Edwarda
Le 21/01/2011
Edwarda est une héroïne de George Bataille et, depuis 4 numéros déjà, le nom d’une revue érotique luxueuse et érudite.
Après Travers, Masque et Ivresse, les thèmes des trois premiers numéros, place à Madame avec un sommaire dense mêlant nouvelles et photos, auteurs anciens et contemporains.
Villiers de l’Isle-Adam, auteur du XIXème siècle, y côtoie Georgina Tacou, Mathieu Terence, Mathieu Larnaudie et bien d’autres écrivains actuels.
Entre ces textes s’intercalent des photos de femmes aux seins généreux mais pas siliconées, aux lèvres rouges et pulpeuses mais non retouchées et aux pubis dévoilés sans mise en scène outrancière.
Une cerne non effacée, une veine apparente ou un ventre légèrement arrondi donnent à ces photos érotiques, par ailleurs très soignées dans leur scénographie, un style naturel et épuré rare.
Un entretien avec Béatrice Dalle énigmatiquement intitulé Béatrice Dalle a douze ans ou encore une interview de Mehdi Belhaj Kacem, à propos de son livre à paraître ; Etre et sexuation, viennent compléter ce sommaire.
Un papier épais et un format tout en hauteur, finissent de donner à cette revue un style inclassable que l’on rangera plus volontiers avec nos beaux livres qu’au fond de notre panière, une fois parcourue.
Derrière Edwarda, se cache Sam Guelimi, une jeune femme de 26 ans qui souhaitait, avec cette revue, faire partager les émois littéraires et artistiques de son adolescence. Dans une interview accordée aux Inrockutiples, elle citait par exemple les tennis blanches d’Emmanuelle Seigner dans Lune de fiel. Si l’on voit rarement les pieds de ses modèles, reconnaissons que l’univers d’Edwarda ne ressemble à aucun autre et que cette jeune femme a su faire de l’érotisme un joli catalyseur d’idées et d’images.
[gris]Nathalie Olivier[/gris]
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