L’Education sentimentale et sexuelle
Le 16/11/2009
C’est après la lecture d’Éloge des femmes mûres de Stephen Vizinczey que Michèle Goettmann décide d’en produire "une version féminine".
Ainsi, Confessions d’une femme mûre est un récit de vie ponctué d’anecdotes amoureuses.
L’auteure confie ici avec simplicité son expérience avec les hommes, et évoque ce qu’elle est devenue grâce à ces rencontres. En effet, cette "femme mûre" revient sur des instants passionnés -d’autres plus ordinaires- et des visages masculins qui l’ont façonnée en tant que femme.
La version de Stephen Vizinczey abordait surtout l’éducation sentimentale d’un jeune homme au contact de femmes plus âgées. Michèle Goettmann reprend avec humour ce terme de "femme mûre" et nous fait partager avec davantage d’audace son apprentissage sexuel et l’accomplissement de son identité.
« Je m’appelle Isabelle. J’ai quarante et un ans et atteint cet âge que l’on dit “mûr”. J’ai vécu une vie d’amour, sans me contenter du premier venu, prenant dans mes tendres filets des compagnons que je voulais de choix. Je me suis occupée des autres, et des hommes plus particulièrement, plus que de moi-même. J’en suis assez heureuse, d’autant que nombre de mes congénères ont passé tant de temps à s’occuper d’elles-mêmes qu’elles n’en ont pas trouvé pour s’occuper des autres, d’un homme, d’un amant ou d’un mari. À quarante ans passés, elles se réveillent seules, se demandant pourquoi. Une belle maturité se mesure à l’aune des rencontres masculines qui jalonnent votre vie. En écrivant ces lignes, ces pages, j’ai vu moi-même, en spectatrice, au fur et à mesure que le stylo courait sur le papier, tout ce qui m’a fait telle que je suis aujourd’hui. »
Confessions d’une femme mûre, Michèle Goettmann, éditions ANATOLIA.
Commentaires (3)
Une belle maturité se mesure à l’aune des rencontres masculines qui jalonnent votre vie...
Est-ce donc une question de nombre ? Moi qui à 42 ans n’ai connu quasiment qu’un homme suis-je à ce point indigente ?
Tout à fait d’accord. Dommage de ne mesurer sa réussite que dans le rapport à l’homme - et, qui plus est, au nombre de ceux-ci
Pas d’accord. Une femme gourmande des hommes et des plaisirs a le droit de rayonner tranquillement. Pourquoi n’avoir le droit qu’aux mémoires de Casanova ? Il ne parle que de ses conquêtes et pourtant personne ne le réduit à ça. La finesse de son jugement suffit à dévoiler une belle intelligence.
Pourquoi est-ce que les femmes n’auraient pas les mêmes droits ? Est-on en train de glisser vers l’idée qu’une femme ne peut plus être que carriériste ou intelligente et rien d’autre ? Je ne vois pas du tout de parité dans ce que disent Sky et Anonyme.
C’est moche.