Empreintes

Le 19/11/2010

La soirée débute sur un simple rendez-vous, profiter des derniers rayons estivaux… Sa robe est légère, tout comme l’état d’esprit dans lequel elle se trouve.

Elle ne se souvient plus de la fin de leur unique et dernière soirée, et veut savoir en quels termes ils se sont quittés. Au téléphone, elle ne l’a pas senti gêné de son attitude de l’autre soir et il semble prêt à tout lui raconter sans animosité et même reprendre l’histoire où elle s’était suspendue à la porte d’un taxi…

Il est en retard et en a horreur. Il arrive essoufflé par sa course et stimulé par l’excitation déjà présente de la retrouver. Un peu timide et la tête encombrée de ses soucis familiaux de la journée, il est un peu mal à l’aise en s’asseyant sur le siège en métal de la terrasse. Elle s’en aperçoit mais ne le fait pas remarquer. Elle veut que l’ambiance se détende afin de jouir pleinement de sa soirée.

Le discours se pose, les états de la « soirée oubliée » révélés, les épaules tombent en signe de relâchement, ça y est, il est « là ». Palabres sur les activités respectives des derniers jours, introspection dans le quotidien de l’autre.

Les genoux commencent à se frôler entre deux éclats de voix, les mains se rapprochent, se cherchent puis s’éloignent avant de vouloir retrouver cet électrisement qui assure qu’on a bien fait d’être là…

Le « cinq à sept » touche à sa fin. La soirée peut se prolonger : ses amis ont un vernissage très chic non loin d’ici. Afin de pouvoir rentrer dans ce lieu où l’on trie les gens sur le volet, il sera Jean-François Bessol et elle, sa fiancée. Elle s’en amuse et adore ce jeu de déguisement identitaire.

Les trois amis sont retrouvés et la deuxième partie de soirée peut se poursuivre. Le tour est vite fait, les coupes de champagne s’entrechoquent dans une danse de pingouins réglée au millimètre. Les mets sont fins, la connivence en coin de l’œil aussi. Une chaleur dans le bas ventre monte progressivement. Il caresse son dos quand il la suit dans les méandres humains pressés autour du buffet. Elle veut encore qu’il la touche, sentir son contact grisant. Enfin, ils sortent, veulent se retrouver seuls, se proposer la fin de soirée.

Aveux de dernière minute, vie partagée…ils savent, mais l’euphorie du désir est plus forte que tout, chez elle ? Chez lui ? Un taxi est hélé, les langues se goûtent et s’apprivoisent le long du trajet. Les mains s’approprient le corps habillé de l’autre. La jupe glisse sur ses cuisses dénudées par l’envie grandissante de la sentir conte lui. Elle cherche à défaire sa ceinture pour le saisir et le sentir grossir dans sa main. L’arrivée est « réglée » et l’escalier trop haut pour attendre une totale intimité. Ils se plaquent l’un contre l’autre et commencent un va-et-vient parfaitement appuyé. Leurs souffles s’accélèrent… elle l’entraîne dans l’escalier, ses mains tiennent son visage pendant qu’ils continuent à s’embrasser en montant chez elle. Elle contrôle chacun de ses pas. Il cherche ses dessous, saisit l’élastique de sa culotte, y glisse ses doigts et commence à la caresser. Il la bascule ensuite sur le palier et fait glisser sa langue le long de ses jambes douces avant de se nicher dans son entre-jambe chaud et humide. Il écarte sa culotte et la goûte si avidement qu’elle s’en mord les lèvres pour contenir son désir. Puis il se déboutonne habilement, libère les tensions de son jean moulant. Son sexe est tendu dans son caleçon, il le presse contre elle. Les bas des corps se libèrent des tissus superflus. Leur peau la plus intime est enfin en contact, luisante de désir. Il prend appui sur le sol et entre en elle. Elle se délecte de ce contact étroit. Ses hanches basculent pour laisser place à des mouvements plus amples du bassin. Elle le sent entièrement en elle et veut qu’il reste plus longtemps au fond. Elle lui palpe les fesses pour le guider dans sa montée de plaisir. Il gonfle encore et finit par lui arracher une jouissance intense et toute en retenue. Ses halètements résonnent dans la cage d’escalier. Pendant ce temps, sa tête se cache dans sa chevelure tandis qu’il se laisse jouir à son tour.

Les corps se relâchent, les étoiles de l’excitation se dissipent… la minuterie se met en route ! Vite, ils se relèvent, ramassent leurs vêtements semés et s’engouffrent dans l’appartement à gauche du palier. La tension retombe, ils cherchent à se rendre à nouveau présentables sous la lumière et le train pour Lille est toujours au programme pour lui demain matin, ça ne la dérange pas, au contraire…

Un dernier baiser très tendre et la porte est claquée en toute légèreté sans garder d’empreintes…

[gris]Joséphine Thrion[/gris]

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