Sexe et convenance II

Le 20/04/2010

Faire entrer l’intime dans l’espace public, et par là-même, le débat, tel est le but de l’exposition Sexe et convenance II à la galerie Pascal Vanhoecke. Mais dès lors qu’on expose ce qui est d’ordre privé aux yeux de tous, n’entrons-nous pas dans l’obscénité et la pornographie ?

Au travers d’œuvres d’artistes divers, comme Thomas Ruff, Cheyco Leidmann, Tony Ward, Robert Gligorov, Aurélie Dubois, Richard Kern, on s’interroge sur le sens de l’image et son refus catégorique dans une société pourtant de plus en plus libérée sexuellement.

C’est comme le demande le philosophe Ruwen Ogien dans Penser la pornographie :
"Comment se fait-il que moins il y a d’interdits relatifs aux comportements sexuels, plus leur représentation semble poser problème ?"

Qu’est ce qui, dans une œuvre représentant la sexualité humaine, est suffisamment dérangeant pour la qualifier de pornographique et la vouer aux gémonies et à l’enfer des musées ?

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Anthropologue, l’artiste l’est assurément. Mais en nous renvoyant une image non plastiquement parfaite, une asymétrie bestiale de la nature humaine et de sa sexualité. La hiérarchie des êtres et des entités, des genres et des espèces, tout est mis sur le même plan : la réalité tout nue. Provocateur ? Forcément.

Un sexe féminin recouvert d’escargots, le corps d’une petite fille retravaillé pour ressembler à celui d’une femme, un mannequin shemale, une poupée qui tourne en boîte à musique avec une verge. Autant d’images et d’œuvres dérangeantes mais parfois fascinantes que le galeriste Pascal Van Hoecke a rassemblées et présentées pour l’exposition ArtParis, en collaboration avec Marc Dorcel, le producteur de film X.

L’art ne devrait-il pas pouvoir nous faire jouir ?


Sexe et convenance II, du 22 avril au 29 mai 2010.
Vernissage le 22 avril 2010.
Galerie Pascal Vanhoecke, 21 rue des filles du Calvaire, Paris 3ème

Commentaires (1)

  • cecily

    Très bonne question !