Ces Femmes précieuses

Le 01/03/2010

Entre autres douleurs et inadmissibilités, les mutilations sexuelles féminines font parler d’elles et il est temps que l’on se penche franchement sur cette abjection.

Parce que le cinéma est aussi le lieu pour discourir gravement, le film Fleur du désert retrace la vie de Waris Dirie. Après avoir fui son village à l’âge de 13 ans puis son pays (la Somalie), Waris Dirie est devenue top model et femme de combat. Elle fut nommée "ambassadrice de bonne volonté" pour l’ONU contre les mutilations génitales féminines et combat aujourd’hui, grâce à sa propre fondation, cette méprisable "tradition" qui estropie aujourd’hui encore de nombreuses fillettes. "100 à 140 millions de jeunes filles et femmes dans le monde vivent actuellement avec les séquelles de mutilations sexuelles", rappelle l’OMS.

La réalisatrice, Sherry Hormann, raconte une histoire bouleversante et malheureusement véritable, moins pour émouvoir que pour ébranler et indigner le plus grand nombre. Certes, de nombreuses associations luttent contre cette pratique essentiellement présente dans les pays d’Afrique, néanmoins le chemin semble long et périlleux. De nombreux pays tentent pourtant d’adopter des lois mais les mentalités ne se corrigent qu’avec le temps, des heures et des années que ces fleurs mutilées endurent en silence.

Certains, alors, hurlent pour elles, comme Waris Dirie et d’autres associations humanitaires. La "Fondation pour la Dignité et les Droits des Femmes" a, elle, mis en place le projet "protéger la prochaine génération", un "projet pilote pour l’abandon des Mutilations Sexuelles Féminines (MSF) dans le district sanitaire de Kayes, au Mali", une goutte d’eau dans un océan, précieuse et (espérons) prolifique.

Notons malgré tout l’avancée et l’importance de la chirurgie réparatrice qui redonne à ces femmes meurtries la dignité et le plaisir d’être une femme. Fort de son expérience à travers le monde, le docteur Pierre Foldès, médecin humanitaire et chirurgien urologue, soigne et répare l’excision et affirme du reste que "toutes les formes d’excision sont opérables et permettent d’obtenir un bénéfice esthétique et sensoriel." Le plaisir triomphant mérite donc qu’on le préserve, et surtout si l’on a la chance de pouvoir le cultiver.
Fleur du désert montre d’ailleurs, aussi, le combat de Waris Dirie pour la reconquête de son plaisir et du bonheur d’être une femme.



Fleur du désert, Sherry Hormann, sortie cinéma le 10 mars 2010.




© BAC FILMS

Commentaires (1)

  • tetua

    A propos de la galère et de la misère sexuelle des femmes dans certains pays,les mêmes semble t il, voir aussi le livre d’un autre chirurgien, Ludovic Falandry, à l’Harmattan : SAWABA, une vie volée.
    Il s’agit là des fistules vésico ou urèthro vaginales dont personne ne s’occupe.....