Entre rêve et réalité

Le 13/04/2009

Il vient juste de me quitter, il vient juste de disparaître derrière son écran et déjà sa présence me manque. Il a su m’accompagner, me diriger dans le labyrinthe de mes désirs, sans jamais m’égarer.

Rêver entre ses mains pour à jamais me perdre, abandonner ma fièvre à la torpeur agressive d’un bar de quartier, l’inviter à me suivre dans un coin retiré... sentir ses mains glisser sous ma jupe étroite, déchirer mon chemisier de soie sous les pales d’un ventilateur brassant l’odeur âcre d’un endroit mal famé... Ambiance underground pour une partie de baise dans l’urgence.... Son souffle exorcise mes tabous égarés, je le prie et l’ordonne de toujours aller plus loin... Sentir ma chatte brûlante perdue entre ses doigts, ses lèvres collées aux miennes, presque un viol consenti. Mon Dieu comme je l’aime quand il me prend ainsi, une cuisse relevée sur le bord d’un lavabo douteux, son sexe entre mes cuisses qui cherche son chemin, sa bouche qui s’égare au creux de mon épaule en morsures bizarres, bestiales et si douces à la fois.

Le luxe d’une chambre coquette, pas feutrés dans les couloirs, ambiance calfeutrée, n’auront jamais autant d’effet que son regard sur moi quand son sexe bandé dans mon sillon s’imbrique face au miroir brisé de toilettes publiques ... Il aime ainsi me posséder loin de tous ces endroits aseptisés. La preuve de mes désir... m’offrir à lui entière, obéir à ses ordres, à ses désirs pervers pour plus de volupté. Guêpières et jarretelles, aiguilles, bas sans dessous, pour un endroit sordide, bruit du zinc et des percolateurs, brouhaha excitant des verres qui s’entrechoquent et mon plaisir exulte. Mes cris sont étouffés par sa main bâillonnant ma bouche, je le mords. Cette soudaine rébellion imprécise exacerbe ses envies, ses assauts contre moi se font de plus en plus précis, de plus en plus violents. Son souffle dans mon cou et mon corps qui se heurte contre un robinet qui goutte en égrenant le temps....

Je perds soudain tout contrôle, je gémis, je jouis, quelqu’un frappe à la porte : « C’est bientôt fini... ? » Et là, il se retire soudain de moi, me pose un doux baiser dans le cou, sur mes lèvres, rajuste mes vêtements, son sexe encore gonflé de désirs indécents, déverrouille les toilettes, me saisit par la main, m’entraînant avec une certaine fierté dans le regard, vers de nouvelles aventures sous le regard médusé du type qui attendait derrière la porte. « Madame rêve », c’est ainsi qu’il m’appelle. C’est ainsi qu’il égrène chacun de mes fantasmes avant même que je n’ai pu les lui confier... est-ce ainsi que l’on conjugue le verbe aimer ? Je n’y décèle que passion et complicité pour la pérennité d’une relation charnelle et amoureuse à la fois.

Il vient juste de me quitter, il vient juste de disparaître derrière son écran et déjà sa présence me manque. Il n’y a vraiment que lui qui me fasse autant « bander » et pour cela je l’aime ... Fantasme ou réalité ? Quoiqu’il en soit je viens de claquer la porte de l’appartement qui m’héberge en ce moment pour le rejoindre dans le bar lugubre qui fait l’angle de ma rue...j’en mouille déjà...

Mystérieuse

Commentaires (2)

  • calire

    j’aime beaucoup...
    c’est très beau de se sentir en vie de cette façon.
    merci

  • MichelAime

    Bonjour Mystérieuse et encore bravo !

    J’ai donc réussi à trouver cet autre texte issu de votre imaginaire.

    Waouh, c’est chaud et c’est bon !! Belle description, érotisme certain et fantasme plaisant. Beau texte, belle écriture.

    On s’y voit et on envie ce couple. Le désir est là, presque palpable.

    Merci. Et encore bravo.

    Bises tendres (et coquines, c’est de circonstance !),

    Michel.