tourna vers Deya pour lire le verdict dans ses yeux, mais ne décrypta rien du tout, car l’autre avait mis des lunettes de soleil.

Marine Bramly

Commentaires (1)

  • RYenyxlsMmvE

    Wauw, deze man moet psychologisch toch wel een tpoepr zijn. Hoe kun je een vrouw die nooit zwanger is geweest, laat staan gebaard heeft, in vredesnaam laten geloven dat zij dat wel gedaan heeft ? Engeland is dom om hem uit te wijzen. De wetenschap zou ontzettend veel van deze charlatan kunnen leren !Ook de veiligheidsdiensten trouwens, want ondanks alle post-9/11 maatregelen krijgt hij het toch maar voor elkaar om meerdere babies van Kenia naar Engeland te smokkelen !Feitelijk zet deze Keniaan zo ongeveer het halve westen voor schut. Dat willen we natuurlijk liever niet, dus sturen hem retour afzender, maar toch geloof ik dat we een enorme kans om wat te leren missen.Trouwens : Engeland zou eens zo radicaal moeten zijn met criminele moslims, maar dat durven ze daar ook niet :( Beetje meten met twee maten, al bestaat de kans natuurlijk wel dat deze charlatan feitelijk wel moslim is, en in dat geval neem ik mijn woorden terug.