Sexo, islamo, progresso

Le 06/04/2010

La sexualité est un tabou dans le monde musulman et il a fallu du temps pour que les nouvelles générations osent parler plaisir librement.

A l’annonce du premier sex-shop halal en ligne nous pensions que les choses changeraient, qu’un progrès allait gentiment pointer le bout minuscule de son nez, mais non ce n’était que ruse et désillusions.

Alors qu’on s’attendait à voir fleurir des vibromasseurs en forme de main de fatma, le premier sex-shop halal en ligne sur le site Al Asira n’est en fait qu’un subterfuge, ce site n’est rien d’autre qu’un condensé de produits érotiques faciles à trouver chez n’importe quel revendeur.

Avec son appellation controversée de sex-shop halal, Al Asira a créé un buzz et tous les internautes curieux ont fait exploser la barre de vues du site, obligeant ses créateurs Abdelaziz Aouragh et Stefan Delsink à la fermeture du site pour quelques jours après changement d’hébergeur.

Nous sommes toutes désolées de l’apprendre, mais ce qui paraissait un réel progrès pour des milliers de femmes et d’hommes sur la planète n’est en fait qu’un site ordinaire à l’exception du fait qu’il est écrit en arabe.

Il est vrai que pour celles qui ne peuvent pas sortir de chez elles cette plateforme permet de se procurer quelques produits en toute confidentialité, et que les produits proposés sont garantis sans matières animales d’origine porcine, mais rien de plus que ce qui est déjà accessible sur n’importe quel autre site.
Le site propose bien un onglet lingerie, mais aucune dentelle n’est encore visible.
Semblant de progrès, Al Asira a encore du chemin à parcourir avant de changer la vie sexuelle des musulmans du monde.

Influer sur le rapport à la sexualité de certaines communautés nécessite plus qu’un gel lubrifiant.
Au lieu de créer un buzz sur les sex-shops halal nous aurions préféré que les médias diffusent un peu plus les images d’Amir Normandie ou encore de Makan Emadi.
Autant d’artistes qui exploitent une vision différente de la femme musulmane.

Mélangeant clichés de pin-up et burqa, Makan Emadi propose une vision de la femme voilée /dévoilée intrigante et non conventionnelle en associant des termes traditionnellement opposés, nudité féminine et Islam.

Un peu plus politisé, Amir Normandie met en scène l’Ayatollah Khamenei dansant un tango endiablé avec une femme à moitié nue, expression d’une politique hypocrite et d’une conception polémique de la femme iranienne, applicable à de nombreux pays musulmans.

Certes, le public auquel s’adresse un sex-shop halal n’est pas celui qui appréciera l’œuvre de ces deux artistes iraniens en exil. Entre ces deux extrêmes, d’autres formes d’art se plaisent à croiser Islam et sexualité, comme la pièce de théâtre Hobb Story ou encore la chorégraphie Manta.

A l’heure où le conseil constitutionnel estime que l’interdiction absolue du port du voile intégral ne "peut trouver aucun fondement juridique incontestable", les énergies créatrices ne sont pas prêtes de s’envoler pour faire entendre et voir autre chose sur, sous et autour du voile qu’il soit intégral ou pas.


[gris]Léa Vincent[/gris]

Commentaires (3)

  • Lulusansberlue

    J’ai quand même l’impression de plus en plus de femmes musulmanes se mobilisent pour donner des alternatives on clichés qu’on rencontre partout. Et c’est tant mieux.

  • Lilou

    Toutes les religions ont un problème avec le sexe non ? Certes plus certaines que d’autres mais il semblerait que la prière et les galipettes ne sont pas souvent compatibles...

  • Djouha le Musulman

    Tu n’es qu’un petit connard qui veut créer des confusion autour des musulman, le sexe reste le sexe soit en Islam ou en Christianisme, on a pas besoin de nous montrer tout nu comme vous le faites pour dire que nous sortons de notre cachette !
    petit con va