Rendez-vous de travail

Le 13/04/2009

J’entre dans le bureau, froidement annoncée par une secrétaire à l’air revêche. Elle me regarde d’un drôle d’air, je lui souris, et elle referme la porte derrière elle. C’est vrai qu’il est un peu tard pour un rendez-vous de travail, j’en conviens. D’ailleurs, ce n’en est pas un, la vieille bique a bien deviné…

Assis au grand bureau sombre, il est au téléphone, et d’un geste me fait signe de m’asseoir. M’asseoir ? Pas de risque, je ne tiens pas en place… Je dépose mon manteau et mon sac sur un fauteuil, je fais le tour de la pièce à pas lents. J’allume une lampe sur une armoire basse, le soir tombe, c’est l’hiver. Je tire le rideau sur la fenêtre qui donne sur la cour. Je me demande s’il me suit des yeux. J’imagine que oui, et c’est une idée agréable. Je l’écoute. Oh, pas sa conversation, non, ça ne m’intéresse pas, j’écoute sa voix. Elle me fait remonter des frissons le long du dos. J’effleure quelques bouquins sur une étagère, arrange une pile de dossiers instable, et surtout, à la dérobée, je regarde sa bouche, dont j’ai une envie folle. Il me sourit, continue à parler. J’ai envie de ses lèvres douces, de sa langue, de le sentir respirer plus vite contre ma bouche à moi. Et puis, je regarde ses mains. Il griffonne en parlant, ou il souligne ses propos de gestes en l’air. J’aime bien ses mains, j’aime les sentir sur ma peau, légères et fermes à la fois. J’imagine son doigt sur mes lèvres, sa paume sur mes seins, sa main toute entière glissant entre mes jambes.

Je m’approche de lui, contourne son bureau, et viens m’appuyer au rebord, tout à côté de son fauteuil. Il a une vue privilégiée sur mon décolleté, plongeant et suggestif, avec une petite chaîne d’argent qui tombe opportunément entre mes seins. Un coup d’œil appréciateur, un haussement de sourcil comique, et à une question de son interlocuteur, il répond : Excusez-moi, je n’ai pas bien entendu… Mais oui, c’est cela… Je ris doucement et me penche vers lui. J’hésite. Je sens que je vais abréger cette conversation téléphonique. Je prends sa main libre, lui en ôte le stylo, et je l’amène sur ma peau, à l’échancrure de ma chemise. Il fait « non, non » de la tête, et moi j’insiste « si, si ». Il se laisse faire, tout de même. Du dos de la main, il caresse la naissance de mes seins, remonte aux épaules, redescend plus bas, et finalement, défait avec dextérité les premiers boutons de la chemise. Je me cambre vers lui, la pointe des seins durcie par le désir. Il y a manifestement un blanc dans la conversation au téléphone, puis il dit : "Oui, je vous écoute…"

Il fronce les sourcils à mon attention, mais je n’y crois pas une seconde. Je m’enhardis. D’un geste, je fais légèrement tourner son fauteuil vers moi, excitée par sa main qui voyage par-dessus mon soutien-gorge, puis qui passe un doigt sous la bretelle pour la faire glisser. J’ai chaud. Je me penche vers lui, pose mes mains sur ses cuisses, et je remonte jusqu’à la ceinture, que je défais. J’entends à l’autre bout du fil cette voix nasillarde qui ne s’arrête pas, se contentant de « Mmm… oui…non…ah bon ? » comme réponses laconiques. D’un geste, je tire sur la chemise rentrée dans le pantalon. Il respire un peu plus fort, sourit, couvre le combiné : "Tu vas où, là ?"

Je ne réponds pas, je me faufile sous la chemise, mes mains me semblent munies de mille capteurs sensibles, qui éprouvent le grain de sa peau, que je visite de haut en bas, nonchalamment, en touriste. Je frissonne, toute au plaisir de faire glisser mes doigts sur sa peau douce, juste à la lisière du jean, dont je descends la fermeture éclair. Il sursaute un peu quand je touche son sexe que je sens déjà bien ferme, vivant et tendre au travers du tissu du caleçon. Lentement, j’y fais aller et venir ma paume, ravie de le sentir palpiter comme s’il essayait de venir à moi. Il dit au téléphone : « Excusez-moi, je vais devoir vous laisser… Mais l’autre ne semble pas l’entendre de cette oreille et continue de parler. La situation va devenir délicate. J’ai envie de poser ma bouche sur sa queue, j’en ai les mains qui tremblent. Mais j’ai au moins autant envie de le caresser de la main, et aussi de venir m’asseoir sur ses genoux et de… Je reprends mon souffle. Tout doux… Peine perdue. Je sens mon sexe qui se gonfle, je sens sourdre une douce humidité entre mes cuisses, que je serre l’une contre l’autre, intensifiant ainsi encore la chaleur qui m’inonde.

Sous ma caresse, sa queue est devenue bien dure. Il ferme les yeux un instant, je sens bien qu’il n’écoute plus rien de ce que l’autre lui raconte. Courageusement, il essaie encore de couper court, sans succès. Sa voix s’est nettement altérée, j’aime… Moi, je n’y tiens plus. Je descends un peu l’élastique de son caleçon, juste pour faire apparaître son gland, dont je suis délicatement le contour avec le pouce. C’est doux. Je l’effleure des doigts, il tressaille. Baissant encore un peu le caleçon, je le prends dans ma main, que je fais glisser lentement, presque sans serrer, pour le plaisir de sentir l’engin battre comme un cœur au creux de ma paume. Je le regarde dans les yeux, je n’ai pas besoin de parler, il sait très bien quel désir me tenaille, et tout son corps s’arque et se tend pour accompagner ma main qui l’emprisonne tendrement. Ses doigts se posent vers ma bouche, qu’ils caressent. J’ai envie de mordre. Il dit encore, le souffle court : "Je vous rappellerai, oui, merci…".

Je devine que le gêneur ne tient compte de rien du tout. Ça ne va plus pouvoir durer longtemps, il va bien finir par s’apercevoir de quelque chose… Car, enfin, je ne peux plus attendre… Je repousse un peu son fauteuil et je descends entre ses jambes, pour poser mes lèvres sur son gland. Cette première seconde est toujours la plus forte, elle me fait courir un frisson électrique depuis le bas-ventre jusqu’à la gorge. Retrouver son goût, rester sans bouger un instant, ma bouche l’enserrant simplement comme si j’y laissais fondre un bonbon… et, très lentement, le goûter de la langue en un mouvement infime, une reconnaissance pleine de langueur… Je savoure. Puis, je le prends un peu plus profondément dans ma bouche. Il s’enfonce avec lenteur jusqu’à mon palais, je l’enveloppe de la langue, je le mouille de ma salive qui coule jusqu’à ma main. De l’autre, je soulève ma jupe pour sentir entre mes doigts ma chatte brûlante et mouillée à la fois, je gémis de plaisir.

Il dit quelque chose au téléphone, je ne sais pas quoi, c’est bref, précipité. Là, il a raccroché. Ses mains viennent sur mon visage, dans mon cou, touchent ma bouche. Sa queue est dure et vivante, je l’avale presque entièrement. Mon autre main, écartant l’élastique de mon slip, vient enfin se noyer dans la douceur fondante de mon sexe en attente. J’y voudrais sentir sa bouche, mais aussi ses doigts agiles, et aussi sa bite bien raide. Je ne sais plus bien ce que je voudrais, tout à la fois, sans doute. Je sens ses hanches qui se soulèvent en cadence avec le mouvement de ma bouche, et ses mains dans mes cheveux qui l’accompagnent également. J’entends qu’il gémit un peu, sa respiration est devenue plus forte, peut-être murmure-t-il quelque chose…et cela m’excite encore plus.

Mon cœur fait du cent à l’heure, ma main tremble dans ma culotte. J’enfonce un doigt juste au bord de ce puits ruisselant, et le retire. Trop vite, trop vite… Je veux d’abord le sentir, lui, entrer en moi. Comme s’il avait deviné, il me relève la tête, m’attire vers lui. Prestement, je descends plus bas son pantalon, et dans le même élan, je fais glisser ma culotte jusqu’à mes pieds. Je l’envoie balader dans un coin du bureau. Je ne prends pas la peine d’enlever ma jupe. Je la retrousse sur mes hanches, et j’enjambe le fauteuil jusqu’à pouvoir sentir que je suis juste au-dessus de sa queue érigée. Alors, d’un seul mouvement, lent mais continu, je m’empale sur lui, sans pouvoir retenir un long gémissement de joie.

Sa bouche cherche la mienne. Nos langues se mêlent, nos souffles se confondent. Ses mains sont partout. Dans mon dos, elles dégrafent mon soutien-gorge. Puis elles passent devant et d’un geste, m’enlèvent tout ce que je porte. Ses doigts agacent mes seins. Je mordille ses lèvres. Je m’accroche au dossier du fauteuil et me soulève pour sentir sa queue coulisser comme dans un étui bien huilé. Puis je redescends au plus profond, et recommence. Encore. Et encore. Très très lentement. Puis plus vite, plus fort.

Et après un moment, court ou long je l’ignore, je sens que je ne pourrai plus longtemps retenir la vague de jouissance qui me brûle le ventre. Et lui non plus n’attendra plus longtemps, je le vois dans ses yeux, je le sens à ses mains qui m’emprisonnent les hanches, à sa verge plus gonflée que jamais qui m’emplit tout entière. Alors je ralentis mon mouvement jusqu’à ce qu’il me semble ne plus bouger du tout. Dans un infime va et vient, je le serre de toutes mes forces, et c’est comme si une colonne de feu se mouvait au plus profond de moi. Et je ne sais pas comment, je confonds mon sexe et le sien, je sens monter l’orgasme comme un flot brûlant, quand son sperme me remplit, que tout son corps se tend pour mieux s’enfoncer en moi. Je brûle de la tête aux pieds, j’explose en un cri. Et pendant un très long moment encore, mon cœur bat la chamade.

Je me demande si la secrétaire est toujours là…

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