Immoralité, queer et humour

Le 07/06/2010

Contes immoraux, soirée queer et "plans cul", voilà le programme des réjouissances du Festival Côté court à Pantin. La semaine va être chargée.

Walerian Borowczyk propose dans ses Contes immoraux de 1974, quatre fables, plus excitantes les unes que les autres. Il revisite l’histoire (Erzsebet Bathory et Lucrezia Borgia) et les fait divers (Thérèse philosophe), mêlant découverte du plaisir - de la fellation à marée haute et à la masturbation mystique - et le sadisme d’une Gilles de Rais féminine, sorcière se baignant dans le sang de ses amantes. L’immoralité n’a jamais été aussi jouissive et subversive.

La transgression, autant dans l’esthétique que dans les sujets, pourrait être le trait d’union entre les films de la soirée Queerrissimmaa. Des images de pornos lesbiens détournées, distordues, cassent les clichés (Lezzieflick). Un jeune homme joue avec du lait concentré sucré, métaphore du sperme paternel (Le lait Nestlé). Une dominatrice voilée proclame "Je suis une femme dominatrice et je n’ai de maître que Dieu" (Nue jamais) tandis qu’une autre exécute une danse du ventre parfaite (Belly Dancer. Des danseurs revisitent, derrière les rideaux d’un théâtre, l’exhibitionnisme et le voyeurisme (Burning Palace). Une vulve colorée chante la liberté et l’amour (Rossy).

Plus amusant, Plan cul démontre que le sexe peut mener à bien des écarts sociaux. Un homme jette à la porte son ex-amant, sa sœur qui vient de faire son coming-out, une beauté noire qui se jette sur lui, son fils de 14 ans qui se masturbe dans l’attente, d’un ou d’une partenaire qui ne viendra jamais. Drôle et grinçant !

[gris]Arthur Gibert[/gris]

Festival Côté court du 9 au 19 juin à Pantin
www.cotecourt.org