Soumettez-les à vos désirs...

Le 03/06/2009

Il semblerait que la sphère politique, à bout d’arguments pour intéresser le citoyen, en vienne elle aussi à célébrer le veau d’or. Le sexe est l’ultime argument de vente. Il s’agirait d’attirer l’attention du jeune français, majoritairement indifférent à la question des européennes. Le Parlement Européen des Jeunes notamment, n’y va pas par de mains mortes, avec un clip qui réhabilite le local à poubelle comme lieu de drague. Sans parler de leurs tracts, qu’on pourrait confondre avec des publicités pour le salon de l’érotisme tant les codes visuels sont similaires : beaux mâles aux torses glabres, sylphides en guêpières, menottes roses, fouet... Cherchez l’erreur et surtout le rapport.

Le pouvoir (aphrodisiaque puissant) et le sexe ont toujours fait bon ménage, surtout chez les français qui, contrairement aux américains, sont plus prompts à rire des frasques de leurs politiques qu’à s’en offusquer. Mais... On peut légitimement se demander si cette tendance signe l’épuisement de tout argument politique. Ou si elle est seulement une tentative bon enfant de ramener « le jeune » dans un giron politique rendu enfin accessible par une image plus glamour… Le Président du Parlement Européen des Jeunes s’explique : « Nous avons choisi des messages provocateurs pour interpeller les électeurs ». Les jeunes seraient donc tous des obsédés sexuels décervelés ? Pas très flatteur pour eux en tout cas. Et pas sûr que cela suffise, même si c’est tout à fait dans la tendance actuelle : faire briller l’emballage pour cacher le vide du "paquet".

Commentaires (1)

  • nmLsnJUyDz

    Alain dit :Je suis de l’avis de Phaistos (mess. du 21/7). En socie9te9 on dit ce qu’il convient de dire et dans le re9cit huibtael la femme est romantique et les hommes de chauds lapins.Ce re9cit normalise9 vient du passe9. Il faut se souvenir que l’expression libre -et sereine- de la sexualite9 fe9minine e9tait quasi impraticable jusqu’e0 la bifurcation des anne9es 60, la sexualite9 e9tait meame une arme que la socie9te9 retournait contre elles e0 la moindre occasion (nympho, allumeuse, pas se9rieuse, diablesse, de9vergonde9e, pe9cheresse, normal qu’elle se fasse violer, qu’on ne la respecte pas, etc., etc.). Ca laisse des traces. Meame lorsque le niveau de pression sociale baisse, qu’il y a e9galite9 juridique (la syme9trie juridique e0 100% ne doit dater en France que de 20 ans), que les interdits sexuels grossiers disparaissent.Il est assez compre9hensible que les tendances de9fensives et prudentes restent, et que ce discours (public) perdure en 2011, alors qu’il ne de9crit manifestement pas la situation re9elle. C’est la conse9quence des pressions sociales et des strate9gies de de9fense adopte9es par les femmes dans le passe9, e0 un moment de l’histoire collective alors que la socie9te9 e9tait tre8s en leur de9faveur. Il faut plusieurs ge9ne9rations pour un changement complet dans une repre9sentation, la me8re va apprendre e0 sa fille, telle ou telle ve9rite9 , celle-ci va l’adapter e0 son pre9sent, la modifier, puis l’apprendre e0 sa propre fille qui fera de meame. Etc.