Homme à louer : Episode 13

Le 25/06/2009

« Ne bandez pas, surtout ne bandez pas… » avait prescrit la cliente. Et Stanislas, en conséquence, s’efforçait de ne pas bander. Ce qui n’était pas chose facile. Tout l’incitait au contraire à déployer son étendard. D’abord l’ambiance chaleureuse et envoûtante de la pièce où il se trouvait : un salon décoré avec soin par la propriétaire des lieux. Reproductions de tableaux anciens ou modernes sur les murs. Meubles contemporains. Home cinéma et chaîne hi-fi dernier cri. Musique douce. Lumière tamisée. En outre, le sort avait voulu qu’il ait devant lui une affiche d’Alfons Mucha représentant une jeune fille excessivement belle. Pour que ces appas ne le troublent pas l’escort avait fermé les yeux, mais la cliente, une quadragénaire exigeante, l’avait rappelé à l’ordre : « non, non, rouvrez-les. Je veux les voir, ils sont si beaux ! » avait-elle dit. C’était bien la première fois qu’il regrettait d’avoir un pareil regard ! Celui de sa cliente, vert émeraude, voilé de longs cils très fins, n’était pas mal non plus.

Il pouvait l’observer tout à loisir : elle le mangeait des prunelles pendant que sa main droite, plongée dans son caleçon, s’employait à lui masser le paquet. Elle lui avait expliqué durant le repas qu’elle adorait ça. « Déjà toute petite je courais après les garçons pour les peloter ! » avait-elle affirmé. Une lueur avait alors scintillé entre ses paupières. Elle avait rougi, puis, sur sa lancée, après s’être assurée que les dîneurs des tables voisines n’écoutaient pas, avait ajouté : « Si l’homme bande j’ai moins de plaisir. Rien ne m’excite plus qu’un paquet inerte qu’on peut empoigner tout entier. J’aime à saisir ensemble la queue et les couilles ! » Voilà. C’était clair. L’escort avait tout de suite su à quoi s’en tenir. Cela ne l’avait d’ailleurs pas inquiété outre mesure. En bon professionnel, ne se targuait-il pas de maîtriser ses érections au doigt et à l’œil ? Les choses, cependant, s’étaient gâtées quand il avait pénétré dans l’appartement. Car à peine avait-il franchi le seuil de la porte qu’il bandait déjà. Ce n’était pas qu’il y eût partout des strings appendus aux chaises, des bas et des porte-jarretelles répandus çà et là, des soutiens-gorge et des corsets en dentelle jetés dans tous les coins, des photos explicites aux murs et des godemichés sur les étagères, toutes choses qui auraient pu légitimement l’exciter. Non. En apparence, rien de tel. Néanmoins il avait ressenti en entrant une violente sensation de « féminin ». Et cette sensation, causée par des détails imperceptibles, en fouettant sa virilité, pouvait tout compromettre. Il s’était dit : « Si je continue, c’est foutu… ».

Or, pendant qu’il cogitait ainsi sur le canapé, s’étant déshabillée, la cliente s’était blottie contre lui et il avait alors bandé de plus belle ! « Non, non et non ! répétait-il en lui-même. Je ne veux pas bander. Je ne veux pas… » Mais se glissant sous sa chemise la main de la belle quadragénaire avait investi sa poitrine, tâté ses pectoraux, pincé ses tétons et l’érection s’était encore rigidifiée ! Comment faire ? Plus les caresses iraient croissant plus son érection irait en s’aggravant. Et bientôt sa « défaillance » serait découverte. Adieu les billets ! Alors il s’était forcé à évoquer des images déplaisantes, avait pensé à des scènes de films d’horreur, à des tableaux hyper-réalistes d’animaux éviscérés, style Soutine. Et la détumescence avait commencé. En quelques secondes, il ne bandait plus du tout ! Juste à temps. Car une minute après la main de la cliente s’enfonçait dans son caleçon. C’était dur de rester mou. Bien qu’il se concentrât autant qu’il le pouvait il s’avérait en effet difficile de s’abstraire des sensations que produisaient les gestes de cette brune piquante à cheveux courts dont le corps bronzé et parfumé se frottait langoureusement au sien et qui ronronnait comme une chatte en lui pressant les parties. Elle s’excitait terriblement en le caressant. Cette excitation ajoutait au supplice de Stanislas. Survolté, il crevait d’envie de la prendre. Mais malgré cette envie sa mentule, elle, devait demeurer flasque, tel un petit serpent fripé et flapi tripoté sans cesse par des doigts mutins, méchamment malicieux et insatiables et il devait de plus prodiguer force baisers à sa tentatrice et lui palper sa généreuse poitrine !

Tout ça relevait de l’exploit. Il y arrivait pourtant. Son vit restait sans vie. Utilisant des techniques de concentration tantriques, à la place du Mucha il parvenait à visualiser des peintures anti-érotiques, La vieille duchesse de Metsys ou des portraits de Dix ou de Grosz. Il se félicita du secours que lui apportait sa culture Télérama. « Me voilà sauvé ! » constata-t-il. Il savait à présent qu’il ne banderait que quand il aurait envie de bander. Disposition dont sa cliente ne pouvait que se réjouir… Car si lui réussissait à se contrôler, elle, par contre, ne s’y essayait même pas ! Elle s’abandonnait tout à fait. Jamais elle n’avait autant pu profiter d’un paquet complet. Testicules et verge sous sa main tremblante ne formaient qu’une seule masse compacte. Et cette masse était si douce, si tendre, si vivante et si chaude que des frissons d’extase la sillonnaient des pieds à la tête. Ca n’en finissait pas. Assise entièrement nue à côté de Stanislas, lovée contre sa chair, elle l’embrassait comme une vorace, humait son parfum en lui manipulant les génitoires, et, simultanément, d’une main glissée entre ses propres cuisses, effeuillait sa corolle, flattait son bouton, étalait sa mouille. Ses poils étaient trempés. Elle les avait très longs, comme les actrices dans les pornos vintage. Et sa touffe dense et crépue exhalait des effluves salés qui embaumèrent toute la pièce. Stanislas ne put résister. Passent encore les caresses mais les fragrances intimes, non ! Marre de se réfréner. Terminé. Son dard se leva en deux secondes. D’un mouvement brusque il renversa la cliente sur le canapé, écarta ses cuisses et dégagea sa fente. Quelle vision ! C’était l’origine du monde, tout simplement. Un barbu comme on en rencontre plus. Une chatte d’une beauté divine qui lui rappelait celle de Catherine Ringer dans Body Love.

Stanislas enfonça son nez dans les poils bouclés. Remontant du périnée, sa langue disjoignit les plis soudés de la vulve, laissant sourdre une nouvelle marée fruitée qui lui inonda aussitôt les babines. Puis il lapa goulûment les petites lèvres, glottina l’entrée du vagin, descendit jusqu’à l’anus, et s’occupa enfin du clito qu’il suça, lécha, aspira, mâchonna. La cliente exultait. Couverte de sueur, suffocante, elle frémissait comme une femme à l’agonie. Ses énormes seins, aux aréoles brunes et larges, s’étaient gonflés et avaient durci. Hagarde et rouge de plaisir, elle le suppliait alternativement de continuer et d’arrêter. Il marqua une pause. La doigta d’une main et de l’autre mit un préservatif. Elle ne prononça pas une parole. Fascinée, elle contemplait son corps d’éphèbe publicitaire aux courbes sculpturales. Après quoi elle se souleva et s’empala sur son sexe. Il empoigna ses seins, elle s’arrima à ses épaules. Leurs yeux se pénétrèrent. Ils entamèrent de petits mouvements saccadés en mêlant leurs respirations. Au gré des va-et-vient, leurs visages se crispaient et se relâchaient. Tour à tour ils s’embrassaient, se reniflaient, se caressaient, se mordaient, se suçotaient. Courant le long du dos de sa partenaire les mains de Stanislas y pressaient les zones les plus sensibles, flattant les hanches, pétrissant les fesses, tandis que sa bouche happait les mamelons et les léchait. Elle, pendant ce temps, de ses doigts fougueux, bouleversait l’épaisse chevelure du garçon. Sur l’énorme phallus sa croupe bien ferme, se soulevant à un rythme régulier, coulissait avec grâce. Elle prenait son temps, se haussait jusqu’au gland, se contractait, redescendait puis remontait. Elle mouillait comme une malade. Bientôt un spasme la cabra. Une onde de plaisir traversa son échine. Quelques larmes coulèrent de ses yeux. Aussitôt après, ses mouvements s’accélérèrent.

Elle baisait maintenant Stanislas avec fureur, voulait jouir de sa jouissance. Elle guettait sur son visage les premiers tressaillements. Ses fesses claquaient sur les aines du jeune homme. Elle le prenait en elle tout entier. Ne s’imaginait-elle pas, dans son délire, qu’il ne portait pas de préservatif et qu’il allait l’inonder ? Que son foutre allait se répandre dans son ventre et la féconder ? A ce moment elle ne l’aimait pas comme un gigolo mais comme s’il avait été l’homme de sa vie. « Jouis ! jouis ! l’exhortait-elle en le baisant de plus belle. Jouis ! » Stanislas se libéra. Alors elle eut l’impression concrète, l’impression profonde et délicieuse qu’une semence brûlante giclait dans ses entrailles. « Ah, mon dieu, ah mon dieu ! » hurla-t-elle. Et elle s’effondra dans un cri. En se réveillant à quatre heures du matin Stanislas devina les formes de la jeune fille de Mucha dans le clair-obscur du salon. Il comprit qu’il s’était assoupi sur le canapé. La cliente était restée sur lui. Étendue sur sa chair, elle dormait entre ses bras. Caressant la poitrine de l’escort d’un souffle chaud, sa respiration se mêlait, dans le silence de la nuit, au vrombissement assourdi des quelques voitures qui circulaient déjà sur le boulevard M**. Et, plus bas, sa main droite, sa petite main de femme, douce et légère, pareille à une pudique feuille de vigne tombée entre les cuisses musclées du jeune homme, recouvrait amoureusement le renflement charnu du sexe viril au repos.

[gris]Axelle Rose[/gris]

Commentaires (2)

  • oliamot

    Très beau, très excitant, très tout ! Bravo !

  • nico

    Très excitant, très bandant ... désolé je ne sais pas résister autant que votre escort boy.
    Pourtant quelle déléctation cela doit être d’être tenu mou (pas longtemps) dans la main d’une femme.